Dormir à deux
Dormir à deux
Cette enquête est maintenant terminée. Un très grand merci à toutes et à tous, vos témoignages étaient incroyablement précis et vivants.
Le livre est sorti en janvier 2015 aux éditions Lattès, sous le titre Un lit pour deux, la tendre guerre.
Il y a eu le lit envahi par les enfants le dimanche , le lit refuge du dernier collé contre moi avant de partir à l école , le lit comme un bateau ivre lors d une dépression…
Aujourd’hui nous rêvons d en faire l objet principal de l appartement !! Il est devenu un lieu de vie complet ,et lorsque j ai quelque chose d important , de contrariant ,à dire à mon amoureux je lui demande de venir se coucher… C est notre cabane, refuge des pleurs et des rires , notre vie intérieure se passe la , loin des autres
Merci, Lawn, de ce premier témoignage, qui lance la page. C’est très intéressant en effet, car le lit (sans parler de l’amour), ce n’est pas que du sommeil partagé, cela peut être aussi un vrai lieu de vie, abritant des émotions particulières, il est votre cabane dans la maison. Mais comment rêvez-vous d’en faire l’objet principal de votre appartement?
Plusieurs personnes ont commencé à témoigner, par e-mail, car elles préféraient garder l’anonymat, des témoignaes passionnants qu’il aurait été dommage de ne pas retrouver ici. Aussi, je leur ai demandé l’autorisation de les reproduire. Voici pour commencer l’histoire de cette jeune femme, que nous appellerons Sonia :
Sonia, son mari, et le traversin.
“Mon conjoint a toujours aimé son lit. Il aime la position couchée et donc le lit est un endroit de repos privilégié. Il est pâtissier, il a donc des horaires difficiles et changeants. Il doit pouvoir être bien dans son lit pour pouvoir dormir à toute heure. Il lit ou regarde la télé avant de s’endormir. Il bouge beaucoup, il se tourne sans cesse, n’aime pas un lit fait car il préfère s’enrouler dans les draps, il dort avec un traversin qu’il aime mettre dans toutes les positions ; en hauteur comme oreiller, en longueur pour dormir dessus.
Il aime que je sois avec lui dans le lit pour s’endormir. Il a mis une télé mais aussi un casque pour moi pour que je puisse regarder la télé tout en étant avec lui pour s’endormi. Il se colle à moi et m’entoure même parfois à m’étouffer. Il me prend pour son traversin parfois… C’est un endroit où il a besoin du toucher et du contact, sentir la chaleur, l’affection. On a souvent une position fusionnelle pour s’endormir. Nous n’avons pas de geste affectif ou très rarement en dehors du lit.
Je masse quelques fois les enfants quand ils ont du mal à s’endormir. Mon fils c’est la tête, ma fille c’est le dos. Alors mon conjoint a pris l’habitude que je lui caresse le dos, ça l’endort. C’est lui qui le demande à chaque fois. Mais souvent c’est moi qui m’endors avant.
Quant à moi, ce n’est qu’un lieu pour dormir et j’y vais que si je suis happée par la fatigue car j’aime traîner seule devant la télé le soir. C’est un moment de tranquillité et de repos et j’ai besoin de me retrouver seule surtout en période de stress ou fatigue et surtout de tension dans le couple”.
Et voici celle de Nadia
Une position très particulière
“Je ne fais jamais mon lit (sauf le week-end puisque je change les draps), mais avant de me coucher, il me faut impérativement le faire avant de m’y glisser. En effet, je ne supporte pas entrer dans des draps froissés. Et quand je suis couchée, là encore j’étire bien la housse de l’édredon sur moi afin de ne pas sentir de plis. Si je me réveille pendant la nuit, je ne sais retrouver le sommeil qu’en me mettant dans une position bien précise : pliée en deux, les deux bras et les deux jambes tendues en avant et les deux poignets croisés l’un sur l’autre. Mon mari me dit que… je suis tordue”.
Non, Nadia, vous n’êtes pas tordue, le tout est de trouver l’accord avec son partenaire quand ses positions fétiches sont très originales !
Et cet autre témoignage, recueilli il y a quelque temps, de Léon et Madeleine, un couple âgé vivant en milieu rural. Cette histoire, que je résume moi-même à partir de ce qu’ils m’on dit, ne porte pas exactement sur ce qui se passe au creux du lit, mais plutôt un peu autour (cela fait aussi partie de l’enquête). Chacun en effet a son côté, toujours le même, qu’il arrange à sa façon, avec ses petites affaires. Une sorte de coin personnel à l’intérieur de l’espace collectif.
La guerre des deux chaises
Chez Léon et Madeleine, ces deux coins sont occupés par deux chaises, sur lesquelles l’un et l’autre met chaque soir ses vêtements quand il se déshabille pour aller au lit. Le problème est que la philosophie du rangement est radicalement différente de part et d’autre. Du côté de Madeleine, un ordre impeccable ; du côté de Léon, le bazar absolu.
Et chaque soir, la petite guerre des deux chaises éclate, brève mais sèche, par l’envoi de phrases assassines à l’adversaire. Madeleine surtout est agacée par le désordre sur la chaise de Léon. Mais plusieurs fois il lui a répondu :
« Si t’es pas contente, t’as qu’à la ranger !! »
Madeline ne veut pourtant pas ranger les vêtements personnels de son mari. Déjà qu’il ne participe pas aux tâches ménagères, au moins peut-il faire un petit effort ici !
Léon développe une longue argumentation et lui répond que : soit c’est un espace conjugal, et elle peut imposer ses idées, mais aussi ranger elle-même, puisque c’est elle qui s’occupe de tout dans la maison, soit c’est son espace personnel à lui, Léon, mais alors il le gère à son idée !
Depuis des années la guerre des deux chaises continue chaque soir, et aucun des deux adversaires n’a changé ses positions d’un millimètre.
Et voici le témoignage de Cloclo, qui illustre à merveille à quel point le lit n’est pas un simple meuble fonctionnel et interchangeable mais tout un univers, très personnalisé.
Le lit est un petit monde
“Pour répondre à votre enquête sur le lit, il faut que je vous dise que c’est chez moi un sacré chantier. Je dors seule depuis quelques années (à part quelques exceptions) et j’occupe naturellement toute la place ! D’abord pour bien dormir, il me faut sur le lit : mes lunettes (que je garde dans la main, c’est une sorte de doudou), une demi-douzaine de livres entamés, le programme télé, les deux télécommandes, une glace ronde (oui, je suis narcissique, j’aime bien m’admirer au coucher et surtout au réveil pour voir si je n’ai pas trop “changé” depuis la veille !) , parfois aussi le chat, et depuis quelques temps ma tablette (je ne m’endors pas sans faire quelques jeux d’adresse ou de hasard). Quand tout ceci est disposé dans un désordre bien établi, je tente de m’endormir en plaçant le bras droit sous la pile de mes oreillers (un traversin, deux oreillers normaux et un plus grand pour être bien confortable) Ensuite, je me tourne vers la droite en repliant la jambe droite sous moi et en tendant la gauche de manière à ce qu’elle touche l’autre bord. Ca devrait être bon, sauf qu’en cours de route, je me rends compte que ce n’est pas la bonne position, alors je recommence tout à zéro, en me tournant sur les côté gauche, et en inversant les étapes. J’oubliais de dire que je ne peux pas dormir sans ma couette, ni habillée non plus, bien que je revête quand même un pyjama à la base, mais dans le courant de la nuit, j’enlève le haut, puis le bas, enfin je suis prête (enfin presque) pour le grand sommeil !
Le matin, je retrouve tout ce beau monde par terre, la couette au pied du lit, les livres éparpillés, les télécommandes avec, et la glace en morceaux, ça fait trois glaces que j’achète en deux mois, parfois les lunettes sont aussi cassées, mais rien à faire, c’est comme ça, on ne me refera pas”.
Paul m’écrit ceci :
“Je suis étudiant depuis trois ans et j’ai vécu dans plusieurs chambres d’étudiant. Je dormais rarement dans le premier appartement et je préférais dormir avec ma petite amie. Elle avait un lit une place dans une petite chambre de 12m² et pendant la première année on dormait dans le même lit. On avait un seul drap pour deux et si en hiver, on pouvait se tenir chaud, à partir du printemps ça devenait difficile. On se poussait souvent et on a trouvé une solution : mettre un matelas par terre et l’un de nous dormait par terre pendant que l’autre était dans le lit. Le lit servait à regarder des séries sur l’ordinateur, on y lisait ou on y écrivait mais c’est tout. Cela s’est passé pendant deux ans.
Ensuite, j’ai changé d’appartement pour venir juste à côté du sien et on dormait chacun dans notre lit, toutefois son lit restait l’endroit où nous lisions et où nous étions sur l’ordinateur. Nous n’étions pas couchés : nous restions assis dessus. Toutefois, quand elle était en cours et que j’étais à l’appartement, je gardais les clés et les ai déjà “perdues” dans le lit.
Enfin cette année, nous avons emménagé dans un appartement plus grand avec un lit deux places. Nous avons chacun nos draps pour éviter de se les tirer pendant la nuit. Maintenant que l’appartement est plus grand, le lit est uniquement un espace de veille ou de sommeil et nous ne prenons plus du tout l’ordinateur dessus : il est sur le bureau. Un jour, mon amie m’a dit que si je travaillais (réviser les cours, travailler sur le mémoire de fin de licence…) dans le lit j’y penserai avant de dormir. Je ne l’ai pas écouté… et elle avait raison. Maintenant, je travaille uniquement sur le bureau”.
Au tout début du couple en effet, surtout quand on est jeune, la question du confort personnel et de l’espace nécessaire à cela est complètement secondaire, car ce qui compte par dessus tout est la présence et la proximité du partenaire. On peut même vivre à deux dans un lit d’une personne pendant plusieurs mois comme le montre l’exemple de Paul. Mais il est possible de se demander si un excès de proximité sur une longue durée, surtout s’il est contraint comme ici, ne provoque pas un soudain réflexe inverse (chacun son drap!). N’hésitez pas à poster vos avis sur la question.
Au début de notre couple, nous avions un matelas unique par terre. Mais nous étions déjà un peu “vieux” pour cela et lors de ma nouvelle grossesse à 39 ans, mon mari est allé nous acheter un lit adapté. Il a pris un lit double- accroché avec des lattes et motorisé pour soulever les pieds et les têtes. Le “must” parait il !
Ce lit a été souvent pour moi un véritable “tue l’amour”. Au début, il nous permettait de regarder la télé ensemble. A deux mais séparés, selon mon point de vue. Chacun de nos côtés articulés différemment. Mais pour dormir, c’est un véritable avantage, car aucun de nous ne souffre des mouvements de l’autre.
Ces derniers temps, j’ai pris mon lit en grippe. Des soucis de boulot pour mon homme, et des horaires décalés, me faisaient craindre cette mise au lit en solitaire, je finissais par croire que j’allais rompre le sort en jetant ce lit car il me semblait ne récolter que des mauvaises ondes et j’y dormais très mal. Moi aussi, j’aime m’endormir en compagnie de l’homme que j’aime, lovée contre lui ou lui contre moi, pour après, m’éloigner de lui pour les bras de Morphée.
Lorsque mes grands enfants étaient petits, il y en avait toujours un des 3 qui arrivait avec un cauchemar ou l’autre et prenait ma place. Pour que tout le monde puisse trouver un bon sommeil, je prenais leur place dans leur lit pendant la nuit et les laissais avec leur papa. J’appelais cela “la valse des lits”. Le We, nous nous retrouvions à 5 au lit, pour une grande rigolade…
Apres quelques mois de ce régime, j’ai installé un matelas au sol à côté de mon lit et l’enfant qui avait un cauchemar, venait s’y coucher discrètement pendant la nuit… il n’exagéraient pas, ils étaient corrects.
Sophie, encore une petite question : vous aimez vous serrer contre votre mari quand vous vous mettez au lit, puis chacun s’abandonne aux bras de Morphée. Le mouvement est toujours synchrone ou bien l’un souhaite se séparer plus que l’autre? Le désir est le même des deux côtés de retrouver son espace personnel pour dormir?
Sophie, pourquoi dites-vous que ce lit fut un “tue l’amour”? Le fait qu’il marque deux espaces séparés créait une barrière au moment de faire l’amour, ou bien est-ce autre chose?
Par ailleurs, vous dites que ce lit articulé était efficace pour bien dormir, mais qu’en fait vous l’aviez pris en grippe car vous y dormiez mal. Pourquoi y dormiez-vous mal s’il était confortable?
Sinon, pour les enfants, voilà un lit parental qui était bien accueillant ! Il semble bien en effet que les enfants adorent accéder à ce lieu mystérieux qui a encore la chaleur des parents quand ils s’y glissent. Lawn, ci-dessus, dit comment son lit est envahi par ses enfants le dimanche. Et Cloclo, dans un autre témoignage, dit que selon elle, si les enfants parfois sautent dessus et y jouent de façon nerveuse, c’est un peu pour conjurer tous ces mystères. Le rapport des enfants au lit des parents mériterait à lui seul une enquête !
Catherine, comme beaucoup d’entre vous, préfère m’envoyer son témoignage par mail, tout en m’autorisant à le publier ici. Voici ce qu’elle m’écrit :
« Mon lit n’existe pas… Ou bien à mi-temps. Je ne dis que rarement “mon”lit et tout aussi rarement “notre” lit. Comme si c’était un espace neutre, une terre d’accueil que l’on ne peut s’approprier. Qui n’appartient ni à moi, ni à l’autre, ni à nous. J’y suis seule au moins quinze jours par mois et ne me l’approprie pas pour autant. Je garde “mon” côté (là, j’avoue, le possessif est de mise) et étale mes livres de son côté. Une façon de m’approprier l’espace, la place vacante d’un mari voyageur…
Il m’arrive de déserter cet espace si “mon” voyageur se met à ronfler, ce qui est rare, je suis une chanceuse ! Je ne lui demande pas d’aller dormir dans la chambre d’amis, je ne le réveille pas, c’est moi qui me lève et visite un autre lit. Je suis une “gentille” dans la vie comme au lit! je ne donne pas de coups de pieds ni mets monsieur dehors…je m’efface…pour mieux me retrouver et voyager en sommeil.
Lit des retrouvailles, de la peau contre peau, ou lit des séparations… il y a toujours une part d’inconnu lorsque l’on s’abandonne dans un lit. Comme une porte que l’on ouvre sans trop savoir ce qu’il y a derrière…Le meilleur ou pour le pire »
Certains auraient profité de l’espace libéré pendant 15 jours pour l’occuper de façon un peu transgressive, comme une petite revanche, marquant un temps de vie un peu différent, plus personnel. Pas Catherine, qui reste sagement de son côté, alors même qu’elle a une conception très ouverte et mouvante de cet « espace neutre » qu’est le lit pour elle. Nous avons en effet un « côté », qui parfois devient un côté pour la vie, même en changeant de lit : toujours le gauche ou toujours le droit. Avez-vous un côté ? Vous sentez-vous mal à l’aise quand vous devez l’abandonner pour l’autre bord ? Vous arrive-t-il de grignoter vers le milieu du lit quand vous en avez la possibilité ?
Bonjour Jean Claude,
l’espace séparé n’est pas un “tue l’amour”… C’était plutôt le lit où on ne se retrouvait plus, symboliquement, car notre vie était trop mouvementée et me retrouver seule le soir dans ce lit contribuait à ce fantasme de “tue l’amour”pour moi, même monter les étages pour y aller était un véritable calvaire. Car quand tout va bien, nous montons en choeur, et ce lit nous permet des retrouvailles particulières, pas que sexuelles, mais aussi des moments de grande rigolade, des moments de grande complicité et de partage, de confidences… tous les deux dans une attitude relaxante.
je ne dormais pas mal à cause de l’articulation du lit techniquement mais plutôt à cause des manques de ces ambiances et je symbolisais cela autour du lit.
Oui, le mouvement est synchrone pour l’abandon à Morphée. Ou alors l’un de nous deux a trop chaud et pour ne pas quitter l’autre “brutalement” on continue à se tenir la main. Mais ces choses sont assez équilibrées.
bonne journée et bon travail !
Un petit plus suite à la lecture de Catherine ci dessus,
Moi aussi, je peux quitter le lit. Je suis très respectueuse de son sommeil ( qui est d’ailleurs très fragile) et donc, s’il se met à ronfler, je ne le réveille pas, je quitte le lit et migre vers la chambre de mon petit dernier où il y a un lit d’amis. Ce dernier, d’ailleurs me dit le soir quand je le met au lit “pourvu que papa ronfle cette nuit, comme cela, tu viendras près de moi!”
Sophie, merci de toutes ces précisions. Vous expliquez bien ce moment de transition que vivent la plupart d’entre nous entre le “temps conjugal” (collés ou avec petits bisous et caresses) et le “temps de séparation” où chacun va chercher son confort personnel. Effectivement, il peut y avor un petit geste entre les deux, comme se tenir par la main, pour que ce ne soit pas trop brusque
Sophie, une autre question : quand vous allez dans le lit d’amis près de votre enfant, c’est juste un changement de lit, ou bien vous avez l’impression d’un petit moment de vie vraiment différent, une séquence particulière et un peu secrète de votre existence?
De même, comme vous le dites dans un autre témoignage, quand vous allez du côté de votre mari après son départ, la sensation que vous éprouvez n’a-t-elle pas quelque chose de contradictoire, de paradoxal : à la fois de liberté et d’espace (tout le lit pour soi) et de recherche de proximité conjugale? La proximité intime du partenaire, mais sans qu’il dérange puisqu’il n’est plus là !
Pour ma part, quand il est absent, pour occuper son espace. Combler le manque mais aussi m’approprier ce côté dont il a décidé qu’il était le sien. Et voir le matin dans ses yeux à lui
Oui, Lucie, vous avez raison, il n’y a pas que le confort individuel qui compte dans le lit ! Après le départ du partenaire, certains pensent surtout à s’étendre largement, pour bien profiter de l’espace qui était plus restreint avant. Mais le lit, c’est aussi le symbole le plus fort du couple, et de l’amour qui l’unit. D’autres, comme vous, vont donc du côté du partenaire pour le ressentir même s’il n’est plus là. En même temps c’est une sorte de petit voyage étrange, car vous dites bien que vous allez de son côté, que d’habitude il s’approprie. Ce n’est pas exactement le lit conjugal, mais bien son côté. Un côt où il n’est pas toujours aussi facile d’aller quand il est là, juste pour un petit contact, une petite caresse? Aller de son côté ensuite n’est-il pas une sorte de compensation?
Il y a toujours un mouvement de ce côté avant la lecture ou le sommeil, pour une étreinte rituelle et essentielle. C’est peut-être aussi pour la reproduire en son absence oui!
Le lit
Le simple mot m’évoque un sujet passionnant
Et me donne l’envie de m’y poser un instant.
Sur un matelas souple, dur ou moelleux
Le lit assiste complice aux ébats amoureux.
C’est un endroit de partages et d’échanges
Secrets révélés sur l’oreiller qui parfois dérangent.
Soudain, il me revient dans mon petit lit, encore enfant,
D’avoir rêvé et désiré l’idéal prince charmant.
Je l’ai trouvé aujourd’hui mais sans son armure
Et ses ronflements me mènent parfois la nuit dure.
Il m’arrive de m’imaginer dans un lit de lui séparé
Comme au temps des rois où la femme était convoitée.
Dans un espace rien qu’à moi privilégié pour savourer
Cette liberté, mais quel en est le prix à payer ?
C’est une question que je me pose très souvent,
Avec cette peur peut-être de perdre mon amant.
Il pourrait dans d’autres bras aller se consoler
En se croyant ainsi rejeté et abandonné.
Mais c’est à ses côtés que le soir je me confie
Retrouvant sa chaleur et une certaine sécurité aussi.
Oh, je sais bien que j’ai moi-même à la trouver
Pourtant cette idée me plait et il aime aussi me protéger.
Alors, comme bien d’autres, je m’adapte je crois
Et j’accueille ce qui me contrarie parfois.
Quand le sommeil certains soirs tarde à venir
J’en profite pour me poser et réfléchir.
Les pensées foisonnent et mon corps à l’écoute
Prend le temps de ressentir et là, je lève mes doutes.
Eh oui, le lit est depuis la nuit des temps
Le domaine de nos rêves et de notre inconscient
Profitant de notre sommeil et de l’obscurité de la nuit
Pour nous délivrer des messages sans bruit.
C’est dans le lit souvent que se côtoient la vie et la mort
Avec tous ces moments de douleur et de bonheur.
Alors dans mon lit je m’offre encore le plaisir d’aimer
Et aux délices de la vie m’abandonner.
Merci Jocelyne pour ce beau poème sur le lit, cet endroit où moelleux peut rimer avec amoureux, mais cet endroit aussi où le prince charmant a des ronflements qui mènent la nuit dure. Comme c’est bient dit !
Le rituel du lit, surtout pour les “vieux” couples, ça fait penser un peu au rituel de la table : chacun à sa place et on ne déroge sous aucun prétexte ! L’habitude, cette flingueuse, s’impose souvent dès le départ et allez changer une équipe qui gagne ! Non, la fantaisie n’est pas dans le lit, au moins, dans ses coutumes ordinaires, il faut la chercher ailleurs, mais là, c’est une toute autre histoire dont l’on débattra peut-être un jour ici ou ailleurs ! PS Je signale au passage que les français sont pratiquement les seuls à partager un lit commun, les autres nations ont souvent des lits séparés. Pour ma part, je préfère nos coutumes…
Ninon m’a envoyé un très long témoignage par e-mail, où elle inscrit les questions du lit dans la vision plus large de la relation amoureuse. Elle m’autorise à publier l’extrait que voici :
« Lorsqu’on est très jeune, les signes physiques de dérangement par l’autre sont inexistants, ou alors…mieux vaut vivre seul ! Quand l’Amour, celui que j’attendais est arrivé, mon regard vers l’Autre n’était que tendresse et amour, quoiqu’il fasse ou se laisse aller. Pour concrétiser mon propos, je vais vous faire une confidence : l’homme que j’aimais était très sportif et adorait le foot, que je détestais, surtout à la télé…Mais je trouvais bien qu’il se passionne pour ces guiboles en action. Aucune dualité ! Et si j’avais l’idée perfide de l’en détourner, je m’arrangeai pour qu’il se retrouve avec moi… au lit précisément !
C’était mon aspiration ! Au contraire cet abandon et ce que le confort personnel aurait pu appeler promiscuité me plaisait et permettait de ressentir en quelque sorte la profondeur de nos sentiments. J’ai toujours regardé avec attendrissement l’abandon physique de l’homme que j’aime.
Par contre, pour être complètement honnête, et puisqu’aujourd’hui une femme peut espérer vivre, même si elle n’a plus vingt ans, encore et toujours un autre Amour, le problème du lit prend pour moi un aspect différent. Si le cœur ne vieillit pas, le corps, si ! Comme je suis une adepte de l’esthétique, et que j’ai horreur du laisser aller si charmant à vingt ans, je pense que le lit ne doit plus être que le lieu de l’Amour physique, de l’échange total des sentiments, des pensées, des secrets, des connivences, de la tendresse, de l’abandon physique jusqu’à l’endormissement, etc…Mais que pour dormir profondément, il est bon de le faire en toute tranquillité et seul pour conserver une certaine magie érotique à l’histoire amoureuse du couple. Ce n’est pas très compliqué et les deux s’y retrouvent ».
Ninon, vous exprimez bien une tendance qui se développe très fort aujourd’hui, selon laquelle le couple doit laisser à chacune des deux personnes qui le composent un espace d’autonomie et de respiration, y compris au lit. Que les moments de rencontre ne soient que pour le meilleur, sans le pire, ni même l’ordinaire. Certains (mais il faut avoir les moyens pour le faire) poussent cela jusqu’à avoir deux logements séparés. A un degré en dessous, on a donc la version deux chambres, ou deux lits, pour avoir un sommeil tranquille.
Tout le monde n’est cependant pas d’accord. Car le lit pour deux, ce sont aussi des échanges minuscules qui ont l’air tous bêtes (un petit bisou, une simple contact, une phrase anodine, la présence rassurante) qui rappellent que l’on ne vit pas en solo, mais bien dans ce petit monde à deux. Partager ou non l’ordinaire de la vie? Il y a bien là deux conceptions du couple.
Jade m’envoie ce témoignage par mail :
“J’ai un grand lit que j’avais acheté peu après mon divorce il y a quelques années. J’apprécie seule ou avec mon conjoint cet espace qui fait que l’on n’est pas forcément collé lorsqu’on veut dormir de manière plus indépendante. Seule j’explore le lit en m’étirant au maximum pour me détendre, à deux ce grand lit permet aussi d’exploiter cette surface pour les câlins et ne pas être gênée par nos mouvements…”
Souvent, la quête de bien-être personnel pousse à rechercher plus d’espace, alors que le désir amoureux rapproche physiquement les deux partenaires, efface les problèmes matériels ; les amants peuvent même tolérer un assez petit lit à ce moment-là. Mais pour Jade, avoir de l’espace pour les jeux amoureux, c’est bien aussi. Si son souhait se généralise, il faudra bientôt élargir les chambres !
Mon époux et moi adorons notre lit !
On passe bcp de temps dessus…hormis les câlins, c’est l’ordinateur portable pour travailler, pour surfer sur le web et maintenant la tablette pour regarder vidéos avant de se coucher, parfois accompagné d’une petite tisane ou un petit dessert.
Le matin, au réveil, il lit les infos ou “bouquine” sur sa tablette. Quant à moi, qui travaille à mon domicile, je me force à travailler sur ma table de bureau, mais quel confort d’envoyer mes mails sur mon lit ! D’ailleurs, je vous écris depuis mon lit
Bref, notre lit est un véritable lieu de vie, un cocon intime où nous nous glissons dès que nos enfants sont couchés.
Toutefois, c’est mon mari qui décide pour le coup de feu : ” Il est 23h, il faut se coucher ! ” ou ” Bon, on regarde encore un épisode ou on fait l’amour ? ” ou bien ” Je me couche, je suis mort de fatigue “. Lorsqu’il décide de se coucher avant, je dois faire gaffe à ne pas le réveiller sinon il m’incendie. Et comme je ne peux m’endormir que lorsque mes paupières sont fatiguées, alors, je surfe sur mon Iphone, luminosité baissée, corps sur le côté pour me faire discrète. Lui aussi, il se couche sur le côté dos à moi tout le temps ( d’ailleurs çà m’énervait sa position jusqu’à qu’il m’informe que c’est ma lampe de chevet qui l’éblouissait…du coup, je pardonne !)
Bref, on a un bon rapport avec notre lit. Parfois, on s’y glisse juste pour parler…on est bcp plus à l’aise pour discuter.
Loulou, vous m’écrivez votre message depuis votre lit, à 0 h 36. Votre mari était déjà endormi à vos côtés? Vous n’avez jamais essayé de tapoter en dehors du lit pour le laisser s’endormir tranquillement? Et lui, il préfère aussi que vous restiez à ses côtés même si ça le dérange un peu? Vous parvenez toujours à coordonner vos activités différentes dans le lit, ou parfois s’exprime une insatisfaction, une petite critique?
Enfin je crois comprendre que vous vous couchez toujours ensemble, au même moment? Même quand l’un a plus sommeil que l’autre. C’est un rituel qui dure depuis longtemps, qui a toujours existé?
A l’âge de 30 ans, j’ai rencontré l’homme de ma vie. Mon étonnement a été grand lorsque j’ai accédé à son lit. Celui-ci était immense : 2m de large, plus spacieux que le mètre quarante auquel j’avais été habituée. Cet homme là, avait besoin d’espace. Non seulement dans son quotidien. Mais aussi pour ses nuits. Il occupait tout le périmètre du lit affichant, durant son sommeil, un visage bienheureux. Rien n’aurait pu l’en déranger. Pas même mes tentatives pour le pousser doucement. Ce lit, son lit, était son royaume. J’ai compris qu’il ne deviendrait le nôtre que si je renonçais aux luttes nocturnes comme à tout espoir, qu’avec un peu de temps, une place plus spacieuse me serait dévolue. C’est ainsi que je me suis résolue à dormir dans le peu de terrain laissé vacant. Et que, j’en suis arrivée à constater que cette économie d’occupation de l’espace serait très symbolique de notre couple : à lui, il fallait 1m80. A moi, les quelques 20 ou 30cm restants. Cette répartition, peu équitable, fut le miroir de notre vie commune. Dans le quotidien, cet homme là avait cette même propension à investir le terrain. Et pourtant… Dans l’espace réduit de mes nuits, j’ai d’abord réussi à trouver mon confort. Et plus encore, ma liberté. Celle là même qui m’a permise, tout au long de nos années de mariage, d’être, telle qu’en moi-même, sans une ombre, aux côtés d’un l’homme formidable malgré ses envahissements !
Sophie, merci de très beau témoignage, si bien raconté. Oui, le lit révèle beaucoup de choses, notamment sur le fonctionnement du couple. Un des mystères de ce dernier est qu’il est le lieu de pouvoirs imposés par l’un à l’autre et de contraintes subies. Mais qu’il est aussi un lieu d’échanges complexes, et que tout finit par s’équilibrer, surtout par la magie de l’amour bien sûr, qui transforme une personne de l’intérieur. Et lui permet de trouver son confort dans 20 cm. Bravo ! Vous êtes une amoureuse accomplie.
Bonjour, j’ai 33 ans et je suis depuis 16 ans avec le même compagnon. Au début, grands ados, nous dormions uniquement le we l’un avec l’autre chez nos parents. C’était le bonheur de se retrouver ensemble, de dormir ensemble comme les couples de grands mais c’était aussi une planification de nos rapports sexuels, qui n’avait rien de très agréable…
Nous vivons désormais ensemble depuis 10 ans. Nous avions choisi soigneusement notre matelas pour que les mouvements de l’un se répercutent le moins possibile à l’autre et ça marche plutôt bien. Nous nous couchons en général en même temps et souvent avec le même rituel. D’abord l’un contre l’autre au milieu du lit, nous discutons (dans le noir), nous planifions la journée du lendemain, nous écoutons France Info (mon mari est un accro des actualités !) puis au moment où le sommeil vient, on dort comme on dit “à l’auberge du cul tourné” : chacun au bord du lit, du même côté (invariablement le même, à l’hôtel, chez des amis) et nous tournant le dos. Le matin, le réveil sonne et c’est mon mari qui finit de me réveiller avec des petits câlins car je suis ours grognon !
Les rares fois où nous ne dormons pas ensemble, pour cause de déplacement, nous peinons l’un comme l’autre à trouver le sommeil car notre rituel ne peut avoir lieu ! J’aurais du mal à m’imaginer ne pas dormir avec mon homme ! La seule chose qui pourrait m’y pousser : s’il se mettait à ronfler !
Je vis depuis 20 ans avec un homme qui aujourd’hui est sur le point de me quitter. Pendant de nombreuses années, nous avons passé nos nuits collés-serrés. Le temps passant, depuis quelques années, mon mari ronfle. Moi, j’ai quelques soucis nocturnes, quelques insomnies… il m’est donc souvent impossible de m’endormir ou de me rendormir à côté du ronfleur. Je n’ai pas de chambre d’amis et donc pas de lit de secours.. au secours ! Alors, je suis devenue une râleuse nocturne professionnelle. Pour ne pas trop me réveiller, je ne pousse pas mon mari mais je grogne ou je râle,afin de le réveiller pour qu’il change de position et arrête de ronfler. Autant vous dire que ça ne marche pas à chaque fois, hélas. Nous sommes en rupture mais, pour des raisons purement matérielles, nous ne pouvons pas pour l’instant nous séparer pour déménager chacun de notre côté. De ce fait, nous partageons toujours le même lit (1m60), et cela fait déjà plus de 10 mois qu’il ne s’y passe plus rien, à part les ronflements de mon mari. Chacun reste bien de son côté, en faisant bien attention de ne pas toucher l’autre. Une sorte de no man’s land naturel s’est créé au milieu de notre lit. Vous m’auriez dit il y a quelques temps que je vivrai une telle situation, j’aurai beaucoup ri… Lorsque j’imagine une relations future, je me dis qu’une chambre d’amis serait une solution sympathique au cas où un ronfleur ressurgirait dans ma vie. Ce serait une alternative pour ne pas arriver au point de ne plus supporter son conjoint à côté de soi. Au fait, j’aime beaucoup mon lit et je m’y sens bien malgré tout.
Céline, France-Info, ça ne vous dérange pas? Vous appréciez aussi? Ou bien comme Sophie ci-dessus, qui a créé un univers de bien-être dans ses 20 cm, c’est votre manière d’être amoureuse, de vous oublier un peu et d’entrer dans le monde de votre compagnon?
Bravo et merci pour cette belle expression de l’”Auberge du dos tourné” (position très fréquente). Mais chez vous c’est après un rituel très fusionnel au milieu du lit. Cela veut donc dire que chaque soir, à un moment donné, il y a une retournement de situation. Qui décide? C’est toujours synchrone? Cela se passe sans problème?
De même le matin, il y a le retour vers les câlins pour l’ours grognon. Très joli !
Sarah, on s’imagine avec vous, on imagine votre souffrance (et on comprend vos colères nocturnes!); merci pour ce témoignage poignant. Mais vous dites que vous parvenez quand même à vous y sentir bien. La pénibilité du lit partagé est venue après que vos liens se soient distendus? Ou bien le lit lui-même est un peu aussi à l’origine de votre éloignement? A partir de quel moment les ronflements sont-ils devenus insupportables? Votre compagnon avait-il conscience de la perturbation qu’il créait?
Je vous souhaite pour l’avenir un lit doux et serein.
bonjour, quel courage que de proposer cette enquête !!! Depuis 8ans, J’ai décidé de “faire chambre à part” oui Moi, Michèle ait osé, mon sommeil léger ne supportait plus les ronflements très sonores de mon cher et tendre époux. Je me suis octroyée ce droit à l’Espace silencieux d’une autre chambre qui me permet depuis ce jour de mieux m’endormir et de “faire l’étoile” à ma guise…..Si les débuts ont été difficiles pour mon mari, il avoue aujourd’hui, apprécier cet arrangement, ronfler en toute quiétude, sans recevoir de coups (doux) de pieds ou autres râlements forts désagréables, il peut à son tour occuper les 140cm de son lit dont Je change toujours régulièrement les draps , à liberté, liberté et demie!!!
Et les câlins? allez vous me dire, et bien nos rendez vous sont rarement programmés, la surprise existe encore, l’Amour est là et ces quelques mètres qui nous séparent n’ôtent rien à nos désirs de jeux ni de sexe, bien au contraire. le sujet est rarement abordé et lorsqu’il l’est je me sens fort seule, forte et très heureuse d’affirmer mon choix, sans regret quand les arguments fusent :”oh moi, j’aime trop sentir sa chaleur, oh non je ne l’entends pas ronfler ou un peu mais cela ne me gène pas, il prend toute la place mais ce n’est pas grave, je l’aime .”
Marc et Michèle : 35 années de vie commune !
Merci
Michèle, non il n’y a pas besoin de courage pour lancer cette enquête, mais plutôt pour témoigner sur ce sujet qui est quand même assez intime. Décidément, le ronflement peut jouer un rôle considérable dans certains couples ! Sarah n’avait pas le choix, elle ne pouvait que rester dans le même lit, et cela a fini par une séparation. Pour vous Michèle, la chambre séparée a été semble-t-il ce qui a sauvé votre couple. Et vous y découvrez même des charmes qui vous inciteraient à ne plus revenir dans le lit conjugal même s’il n’y avait plus de ronflements. En conclusion, les ronflements ont été un déclencheur de quelque chose qui vous tentait plus profondément (une chambre à vous). Je me trompe?
Si, France Info me dérange, ma montre posée sur la table de chevet me dérange et se retrouve exilée dans la salle de bains !Je ne peux imaginer faire de même avec mon “doudou”. Mais il s’agit d’une concession peu coûteuse, une façon d’aller vers mon homme même dans la nuit…
Quant au moment de se mettre chacun dans son coin, nous sommes assez synchrones et surtout nous signalons ce changement de position par un baiser et un petit mot doux. Du coup, ce n’est pas vécu comme un rejet de l’autre mais bien un accompagnement vers un sommeil réparateur…
Je trouve le sujet assez pertinent. Et c’est pour cela que j’ai eu envi de donner mon témoignage. Je suis divorcée et notre lit était lieu d’échanges. Les enfants jouaient sur le lit après le bain. .. mais aussi le lieu des confessions et notamment celles de notre rupture. Depuis je me suis jurée de ne plus échanger dans le lit au point d’en dénaturer l’objet premier:dormir sereinement.
Les enfants ne viennent plus, c’est notre lit,le lit conjugual et puis mon conjoint y tient. Il veut garder cet endroit que pour nous.
Avec mon conjoint actuel pas de confession sur l’oreiller mais câlins, lecture et sommeil. (Pas forcément tous tous les soirs d’ailleurs) par contre à la différence de certains témoignages nous n’avons pas de rituel d’endormissement.
Toutefois le temps faisant son oeuvre: apparaît la routine. Au début de la relation c’est collé-serré mais au fil du temps. .. Bref j’avoue avoir besoin de MON espace pour dormir.
Certes j’apprécie certain soir me lover contre sa peau pour me ressourcer,voir m’endormir Mais j’apprécie encore plus me RETROUVER.
J’ai du mal à m’endormir si mon conjoint, tourné vers moi, respire fort, bouche ouverte, dormant profondément et du coup je dors toujours du même côté: dos a lui.
J’ai de la chance comparativement aux messages précédents, il ne ronfle pas.
J’apprécierais avoir plus de place parfois pour me mettre “en étoile” comme le dit Michèle.
Et là je ne parle que de la place dans le lit mais il y a aussi l’odeur dans la chambre non encore abordé sur les précédents témoignages. Pour ma part mon conjoint a tendance à avoir des flatulences, pour rester polis, très odorantes ce qui est vraiment déstabilisant dans la recherche de la sérénité précédent l’endormissement.
Et quand il m’arrive d’être seule dans le lit je m’étale, pouvant me tourner comme je veux, me plier ou étendre mes jambes.
Bref un grand lit serait presque la solution mais ne solutionnerait pas tout. Chambre à part pourquoi pas pour ma part mais mon conjoint ne le vivrait vraiment pas très bien. Pour lui l’homme et la femme doivent dormir ensemble. D’ailleurs quand je ne suis pas là il dit dormir très mal.
Gwen, vous soulevez beaucoup de sujets passionnants, avec franchise et précision. J’en retiens trois :
- oui, la petite question technique du souffle que l’on reçoit dans le visage explique très souvent la position « dos tournée » si fréquente (qui n’exprime donc pas une hostilité au partenaire)
- les odeurs, les flatulences : vous avez le courage de soulever cette question, et vous avez raison, car le lit est le lieu du partage intime le plus ordinaire : jusqu’où peut-on accepter que l’autre cherche son bien-être et prenne ses aises ? C’est une grande question.
- les discussions sur l’oreiller : là encore (comme dans l’opposition entre désir de proximité et désir de confort personnel), le lit ouvre sur une contradiction. Car d’un côté il peut favoriser les confidences, c’est bien connu. Mais les confidences amènent des discussions, qui peuvent devenir légèrement polémiques, ou au moins pousser à réfléchir, remplir la tête. Or il faut au contraire la vider pour bien se préparer au sommeil.
Pour la chambre à part (quand l’espace le permet), beaucoup de témoignages montrent que quand l’un des deux le souhaite, l’autre souvent n’est pas d’accord et résiste, au nom du couple. Celui qui voudrait un peu plus d’espace pour lui est donc amené à développer des tactiques subtiles et à utiliser des prétextes pour dormir dans la chambre d’amis ou la chambre d’enfants, très progressivement. Mais une fois la « rupture » opérée, celui qui était contre s’habitue souvent très bien au nouveau système. Vous êtes au point où vous commencez à souhaiter vraiment cet espace à vous.
Et vous, comme Gwen, appréhendez-vous les confidences sur l’oreiller ? Comment faites-vous pour éviter que les discussions ne prennent trop la tête et empêchent de bien s’endormir ?
Bonsoir,
J’avoue ne pas avoir lu tous les témoignages (il y en a déjà un certain nombre !) mais en avoir parcouru certains.
Dans le cas de mon mari et moi, le coucher a évolué de façon assez brutale il y a quelques années : il y a environ 8 ans, à la naissance de notre 1e enfant, j’ai vécu une période très difficile (professionnellement mais aussi de la part de ma famille et ma belle-famille) qui aurait pu je pense m’amener à une dépression en bonne et due forme mais qui s’est traduit par une grande combativité (il fallait se sortir de ces imbroglio !) et aussi par un rituel assez stricte du coucher … En gros je ne pouvais m’endormir que si les draps (housse et de couette) étaient bien tirés, sans plis. Ça peut paraitre étrange mais je sais aussi que c’était une façon de garder la maitrise des choses alors que par ailleurs beaucoup de choses se délitaient … Et encore aujourd’hui quand je traverse un moment de grande stress j’ai besoin de dormir dans un lit sans faux plis …
Parallèlement au développement de cette “manie”, j’ai commencé à être beaucoup plus sensible à la forte respiration de mon mari et à ses ronflements occasionnels (ce qui, autant que je me souvienne n’était pas le cas auparavant). Enfin, il se trouve que pour m’endormir j’ai besoin de lire quelques pages (sauf en cas de grosse fatigue) alors que lui s’endort quasi instantanément, ce qui limite les moments d’échange et de complicité !
Il est évident que pendant les 1e temps de cette transition, nous avons eu plus d’une fois des échanges vifs voire des disputes (moi lui reprochant son sommeil trop rapide, lui me reprochant mes manies) mais les choses se sont apaisées depuis entre nous : généralement il s’endort pendant que je lis, j’entends son souffle fort voire ses ronflements. Si c’est trop fort je le secoue doucement et parfois ça réduit suffisamment le niveau sonore. Peut-être aussi suis-je selon les moments plus ou moins sensibles à ces bruits. Quand j’éteins la lumière de mon côté j’essaie de m’endormir avec son fond sonore. Si c’est trop fort pour moi à ce moment là ou si je me réveille pendant la nuit (pour boire un peu d’eau ou aller aux WC) et que je suis gênée, je l’appelle généralement en m’excusant et il se lève à moitié endormi en me rassurant et en allant dormir dans une autre chambre. Bref on a abandonné nos visons de principe et on fait avec la situation réelle, telle qu’elle se présente ici et maintenant !
Nous nous sommes connus en juin 2012. Moi j’étais veuf depuis 1 an, Marie divorcée depuis… x années. Au début nous avons dormi dans le même lit; cependant Marie supportait mal mes ronflements (j’ignorais qu’ils étaient si forts) et je la retrouvais fréquemment le matin endormie sur le canapé du salon; parfois elle allait même dormir au RDC dans une chambre d’ami. J’ai fini par lui dire que c’était à moi de déménager, car je culpabilisais, me sentais responsable de ses mauvaises nuits. Un jour nous avons installer un second lit dans le bureau, et Marie a pris l’habitude d’y dormir. Au début je me sentais “abandonné” dans mon grand lit, mon trop grand lit; le syndrome de la place vide refaisait surface (je suis veuf ne l’oubliez pas); j’ai eu beaucoup de mal à accepter cette situation; alors j’ai cherché à me coucher plus tard en restant sur l’ordinateur jusqu’à minuit; ou bien à lire; ou écrire (j’ai publié 5 recueils de poèmes). Le matin je me réveillais toujours avant Marie et je préparais le petit-déjeuner. Marie se réveillais de meilleure humeur puisqu’elle avait bien dormi. Peu à peu je me suis habitué à cette situation, et je n’y ai trouvé que des avantages finalement:
- chacun se couche à l’heure qu’il veut;
- chacun se réveille à l’heure qu’il veut;
- nous passons une bonne nuit tous les deux, personne ne ronfle, personne ne tire la couverture sur lui, personne ne bouge le matelas, personne ne réveille l’autre la nuit pour aller aux WC;
- on se fait un câlin le soir, tantôt chez l’un tantôt chez l’autre;
- on se fait un gros gros câlin le matin, plutôt chez moi…
- je continue à préparer le petit-déjeuner le matin, que nous prenons ensemble;
- parfois Marie a la surprise de découvrir le matin un poème que je lui ai composé la veille au soir.
C’est devenu un rite si bon que j’ai la hantise des nuits dans un lit commun s’il faut dormir à l’hôtel.
Notre entente est si formidable, si idyllique…
que nous allons nous marier le 21 septembre 2013 !
Sepideh, tout le monde a ses petites manies (même si certains n’en ont pas conscience), surtout dans le lit. Le lit est notre cocon ultime, le lieu de consolation quand ça va un peu mal, chaud, douillet, vaguement régressif, sorte de substitut au ventre de la mère. Et quand on redevient ainsi bébé, il faut des doudous. Il y a mille doudous dans le lit, la position fétiche avant de s’endormir, la façon que l’on a d’utiliser l’oreiller, parfois la présence du partenaire, sans laquelle on n’arrive pas à s’endormir, etc. Votre doudou à vous, c’est les draps lisses. Le problème, à la différence de l’oreiller, c’est que les draps, il faut les partager avec le partenaire. Il doit donc s’adapter à vous. Mais des draps très lisses, ce n’est quand même pas terrible à vivre !
La suite de votre témoignage illustre parfaitement la question de l’ajustement dans le couple : on s’ajuste sans cesse à l’autre, particulièrement dans le lit. Parfois par une petite concession personnelle (le petit ronflement que l’on arrive à considérer comme un fond sonore), parfois par une négociation, parfois par une petite phrase soudain prononcée plus fort. Et tout cela marche à l’intuition. Le couple est une machinerie merveilleusement complexe et subtile !
Guy, vous expliquez très bien ce que certains témoignages ont commencé à décrire : au début la chambre séparée est vécue avec un certain malaise par celui qui la subit (comme si le couple s’était soudain fragilisé) et une culpabilité pour celui (ou celle : beaucoup de femmes dans les premiers témoignages) qui souhaite son autonomie. Puis le nouveau système s’installe et tout le monde s’y retrouve. Mais il y a une condition : le désir maintenu, les visites mutuelles, et surtout les petits gestes de tendresse (sinon c’est vraiment chacun chez moi). Sur ce point, c’est vraiment trop parfait chez vous ! Même des poèmes !
Je vis avec mon mari depuis plus de 30 ans…. et la routine et les habitudes ont pris la place du désir et de l’imprévu. De plus, mon mari a toujours souffert d’un problème sexuel très insatisfaisant pour moi (éjaculateur précoce) sans jamais vouloir faire quoi que ce soit pour en guérir.
Depuis 3 ans ma fille a quitté la maison pour suivre son copain, mon fils fait des aller et retour tel un vrai Tanguy, ce qui fait qu’il me reste une chambre de libre que j’occupe car dormir avec mon mari aujourd’hui en retraite relève pour moi, d’un vrai combat. Il ronfle énormément et il m’est impossible de dormir, or je travaille et dois me lever et vivre une vie sociale correcte. Nous n’avons plus de rapports intimes car plus d’envie . la ménopause a mis en berne ma libido et, finalement, je le vis mieux maintenant et me suis faite à cette situation.
Je ne sais pas si un jour ma vie changera mais, pour l’instant, je n’ai pas d’autre solution que de rester dans cette relation là, faite plus d’amitié que d’amour.
Alors, le lit, pour moi aujourd’hui c’est un havre de paix, un lieu où je me ressource seule et j’apprécie.
Il y a seulement quelques années, je n’aurais jamais pensé trouver du positif dans une telle situation. Un vie sans rapports intimes m’aurait tout simplement paru impossible…. Mais c’est exactement ce que je vis aujourd’hui …
Romy, dans beaucoup de couples, on le voit dans les témoignages, après une phase très fusionnelle, chacun cherche davantage son bien-être personnel et ses espaces, notamment pour bien dormir. Mais quand cela va jusqu’à faire chambre séparée (souvent à cause d’un ronflement du mari), les couples s’arrangent pour installer des rituels de rencontre (basées sur la tendresse, ou plus si affinités). Mais pour cela il faut bien sûr qu’il y ait du désir, et pas de dysfonctionnements trop graves dans la sexualité. La baisse du désir, c’est évidemment un autre problème, qui n’a pas toujours de solutions simples. Mais on peut souvent se rapprocher à nouveau de l’autre, très progressivement, par petits pas. Il faut cependant le vouloir. Et le vouloir à deux !
Quel bonheur de temoigner sur ce qujet, si merveilleux dans ma vie.
Mon mari à 72 ans, j’en ai 60 , maries depuis seulment 4 ans.
Ce n’est qu’au bout de 25 ans de vie commune que nous avons commences, à faire lit à part, depuis 6 ans, chambre à part, pour le plus grand. Confort de chacun.
Si je devai donner un titre, je dirai deux lits, pour un amour, et tout le mystere de la relation est ainsi preserve et constamment renouvele.
Le manque de l’autre, le reve trouve plus de place, les mots sur l’oreiller, les codes silencieux, et la danse intime peut commencer, et ce dont je parle à une vie de 40 ans, de fidellite, de confiance , d’un amour infini, qui se realimente t lui-même.
C’est une source fraiche, qui etonne, notre ntourage et fait du bien, à nos enfants.
Je ne donne jamais de conseil, mais celui-ci, oui, j’oserai peut-etre, n’ayons pas peur de toujours se reinventer, et comme le dit si justement, E.Tollé, renaissant à notre mour chaque matin.
Merci d’ouvir un debat aoutour de ce sujet.
Chnchan
Chanchan, donc c’est après avoir commencé à faire chambre à part que vous avez décidé de vous marier. Cela suffit à montrer que c’est une solution qui n’a pas diminué votre amour, bien au contraire, comme vous l’expliquez parfaitement. Mais pour cela il faut la confiance, le désir, l’amour. Dans d’autres situations, comme celle de Romy, la chambre à part ne donne qu’un confort personnel, mais ne permet pas de rabibocher le couple. Vous avez trouvé une solution magnifique pour vous ; elle ne peut cependant être généralisée à tout le monde
Ahhh le lit. Le lit conjugal, celui de l’union, celui du repos (du guérrier ?) celui qui fait converger l’amour et la haine, le lieu de l’expression horizontale d’un désir – ou non désir – vertical. Le lieu du refuge et de l’abandon, du lâcher prise et de la ressource. Un lieu où ma boite de Pandore peut s’ouvrir: le moment du calme dans cette pénombre avec le désir de causer, de remettre à plat, de hurler, de bouder, de méditer, de baiser, de câliner, de dormir… et dire que je partage cet endroit avec cet homme depuis 2 ans 1/2. Deuxième homme de ma vie (troisième, s’il l’on compte mon père Homme de ma 2ème partie de vie. Une relation “A deux, c’est mieux” qui chasse la solitude, qui engage le partage et la discussion, qui invite au respect et à l’indépendance. Oui! pour se rencontrer sur ce lieu de l’horizontalité, car nous en avons l’envie et le besoin au même moment. Lorsque ces besoins / envies ne peuvent se rencontrer au même moment, alors JE ou LUI prenons un autre lieu pour horizontaliser et reposer le corps. Parce que l’énergie n’est pas la même, parce que le bouquin est passionnant, parce que la journée a été fatigante ou le lendemain impliquant, parce que l’émission est passionnante pour l’un et barbante pour l’autre, parce qu’à ce moment là, le centre d’intérêt de JE est différent de LUI. Nous en sommes d’accord. La différenciation de JE et LUI, permet alors le NOUS et je me régale alors.
Bonsoir à tous. Je serai sur les routes ce week-end du 24-25, loin d’Internet, et je ne pourrai donc vous répondre aussitôt après vos messages, comme j’aime le faire, avant dimanche, en fin d’après-midi.
N’hésitez pas à continuer à témoigner cependant. Mon absence temporaire peut d’ailleurs être une belle occasion pour débattre entre vous !
Bonjour. Le lit est un receptacle en ce moment de creation et de travail. J y redige ma these de sociologie. C’est un lieu unique puisque rien d’autre ne doit l’entraver. Il n y a pas d ‘autres meubles dans ma chambre. C’est en quelque sorte mon bureau. Un lieu ou je me retrouve liberateur d’emotions et porteur de creation. Il personnifie le MOI. Pour le NOUS avec mon partenaire nous avons une autre chambre ou le lit , “l’autre lit”, occupe une fonction differente. celle qui permet de nous retrouver. Ici ce serait le lit des sentiments communs.
Nous sommes tous les deux d’éternels amoureux (66 et 60 ans) mais nous avons choisi d’avoir, chacun, notre chambre, notre espace bien à nous. Que c’est bon !
Nous nous retrouvons, bien sûr, régulièrement et tout naturellement comme “invité” chez l’un d’entre nous pour nos rencontres intimes et amoureuses. Que c’est bon !
L’une de mes nièces (30 ans) est passée récemment et, en constatant que mon épouse et moi avions chacun notre chambre, elle s’est exclamée “Ouah, génial !”. Tiens tiens.
Bien que je sois du matin et lui du soir , nous trouvons le même rythme une fois tous les deux dans notre lit: quelque ce soit l’heure à laquelle nous nous couchons respectivement nous nous lovons l’un contre l’autre en chien de fusils pour débuter notre nuit et des que je commence à bouger le matin nous reprenons notre position loves l’un contre l’autre pour commencer. Sans ce cérémonial la nuit comme la journée ne démarrent pas aussi bien . Pour preuve : elles sont totalement hachées et de piètre qualité lorsque l’un d’entre nous est en déplacement… Contrairement aux nuits dans le meme lit , quelque soit le lieu ou la qualité du matelat.
(Je suis de retour sur le blog, après la courte absence que j’avais annoncée.) Plusieurs témoignages depuis hier, donc, qui s’organisent un peu en deux camps opposés. D’un côté il y a ceux, comme Chanchan ou Georgi (souvent des couples qui ont déjà pas mal d’années de vie commune) qui ne tarissent pas d’éloge sur le bonheur de la chambre à part. De l’autre côté, comme chez Francesca, des couples qui ne ressentent pas les désagréments de la proximité, et qui ne parviennent pas à s’endormir aussi bien quand l’autre n’est pas dans le même lit. C’est vraiment deux mondes, deux manières d’être, deux façons très différentes de vivre son couple.
A propos des « chambre à part », je me pose juste une petite question. Beaucoup disent que cela ne diminue pas leur vie sexuelle, mais au contraire la pimente. Je comprends très bien cela. Mais la rencontre intime avec l’autre ne se réduit-elle pas alors à la sexualité ? Ne manque-t-il pas un peu tous les petits contacts, gestes de tendresse ordinaire, qui rappellent que l’on est engagé dans la vie conjugale. Ou bien sont-ils développés ailleurs.
Premières nuits au début de notre rencontre: merveilleuses et très peu de temps pour dormir…Le lit (pas encore le notre, le sien) était le lieu d’échanges, le temps de discuter de notre bonheur, de notre histoire qui débutait, se découvrir, se raconter, de cette fusion soudaine, de ce sentiment de ne pouvoir vivre sans l’autre, de manquer d’air en son absence, de la fenêtre (ouverte, c’était l’été), l’air frais sur nos corps et les étoiles visibles dans le ciel ajoutaient à ces premières nuits une intensité particulière. Tellement fort ces premières nuits d’autant qu’elles étaient rares tant l’organisation était complexe.
Puis l’achat de “notre” lit vint et donna une nouvelle dimension à notre histoire: celle d’une promesse: vivre bientôt ensemble et pour toujours; nuits toujours belles, lovés l’un contre l’autre et ce premier achat fut le symbôle de notre “union”: dans ce lit, Notre lit, pour toujours.
Puis après l’installation chez l’autre, toujours ce plaisir intact de trouver sa moitié le soir après une journée bien remplie et peu de temps pour nous: il est le lieu de nos retrouvailles; notre temps “à nous” une fois les enfants dans le leur. Quoi qu’il arrive l’on sait que le soir, notre lit nous permet de nous retrouver et de s’endormir l’un contre l’autre, sentiment de sérénité, de plénitude.
Mais dans ce lit aussi des moments douloureux, suite à des désaccords, à des disputes où j’ai pu le quitter pour lui substituer le canapé (deux fois) ou me retourner de multiples fois et me morfondre à me dire que dans ce même lit nos premieres nuits étaient tellement belles…
Mais ce lit est aussi celui de la réconciliation, de nos retrouvailles “charnelles” et quoi de pmus beau que de sentir l’autre contre soi et de le voir endormi ou s’endormant, paisible et heureux avec nous…
En espérant que ce témoignage complètera utilement votre enquête,
PS: J’en profite pour vous dire que je suis une de vos lectrices et que j’ai particulièrement aimé votre ouvrage sur les mystères du sac…
Mylène
Mylène, merci pour ce très beau témoignage, si bien raconté. Oui, le lit des débuts du couple, c’est un peu autre chose, une expérience très forte bien qu’elle soit simple et douce, un petit monde qui nous prend et nous emporte ailleurs, un petit monde que vous avez réussi à prolonger, même s’il y a parfois (c’est normal) un ou deux grains de sable.
Il y a bien des lits dans les témoignages, des lits souffrance, des lits confort et liberté. Vous, vous avez opté pour le lit cocon-bonheur.
J’ai une relation amoureuse depuis 3 ans. Nous avons 30 et 31 ans, nous vivons sous le même toit depuis + ou – 2 ans, et nous avons chacun notre chambre. C’est un choix qui s’est fait dès le début de la relation comme une évidence, en cohérence avec notre vision du couple, (nous sommes polyamoureux). Nous vivons notre amour de façon non fusionnelle, ce qui n’enlève rien au fait que nous sommes vraiment amoureux. Mais nous partageons le même élan dans notre rapport à l’autre: faire durer notre amour en faisant primer le développement personnel, social, professionnel de chaque membre de notre couple sur l’entité “couple”. Cette idée est peut-être dénuée de romantisme mais pour nous, l’intérêt fort et l’investissement que nous mettons dans notre relation amoureuse n’en est pas moins diminué. C’est donc avec cette vision du couple que nous est venue l’idée d’avoir chacun notre chambre. En pratique, il m’apparait que les avantages sont bénéfiques à la fois pour chacun d’entre nous et finalement pour notre couple.
D’abord il faut préciser que nous n’avons pas un besoin impérieux de sentir l’autre auprès de nous pour nous endormir. Nous apprécions la compagnie de notre amie Solitude lorsque nous rejoignons les bras de Morphée. La majorité du temps nous n’avons pas besoin d’être rassuré par la présence de l’autre dans notre lit. Nous ne faisons pas du lit l’espace privilégié où resentir la présence de l’autre dans notre vie. Nous ne prenons l’autre pour un doudou qu’à l’occasion, généralement le w-end où les jours où nous avons du temps, car bien-sûr nous aimons nous retrouver, dormir ensemble et nous laisser aller à la régression, savourer d’être allongé l’un avec l’autre, l’un à côté de l’autre. Nous n’avons pas de règle sur les fréquences de ces dodos en lit commun. Par défaut nous dormons chacun dans notre lit. Il suffit d’une envie partagée ou de la demande de l’un pour que le lit de l’autre s’ouvre à une nuit en commun, qui n’est d’ailleurs pas forcément liée à la relation sexuelle. Dans la pratique cette idée de faire lit séparé par défaut, évite un écueil : avoir à se justifier qu’on est toujours bien amoureux les jours de fatigue où l’on a envie de solitude. Le désir de solitude ou de retrait dans sa bulle n’est que très rarement considéré comme un défaut d’amour.
L’autre gros avantage du lit séparé, c’est évidemment que nous dormons beaucoup mieux lorsque nous sommes dans notre propre lit et dans notre propre chambre car nous respectons ainsi le rythme de chacun. Quand l’un se couche plus tard, cela n’a pas d’incidence sur le sommeil de l’autre. Si l’un bouge beaucoup, ou tousse toute la nuit, il n’incommode pas l’autre. Au matin on n’est pas deux à être fatigué à cause de l’autre. Ça met moins de pression sur les comportements de l’autre, ça enlève des sujets de reproches potentiels, ça met donc moins de pression dans la relation.
D’autre part qui dit lit séparé dit espace intime respecté. Le lit est situé dans une chambre et sauf si l’on décide d’avoir simplement deux lits séparés dans la même pièce, en fait ce qui est important c’est le contexte du lit : c’est la chambre. C’est une lieu intime dans la maison que l’on partage. Ce lieu intime, on est libre de l’aménager comme on veut. Le désordre, l’ordre ou les images qui tapissent une chambre ne sont pas imposés à l’autre quotidiennement et cela évite que l’un ou l’autre se sente envahi. Il y a un espace de liberté, le lieu où l’on peut réver, travailler, glander, créer, téléphoner à ses amis sans gêner l’autre. C’est important pour la santé de notre couple que de créer des espaces personnels et intimes au sein de l’espace commun. Chez nous donc ce qui est important ce n’est pas seulement d’avoir son propre lit (1.60m chacun) c’est d’avoir sa chambre. Mais ce mode de vie implique des m² supplémentaires qui peuvent être couteux d’autant plus pour un jeune couple parisien qui débute dans la vie et n’a généralement peu d’argent à investir dans l’immobilier ou l’aménagement d’un espace parfois déjà trop petit pour une seule personne. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons quitté Paris pour nous installer dans une ville ou le prix du loyer est moins élevé.
Nous avons conscience que c’est assez rare dans notre tranche d’âge de faire chambres séparées. Bizarrement nous n’en sommes pas arrivés là par l’expérience d’une longue vie de couple, ni par volonté d’originalité mais parce qu’ayant une relation de couple non traditionnelle il nous paraissait important pour le bon fonctionnement de notre vie, de réinterroger les évidences de la vie de couple et notamment le lit conjugal.
Gabrielle, bravo pour ces explications détaillées et précises, qui permettent de bien comprendre votre choix. Oui, il n’y a pas une seule manière de vivre son couple, mais une infinité, très différentes entre elles. La particularité de votre histoire est d’avoir commencé ainsi (beaucoup de témoignages parlent des chambres à part après une première phase du couple, plus fusionnelle). L’autre particularité, que je trouve très intéressante, est la possibilité de « dodos en lit commun », ce qui ouvre une large gamme de possibles entre vous. Seule question : n’est-ce pas difficile à « gérer » ? Ou bien vous parvenez, très simplement, à vous ajuster l’un à l’autre ? J’imagine que lorsque l’un souhaiterait plutôt rester seul, c’est ce désir qui s’impose, qu’il faut vraiment qu’il y ait désir des deux pour que vous fassiez lit commun.
Mariée depuis 42 ans (eh oui, çà existe !!)Nous avons, mon mari et moi, toujours autant de plaisir à partager le même lit !Il n’a pas besoin d’être grand car dès qu’on se couche, nous nous blottissons l’un près de l’autre et nous nous endormons ainsi.Mon mari se met au lit toujours avant moi pour me chauffer la place ( sauf en été !)Nous parlons souvent des couples qui font chambre à part ou qui dorment dans des lits jumeaux et autant à l’un comme à l’autre, çà nous apparaît impossible pour nous !Comme je dors mal les semaines où il est en déplacement ! J’ai froid, peur et du coup,je m’endors très tard ! Nous aimons beaucoup notre lit et à soixante ans passés, nous y faisons souvent la grasse matinée et la sieste !
Régine, bravo pour ces 42 ans de nuits partagées si collés l’un à l’autre ! Quand je disais à Gabrielle qu’il y a des manières très différentes de vivre son couple et son lit, vous l’illustrez à merveille, car vous êtes vraiment à l’opposé. Juste une petite question : il doit quand même y avoir des moments où l’un ou l’autre (lequel de vous deux le souhaite le plus ?) ressent le besoin d’une petite distance, d’un espace plus personnel dans le lit commun. Comment cela se passe-t-il ? Cela n’est-il pas vécu comme une petite trahison ?
Je vis avec mon mari depuis 17 ans (ah ouais quand même!) et nous partageons toujours notre lit d’1,40 m, sauf quand il est en déplacement, bien évidemment. Je considère le lit avant tout comme espace de repos, de détente et de sommeil (je ne suis pas très originale) et mon mari aimerait bien qu’on y fasse aussi un plus l’amour. J’adore lire, il mate son i-pad. La lecture est d’ailleurs pour moi indispensable avant de m’endormir et il faut vraiment que je sois épuisée pour que je dorme sans lire avant. Mon mari travaillant beaucoup, je m’occupais souvent toute seule de nos 3 enfants (et c’est encore le cas) jusqu’à ce qu’ils se couchent. Quand je pouvais enfin me coucher, je regardais mon lit avec délectation, je prenais un bon bouquin, je me couchais et enfin je m’accordais cette pause tant espérée. Mon mari arrivait comme une fleur et là, je devais me plier au sacro-saint devoir conjugal: le coit. Et en général, c’était non! Trop fatiguée, trop lasse, mal au dos, mal au crâne et surtout baisse de libido. Et puis je voulais aussi profiter de cet unique moment de tranquilité, sans gamin, sans télé. Maintenant que les enfants ont grandi, je regarde mon lit avec moins de gourmandise mais je continue à lire et je n’ai pas augmenté le fréquence de nos rapports. La force de l’habitude et l’usure du couple…Mon mari travaillant encore plus, il est souvent en déplacement. Au début j’avais beaucoup de mal à dormir mais maintenant j’apprécie ces moments de solitude où je peux lire jusqu’à l’heure que je veux (mon mari est fatigué le soir et s’endort très vite entre 21h30 et 22h). Pour conclure, le lit est un bon indicateur de la distance qui s’est établie dans notre couple au fur et à mesure des années. Pourtant, je ne me vois pas dormir seule à moins d’insomnie ou d’éternuements répétitifs quand j’ai un gros rhume .
Rita, merci pour votre franchise, c’est très intéressant. Oui le lit est le lieu d’ajustement très subtils, car les désirs de l’un et de l’autre ne sont pas les mêmes. Vous appréciez intensément les moments cocon-bonheur où l’on se laisse enfin aller, caressé par la douceur des draps, alors que votre mari ignore un peu ce charme discret et opère aussitôt des caresses plus appuyées, travaillé par un désir plus direct. De tels écarts et incompréhensions entre les désirs de l’un et de l’autre sont fréquents. Dans votre cas, vous compensez en jouissant de votre liberté (lire sans regarder l’heure) quand il est en déplacement. Moments-soupape qui vous permettent de toujours apprécier sa présence dans votre lit d’1,40 mètre quand il est là.
Je me permets une petite question très intime : quand vous vous refusez à lui, n’est-ce pas parfois un peu une petite vengeance parce qu’il ne comprend pas votre bonheur simple du lit et ne vous permet pas de le vivre pleinement ? Ou bien est-ce tout bonnement que vous n’avez pas envie ?
Bonjour à tous,
Comme je vous envie Gabrielle ! J’aimerais pouvoir rencontrer un homme qui accepterait aussi de faire chambre à part.
En effet, j’ai bientôt 40 ans et cela fait plus de 13 ans que je ne vis plus en couple.
Mais à ce jour, je souhaiterais partager à nouveau des moments avec un homme mais cela n’est à priori pas possible car j’ai un souci, je ne peux dormir auprès de quelqu’un, le moindre mouvement me réveil alors moi qui suit une grosse dormeuse ce n’est pas possible… seulement voilà, aucuns hommes ne reste à mes côtés dès que je leur annonce au début de la relation mon problème puisqu’au bout de 3 semaines / 1 mois il va bien falloir que l’un ou l’autre passe le week-end entier…
Vous l’aurez compris, la pilule ne passe pas et cela fait des années que ça dure, j’en ai assez, du coup je n’entame plus de rencontres sérieuses avec des hommes, j’ai d’ailleurs opté ces 5 dernières années à avoir des amants pour éviter le “on dort ensemble”, comme ça j’ai des moments d’amour et de tendresse et pas de soucis de sommeil mais à présent je ressens le manque de partager plus que cela, et d’être réellement aimé.
Ma question est donc la suivante, comment puis-je commencer une relation sans que le mec se barre ??
Je suis tellement traumatisée par mes histoires passées où ils s’en vont tous à cause de ça, combien m’ont répété “je ne vois pas faire ma vie avec une femme qui ne dort pas auprès de moi !” et à côté de ça tous les gens que je connais ne comprennent pas pourquoi je suis célibataire car je suis une jolie femme comme ils disent… s’ils savaient pourquoi… seul 2 ou 3 personnes de mon entourage savent mais ne comprennent pas vraiment.
J’ai le sentiment que je vais finir toute seule tout ça à cause d’une histoire de sommeil.
Nathalie, oui les histoires comme celles de Gabrielle sont encore très rares, les chambres à part apparaissant en général plus tard dans le couple, pas au début, mais c’est cependant une tendance en développement (il faut toutefois les m2 nécessaires). Très souvent encore l’idée d’une chambre à soi apparaît comme une déclaration de guerre au couple, alors qu’il s’agit en fait d’une autre forme de la vie conjugale. De plus en plus je crois, les gens vont comprendre qu’il y a couple et couple, notamment en matière de partage ou non d’un lit commun.
Je ne m’imagine pas faire chambre à part. Dormir bien, pour moi veut dire dormir dans ses bras ou rien qu’avoir un orteil qui touche un petit bout de peau. Pourtant, je me couche toujours trop tôt pour lui (je me couche entre 21h et 23h suivant si je travaille le matin, et lui se couche entre 2h et 5h du matin).
Le soir, avant de me coucher, il faut que j’ai mon câlin (ne voyez rien de sexuel là dedans svp) pour m’endormir, pour qu’il me mette la couette correctement dans le dos. C’est le moment où on parle de notre journée, de nos envies, de nos visions du futur. Après, il va jouer, alors je boude, parfois pleure quand la journée a été horrible et dur. Mais il ne cède pas.
Après, lui je sais que c’est plus génant, moi j’aime l’entendre respirer, quand il ronfle je lui dis de bouger et il le fait et le ronflement s’arrête. Je me colle toujours à lui pour ma sécurité. Les soirs où il ne dort pas là, j’enchaine les cauchemars, j’ai froid, malgré les deux couettes, je fais des crises d’angoisses pour finir chouté a l’anxiolitique et dormir sans rêve.
Lui, ben il aimerait que je reste de mon coté pour pouvoir se mettre en entier dans le lit, que je ne ronfle plus parce que quand je ronfle je réveil les voisins aussi. Il voudrait que je ne cherche pas a être collé car il se déplace pour être décollé car je lui donne chaud. Il voudrait que je ne sois pas de travers dans le lit pour dormir droit. C’est quand il vient se coucher le parcours du combattant jusqu’à ce qu’il m’est poussé, remise droite, rassurée, mise sur le ventre pour pas ronflé, empêché le chaton de me réveillé sinon c’est parti pour 1h de câlin en parlant de tout.
Petite, je dormais d’abord avec ma sœur dans un lit pliable. Je ne le considéré pas comme mon lit, il n’était jamais a la même place. Mis a cette endroit parce que ma sœur le voulait. J’avais peur de dormir. J’avais un bisous et puis c’est tout, ma sœur avait les câlins, une histoire. Puis quand j’ai eu ma chambre, j’ai eu mon lit. J’ai longtemps chercher sa place, mais je l’ai trouvé. Alors je disais au revoir en bas, dans le salon et monté seule. Quand je crié des cauchemars, mes parents allaient voir ma sœur, je les entendais la rassurer (sa chambre était en dessous et mal isolé). Et j’attendais des heures. Je me racontais blanche neige ou boucle d’or, car papa disait que j’étais boucle d’or.
Le lit est important pour moi, c’est mon lieu. Il est et doit être respecté, mon chéri Philippe, le sais très bien et fait attention. C’est mon univers, plein de nounours que je collectionne et l’endroit ou je fais des câlins et surtout, où je suis moi.
Longtemps j’ai habité dans un appartement très bruyant car situé sur une rue passante. Mon sommeil était très perturbé contrairement à celui de mon mari. A l’époque, nous partagions le même lit. Depuis notre déménagement dans un endroit plus calme, nous faisons chambre à part et cela s’est organisé tout simplement sans se poser de questions. Il faut dire que nos horaires de sommeil ne correspondent pas du tout. J’ai besoin de mes 7 ou 8 heures tandis que 4 heures lui suffisent. J’avais du mal à l’entendre remuer à mes côtés en pleine nuit lorsqu’il écoutait la radio (avec le casque). Sans compter ses ronflements qui m’empêchait parfois de dormir des heures. Je me sens, depuis, nettement plus reposée car je peux gérer mon sommeil comme je veux et peux rejoindre mon mari dans son lit dès le petit matin venu !
A Jean-claude : Eh oui vu d’extérieur, faire chambre à part peut sembler une déclaration de guerre ou que le couple se “casse la figure” choses auxquelles je pensais encore il y a 20 ans de cela. Maintenant, je me dis que peut-être si je rencontre un homme qui à dépassé la quarantaine et qui à un vécu, il aura aussi cette façon de voir la vie de couple…
A Nefertary : Vous savez, si je pouvais dormir auprès de quelqu’un ce serait super, je me suis forcée un nombre incalculable de fois mais rien n’y fait, le moindre mouvement me réveil et pour me rendormir c’est mission impossible, et se faire réveiller toutes les 10mn ou tous les quart d’heure ne contribuent pas à un véritable sommeil et à force d’avoir les nerfs à fleur de peau de ne pas dormir j’ai fini par accepter mon fonctionnement au détriment des hommes et puis en plus le sommeil est important pour la santé. Je pense que chacun à son mode de fonctionnement et je me dis pourquoi se torturer les neurones pour être dans “la norme”, je crois finalement qu’il faut s’accepter avec nos petites “névroses”.
A Chris526 : Je ne sais pas comment vous avez fait pour vivre dans un appartement bruyant + les ronflements de votre mari ! j’aurais déménagé illico presto et dormi dans le canapé lol ! Et je suis comme vous, besoin de minimum 8h de sommeil et je suis une couche très tard pas avant 2h du matin et me lève pas avant 10h voir 12h, car j’ai la chance d’avoir un métier qui me le permet.
Bonsoir! J’ai 36 ans, et depuis déja 18 ans je dors avec mon premier amour… Depuis, il est devenu mon mari (et il crée des courants d’air TERRIBLES quand il se retourne) Quand à moi je laisse des tas d’habits trainer dans la chambre… Mais cela est bien peu de chose comparé au bonheur de se retrouver et de se reposer ensemble! Avec chacun un travail prenant, on a besoin aussi de passer du temps ensemble!
Mais depuis quelques temps, cela a changé, et une troisieme personne est arrivée dans notre lit… Elle est si belle que je peux la regarder des heures, et si elle ronfle c’est mignon! Notre fille dort avec nous, depuis qu’elle est née. Ça c’est fait par hasard, apres une césarienne c’était plus pratique pour l’allaiter. Notre ainée n’avait jamais dormi avec nous, c’était le bras de fer pour la recoucher dans son lit. Et depuis cinq mois, notre petite tête deux ou trois fois par nuit, mais c’est un grand plaisir de me retourner vers elle, la coller contre moi, et de me rendormir aussitot, bercée par les endorphines de l’allaitement… Dans cette experience, ce qui m’a le plus surprise a été les réactions de mon entourage, très négatives, du simple regard réprobateur à la consternation totale, en passant par toutes sortes de préoccupations pour la santé physique ou psychique de l’enfant, ou la santé de notre couple!
Voilà pour moi, mais cette expérience en trio concerne beaucoup de couple car durant la grossesse, il y a déja un petit clandestin qui est bien présent et qui vient mettre le bazar dans nos habitudes! On ne dort pas bien, on se tourne et se retourne sans trouver de position confortable, ce sont les seules fois ou notre lit de 140 m’a semblé bien petit!
Nefertary, vous dormez mal quand il n’est pas là. Mais quand il est à la maison, il se couche beaucoup plus tard que vous, vous êtes donc seule dans le lit pendant plusieurs heures. Le petit rituel de tendresse au moment de vous coucher suffit pour que ce ne soit pas pareil, que vous vous sentiez bien ? Même si bien sûr vous attendez qu’il arrive pour vous coller à lui. Il n’aime pas trop cela d’ailleurs, cela lui donne chaud, etc., il y a une petite bagarre entre vous toutes les nuits, entre désir de proximité et désir de distance. Cela est-il joyeux, ou bien vous sentez qu’il y a de réels désaccords ?
Enfin une dernière question : pensez-vous que ce besoin d’être collée, de même que les nounours qui vous entourent, vous viennent de vos souvenirs d’enfance si pénible dans votre lit pliable, de cette impression que vous aviez d’être rejetée ?
Bonjour,
Lectrice assidue de ” Psychologies magazine, votre enquête m’a séduite….
Tout d’abord, je vis ce problème du lit à 2 places depuis une dizaine d’années….
Auparavant, je n’osais pas parler de cela avec mon époux, car je sentais que c’était un sujet qui fâcherait…Pour lui, il était normal de dormir ensemble et il ne se posait pas la question.
Après trente années de lit commun, il m’est alors apparu que je pouvais vivre mes nuits autrement et j’ai senti comme un besoin de me retrouver..
C’est vrai qu’au début de notre vie commune et de notre mariage, je n’aurais envisagé sous aucun prétexte, de vivre mes nuits sans lui…et c’était un peu, comme un doudou, je m’en rend compte maintenant…Pas question de dormir seule, même en vacances quand il y avait 2 lits, nous le transformions pour n’en faire qu’un…
Besoin de se coller à lui, de ne faire plus qu’un…
Mais dans tout cela, on s’oublie, jusqu’à ne plus savoir même qui on est…
Déjà, quand on s’était disputé, il m’était tr_s difficile de m’endormir dans le même lit…ou quand j’étais triste, et que lui s’endormait, je lui en voulais de ne pas me consoler…
J’ai été amené à faire un travail de développement personnel il y a une dizaine d’années…j’ai travaillé notamment sur mes blessures…sur l’amour de moi…et je me sui aperçu que je ne savais pas qui j’étais, ni même si j’existais, tant jusqu’ici, je n’
Vivine, vous en avez maintenant parlé à votre mari ? Et comment a-t-il réagi ?
suite…le message s’est envoyé je ne sais pas comment?
Donc, je disais que jusqu’ici je ne savais pas que j’existais tellement je n’avais vécu que par le regard de mon conjoint et pour et seulement pour mes 3 enfants.
J’ai donc appris ce que c’est que de s’aimer…et depuis, j’ai moins besoin de me coller contre lui dans le lit…il y a même des moments où je lui demande de faire chambre à part…Au début, il le prenait mal, puis je lui ai expliqué que j’en avais besoin pour me retrouver…
Je note cependant que c’est toujours moi qui fait la demande de dormir chacun dans son lit…
Je crois me souvenir qu’il m’a demandé une fois..et j’avoue, j’ai été blessée…Ce n’est pas facile d’accepter que l’autre puisse avoir ses propres besoins, qui sont fonction de lui et pas contre l’autre…il faut faire du chemin pour le comprendre…et travailler sur soi..
IL se pose la question quand on se donne cette possibilité de choisir si on dort seul ou pas, de savoir chaque soir ou d’accepter de ne pas savoir chaque soir, comment on s’endormira …mon mari me demandait chaque soir : ” veux-tu dormir avec moi ? Ou dort-on ensemble ?
C’était un peu fastidieux et gênant car qui devait poser la question ? Alors maintenant on dort ensemble si aucun de nous deux ne se manifeste…si l’un demande, on dort séparément…
Voilà le dilemne du lit à 2 places…qui est résolu dans bien ds pays où l’on ne trouve que des lits à une place…pour le plus grand respect de l’autre !car il s’agit bien de respect…respect de la vie intime de l’autre, qui ne nous appartient pas…et auquel on n’appartient pas non plus!
Qui a dit que s’aimer c’était de dormir ensemble ?*
Pauvres femmes qui devaient, il n’y a pas encore si longtemps, accomplir le ” devoir conjugal” même si elles n’en avaient pas envie…
Le lit peut être alors vécu comme un enfer, alors qu’il devrait la source de notre détente et ressourcement personnel, qui d’après moi est sa fonction première…
A chacun alors de s’interroger sur ce que représente le ” lit” pour lui ? Longtemps, il a été considéré comme le lieu d’activités sexuelles et reproductrices….
IL est peut être temps de se poser la question sur ce qu’il représente pour chacun de nous…et non pas de véhiculer de vieilles idées reçues en héritage de nos parents et grands-parents…et c’est pourquoi, je vous remercie Jean-Claude Kaufmann de lancer cette enquête…
Pour répondre à votre question quand j’en ai parlé la première fois à mon mari, il a été blessé…Il m’a dit qu’il se sentait rejeté( que je le rejetait, que ce lit, c’était aussi le sien..)…On faisait chambre à part, mais avec la ” tête” en cadeau…IL lui a fallu travailler aussi sur lui pour comprendre que j’avais des besoins qui pouvaient être différents de lui et vice versa…
J’avoue que c’est moi qui aies le grand lit et lui le petit dans une autre chambre,quand on se sépare pour dormir…il faudrait que ce soit plus équitable…mais après c’est la place qui manque…
Vivine, merci pour ce long témoignage, et bravo pour ce parcours, qui vous a permis de vous expliquer avec votre mari.
Je me permets une dernière question : quand vous décidez de dormir ensemble, c’est uniquement pour dormir ensemble ou bien cette demande a-t-elle une connotation sexuelle ? C’est toujours clair pour vous deux ?
Réponse à JC Kaufmann
Oui quand nous décidons de dormir ensemble, c’est clair pour nous deux : nous avons alors besoin de la présence de l’autre : chaleur, proximité, tendresse…pour se réconforter,s’apprécier et profiter pleinement de ce partage …sans connotation sexuelle…
J’adore mon lit. Dès que je peux, je m’y glisse…Comme j’y suis toujours la première (je suis une couche-tôt) je prends inévitablement toute la place: je m’étale de tout mon corps sur le ventre et je m’endors rapidement. Mon mari doit trouver sa place puisqu’il se couche beaucoup plus tard. Lorsqu’il vient à ronfler, une petite pincette suffit pour qu’il change sa position! Je n’aime pas les contacts lorsque je dors, ceux-ci sont exprimés à deux.
Je n’avais pas prévu au début de développer longuement ce qui oppose les hommes et les femmes à propos du lit. Or ce qui m’est raconté m’oblige à ouvrir ce nouveau chapitre. Il y a par exemple le chaud et le froid. Même s’il ne faut pas trop généraliser (il existe aussi des hommes frileux), nombre de femmes ont souvent froid au lit, et des hommes trop chaud. Il faut donc se mettre d’accord sur la bonne épaisseur de la couette ! (ou faire couette séparée comme Marta et son mari). Il y a aussi l’interprétation différente des petits gestes de tendresse. Beaucoup de témoignages insistent sur le fait que nombre de femmes adorent se glisser sous la couette simplement pour le plaisir de ce moment doux et caressant. Qu’elles adorent aussi les petits rituels de tendresse avant de s’endormir, se coller un peu au partenaire, surtout si elles ont froid. Du côté des hommes, cette chaleur collante peut donner l’envie de desserrer l’emprise, de se dégager un peu pour trouver un espace à soi. Mais le contact à fleur de peau réveille rapidement d’autres désirs (les enquêtes sur la sexualité montrent que les hommes continuent à être plus fréquemment intéressés par la chose dans les couples établis). Or ce n’est pas ce que voulait la femme. Sans refuser la sexualité, elle ne voulait pas qu’elle gomme le moment de tendresse, qui à ses yeux n’était pas un préliminaire mais essentiel en lui-même. Déçue par cette incompréhension, il arrive alors que ce soit elle qui se replie dans son coin, revendiquant le droit à la tranquillité et l’espace de son autonomie. Paradoxe : alors que les femmes sont généralement plus engagées que les hommes dans la vie conjugale, plusieurs témoignages indiquent au contraire qu’elles sembleraient plus souvent que les hommes à l’origine d’une revendication de chambre à soi. Parmi les raisons invoquées : des ronflements trop sonores, mais aussi des assauts sexuels intempestifs.
Et vous, vous en pensez quoi ? D’accord, ou pas d’accord ?
Le lit, où nous dormons ensemble quand tout va bien, devient le pire endroit lorsque nous sommes fâchés. Obligés de dormir l’un à côté de l’autre (le canapé est minuscule), je ne ferme pas l’oeil de la nuit. Je me couche souvent avant lui, alors quand il arrive, il prend ce malin plaisir à soulever brusquement la couette de mon côté (alors qu’il dort de l’autre côté) en créant ainsi un affreux appel d’air froid qui me réveille en sursaut.
Pourquoi, la nuit, cet être si adorable se transforme-t-il en méchant garçon? Il allume la lumière qui me tombe directement sur les yeux, fait du bruit, secoue et secoue encore la couette et va jusqu’à me pousser pour récupérer ma place que j’ai si bien réchauffée.
Pourquoi autant de cruauté au moment de dormir? Se vengerait-il se quelque chose?
Valeria, les gestes ne sont peut-être pas toujours plus cruels dans le lit (ceci dit, soulever la couette de votre côté, là il exagère vraiment !), mais ils sont ressentis avec beaucoup plus d’intensité à cause de l’intimité rapprochée et parce que l’on aspire, ici encore plus qu’ailleurs, à un bien-être absolu. Parfois, la lumière dans les yeux ou le courant d’air sont involontaires de la part du partenaire. Mais parfois aussi, c’est vrai, cette « petite vengeance » (dont il ne mesure pas toute la gravité) lui permet de se rééquilibrer psychologiquement après une insatisfaction (qui peut avoir été ressentie en silence totalement ailleurs). Vous avez tout à fait raison : le lit ne devrait jamais être le lieu de ces petites vengeances !
Désolée d’avoir tarder à vous répondre. Il y a une bagarre que je prends comme un jeu. Et puis, ce n’est pas toute les nuits. Les câlins du soir me suffisent car il me promet de revenir se coucher, et puis je l’entends dans la pièce d’à côté, si je ne l’entends plus, je me lève et vais le voir pour être sur.
J’ai un gros problème de sentiment d’abandon et ne supporte pas du tout d’être seule.
J’ai commencé a m’entourer de nounours dès que j’ai eu ma chambre, je me sentais tellement bien. Je leur parlais, ils ne me criaient pas dessus quand ma soeur faisait des bêtises ou quand j’en faisais. Ils ont été un refuge et le sont toujours. Je suis sous analyse et on essaie de m’enlever ce monde non réel pour les autres mais réconfortant pour moi. Depuis ce lit pliant je déteste les lits une place, dans lequel j’étais et dans lequel ma soeur dormait si bien (elle avait un lit normal une place). Quand j’ai eu ma chambre j’ai eu un lit deux places. J’ai toujours eu des problèmes pour dormir. Je fais beaucoup de cauchemar, j’ai même un traitement pour dormir et éviter que des traumatismes que j’ai eu remonte. Mon compagnon m’aide, mes parents n’y ont jamais crus et ma soeur se moquait de moi. J’ai depuis toujours peur de dormir. Quand je suis avec lui, je me sens protéger même contre mes cauchemar.
Je suis ouverte à d’autres questions, même si je réponds tard.
Bonjour,
En lisant votre appel à témoin, je me suis sentie tout à fait concernée par la question et mon compagnon aussi.
En couple depuis deux ans aujourd’hui, nous sommes très amoureux mais ne partageons aucune nuit côte à côte.
Plusieurs raisons expliquent notre choix: d’une part, lui souffre parfois d’insomnies et ronfle trèèèès fort. Moi je suis plutôt du genre marmotte mais le moindre bruit m’empêche de dormir ou me réveille.
Afin d’éviter des tensions inutiles dans notre couple, nous avons pris la décision de faire chambre à part: lui a sa chambre, moi la mienne et cette situation nous satisfait pleinement.
La réaction que ce choix sucite dans notre entourage est soit l’envie (certains aimeraient bien dormir seuls aussi mais voient cela comme un problème au sein du couple), soit l’incompréhension (ils ne comprennent pas que l’on n’ait pas besoin de l’autre lorsque l’on s’abandonne au sommeil).
Si l’on associe la nuit au rapprochement phsysique et le lit au rapport sexuel, alors oui il y aura cetainement un problème. Seulement, pour nous sexualité et partage du lit sont deux choses totalement différentes… La preuve est que j’attends notre premier enfant pour fin novembre, aussi voyez-vous que nous trouvons d’autres moments que la nuit pour nous retrouver…
Pour nous, cette liberté dans le sommeil nous permet d’éviter les tensions inutiles et les reproches (les coups involontaires pendant le sommeil, les ronflements, etc)et être pleinement disponibles pour l’autre dès le réveil
après 38 ans de mariage, on a envie d’éliminer les désagréments du lit conjugal: besoin d’ un espace vital plus étendu avec sa portion à soi de drap ou couette, ronflements, lumières de celui ou celle qui lit pendant que l’autre dort … et donc j’avoue que je me suis mise à rêver de lits et voire de chambres séparés; mais c’était quand même 1 idée 1 peu triste, 1 peu froide, 1 peu “repli sur soi” surtout à l’âge où je trouve qu’on a encore plus besoin des autres et avant tout de sa moitié.
Donc nous avons trouvé notre solution d’une banalité tout à fait écoeurante mais combien efficace : le lit grande largeur qui vous permet de vous répandre sans vous gêner, de vous couvrir sans déposséder l’autre, de profiter d’un coin bien à vous, ou pas…
voilà pour l’espace vital; pour les ronflements par contre pas de solution vraiment efficace mais pour nous il y en a peu; pour la lumière : liseuse avec petite lampe intégrée; donc nous avons le beurre et l’argent du beurre et grand plaisir à nous coucher bien qu’avec des horaires décalés je suis couche tôt ( 22h) et mon mari couche tard ( minuit, 1h)
Oui, Elisha, surtout quand on est un jeune couple, annoncer que l’on fait chambre à part provoque souvent l’incompréhension de l’entourage. Parfois cela commence d’ailleurs par le partenaire (ce n’est pas votre cas), ou les enfants : Soleil (voir son témoignage sous l’article « quiproquo conjugal ») signale que les siens ont pensé que leur couple allait vers le divorce ! Non, le lit séparé peut même diminuer des petites tensions, donner une respiration, et renforcer ainsi le couple. Tant qu’il y a du désir. Il est vrai par contre qu’il ne s’agit plus exactement du même fonctionnement conjugal (c’est cela que l’entourage a du mal à comprendre : qu’il existe plusieurs manières de vivre son couple), mais d’une forme beaucoup plus soucieuse des espaces de confort personnel, moins en demande de la présence et du soutien de l’autre. Mais il existe aussi bien des solutions intermédiaires comme l’explique Françoise.
Pour répondre à la question soulevée précédemment: “la rencontre intime avec l’autre ne se réduit-elle pas alors à la sexualité ? Ne manque-t-il pas un peu tous les petits contacts, gestes de tendresse ordinaire, qui rappellent que l’on est engagé dans la vie conjugale. Ou bien sont-ils développés ailleurs.”
Hé bien, heureusement nous ne sommes pas de simples animaux et ils nous arrive de nous câliner tendrement sur le canapé, ou sur son lit devant un film car il a la télé dans sa chambre…
Je remarque que je suis une des rares de mon âge (j’ai 33 ans) à qui cela ne pose aucun problème ne faire chambre à part.
J’ajoute que j’ai toujours eu ce désir, même étant plus jeune, pensant avant tout à mon besoin de sommeil si précieux et à ma tranquillité.
J’ai eu de la chance de rencontrer mon compagnon (il est + âgé et a 47 ans) qui, après avoir subi les inconvénients du lit conjugal dans une précédente union, s’était rendu compte qu’il dormait bien mieux seul pendant ses années de célibat.
Aussi cela n’a jamais été un sujet de discussion entre nous car après une 1ère tentaive assez pathétique de faire lit commun la 1ère nuit, on s’est vite rendu compte que chacun désirait la même chose: s’aimer oui mais dormir séparément car quand on dort, on “n’est” pas vraiment là!
Je pense que l’essentiel est que les deux partenaires soient sur la même longueur d’ondes et c’est ce qui semble le plus difficile à trouver au vu de vos témoignages.
bientôt 60 ans, 35 ans de vie commune dont 32 de lit commun… avec ses joies et ses problèmes : ronflements et surtout cauchemars du conjoint ! il rêve qu’il est attaqué et se défend… et quand il plaque son agresseur , je peux vous dire que vous le sentez passer ! il se défend vraiment bien !
il aura fallut que je subisse une opération à la colonne vertébrale pour que j’ose enfin dire “stop” en sortant de l’hôpital. notre fils ayant quité la maison familiale, j’ai décidé de squatter sa chambre… et nous nous en portons bien mieux !
moralité : mieux vaut de bonnes journées ensemble que de mauvaises nuits en commun !
Elisha, c’est après la première nuit passés ensemble que vous avez décidé de faire chambres séparées ? Comment ça s’est passé, qui en a parlé le premier, vous avez été tout de suite d’accord ?
De mémoire, il me semble que nous en avions déjà parlé auparavant, tâtonnant sur le sujet car ne sachant pas trop comment l’autre réagirait à ce désir de solitude nocturne.
Au vu de la nuit passée ensemble, nous en avons reparlé, dédramatisant la situation et aboutissant à cette conclusion: nous sommes d’accord sur le fait que faire lit séparé n’a rien à voir avec l’évolution de notre relation.
Je peux vous dire que chacun était soulagé de cette heureuse décision.
La recherche de maison commune s’est faite naturellement par la suite avec la nécessité de trouver deux chambres: une pour lui, une pour moi (+ d’autres éventuelles pour notre future progéniture bien sûr).
J’ajoute que chacun de nous avait déjà l’expérience des chambres séparées et communes et je pense sincèrement que ni l’un ni l’autre n’a imposé ce choix à l’autre.
Merci de ces précisions, Elisha, cela montre très bien comment il faut « sentir » comment l’autre est en accord avec soi sur ce mode de vie conjugale un peu différent. Car sinon, il peut le prendre comme une trahison incompréhensible. Même quand il donne involontairement des coups pendant la nuit : annie37 a dû attendre le prétexte d’une hospitalisation pour imposer son choix (et n’avoir droit qu’à la chambre d’enfant). Je le répète : les chambres séparées ne sont pas une forme conjugale qui convient à tout le monde. Mais quand c’est le cas, il faut le vivre comme une option tout à fait normale, pas un couple au rabais.
Annie37, votre mari ne se rendait pas compte de ce que vous subissiez ? Il y a eu des fois où vous avez eu vraiment peur ou vraiment mal ? Pourquoi n’avoir pas essayé avant de faire chambre à part ?
La pratique de la chambre à part, pour dormir, me semble la seule réellement saine dans un couple. En ce qui me concerne je ne dors bien que seule, ayant un sommeil léger, rendu encore plus léger depuis la naissance de mes enfants. J’ai tenté pendant de nombreuses années le partage du 140, puis du 160. Nous avons commencé par faire couette à part, comme les scandinaves, car mon cher et tendre avait tendance à s’enrouler dans la dite couette comme dans un cocon, ne me laissant qu’un petit pan de rien du tout. Puis l’âge venant, les ronronnements dudit se sont transformés en ronflements.
Je ne vois pas pourquoi il serait normal de transformer ses nuits en calvaires insomniaques, voire perdre le sommeil pour l’amour de l’autre ? Allons bon. L’amour n’a rien à voir avec le masochisme auditif. Aussi avons nous décidé de faire chambre à part.
Cela n’a pas été forcément facile pour mon conjoint qui, doté d’un sommeil plus lourd, n’était aucunement gêné par ma présence nocturne. Nous nous retrouvons, pour le meilleur, sous une couette commune, en nous donnant des rendez vous émoustillants. Mais nous finissons le plus souvent nos nuits même commencées ensemble, chacun dans notre lit. Nous dormons sur nos deux oreilles, en respectant nos rythmes, nos envies de fenêtre ouverte ou fermée, de rideaux tirés ou non, de couverture supplémentaire, d’insomnie passagère, de lectures tardives… Nous avons retrouvé une sérénité de bon aloi, et nous assumons complètement cette saine et respectueuse pratique, malheureusement considérée par beaucoup comme étant le fait des couples qui ne se touchent plus ou qui ne s’aiment que de loin.
Hermine, je comprends parfaitement ce que vous décrivez.
Peu importe les mauvaises perceptions de l’entourage, il n’existe pas une seule manière de vivre le couple mais autant de façons de la faire que d’individualités! J’aime beaucop votre phrase: “L’amour n’a rien à voir avec le masochisme auditif”, c’est exactement ça!L’essentiel est que les deux partenaires trouvent l’accord sur ce point et c’est souvent là où le bât blesse.
Ce n’est pas parce que l’on s’aime que l’on a le même rythme. Combien de fois aussi j’ai entendu mes copiners réclamer plus de chaleur dans le lit tandis que leurs hommes mouraient de chaud! Il semble que l’on ne soit pas à la même température (les femmes ont souvent froid j’ai l’impression).
Les lits sépérés permettent d’éviter des conflits inutiles, tellement d’autres sujets requièrent davantage d’importance au sein d’un couple.
Mariés depuis 27 ans, nous avons décidé un jour, il y a une dizaine d’années, de faire chambre à part. Je ronfle, ma femme a un sommeil léger et une grande sensibilité auditive. Nous en avons parlé un jour à des amis. Lui nous a dit que nous étions fous, que c’était la fin du couple. Ils ne sont plus ensemble depuis des années!
Après une petite crise nous avons mis en place un modus vivendi ne comportant pas d’obligation. Dans la mesure du possible, nous passons un moment dans le lit conjugal (et plus si entente) puis ma femme rejoint sa chambre. Ce moment peut être très bref, mais il nous semble important qu’il existe. Et nous sommes très heureux d’avoir institué ce rituel
Claude, le moment de transition vers la chambre à soi est toujours le plus délicat à opérer. Il faut vaincre les incompréhensions de l’entourage, s’expliquer avec le partenaire, qui n’est pas forcément sur la même longueur d’onde. Dans votre couple, c’est plus votre femme qui a été à l’origine du changement ? Comment avez-vous perçu cette demande au début ? Vous parlez d’une petite crise : vous pouvez m’en dire un peu plus ? Merci d’avance, et bravo pour ce rituel !
“Le bonheur est dans le lit, aussi !”
Après la lecture de votre chronique, un lit pour deux, je me suis interrogée sur mon couple au lit.
J’ai vécu 20 ans avec mon premier compagnon, et à la fin de notre union je dormais accrochée au bord du matelas pour éviter tout contact et je me couchais plus tard que lui pour être certaine qu’il dormirait lorsque j’entrerais dans le chambre.
Le lit était ce lieu d’intimité que nous n’avions plus, le lieu de nos ébats amoureux dont nous avions perdu le chemin… et dans lequel je n’éprouvais plus que crainte et rejet…
Puis 7 ans de vie en solo, mais pendant lesquelles je passais quelques nuits par an avec mon nouvel amour, pas libre à ce moment là… Ce lit à deux était magique, car si rare, car si riche en émotion, si tendre mais si tragique… les petits ronflotis devenaient une musique charmante, la couette qui ne me couvrait plus, une histoire drôle au petit-déjeuner, mais parfois, souvent, les larmes coulaient car il fallait se séparer… je ne rêvait que d’y rester 24h sur 24…
Aujourd’hui et depuis 3 ans, le bel amour est dans le lit tous les soirs, sauf contraintes professionnelles… et, pour reprendre une expression à la mode, c’est juste le bonheur ! Nous dormons mal tous les deux quand nous sommes séparés, nous préférons les petits lits dans les hotels aux king size pour être plus proches… Notre lit : nous y discutons, nous y rions, nous y faisons l’amour, nous y lisons… et nous y dormons, collés l’un à l’autre…
Nous avons respectivement 50 et 65 ans…
Sylex, pourquoi éprouviez-vous de la crainte (le mot est fort) avec votre premier compagnon ? Votre témoignage illustre très bien comment au cours de la vie notre rapport au lit peut changer : d’accrochée au bord du matelas au petit lit d’amour, collés l’un à l’autre !
Mon premier compagnon était très classique, et nos rapports amoureux ne s’exprimaient qu’au lit… et je n’étais plus amoureuse, mais pas encore en capacité de mettre des mots sur ce désamour. Ma crainte était la peur de l’inconnu, la peur de blesser profondément le père de mon fils…et mon fils… ce que j’ai fini par faire évidemment. Le rejet s’exprimait par des phénomènes physiques (douleurs, mycoses, infections)qui ont disparues après ma séparation… Le lit était le lieu où se jouait ce psycho-drame familial : l’absence de relation, le mensonge, le non-dit… et je n’en suis pas fière.
Aujourd’hui je suis totalement dans l’écoute de mon nouvel amour, je devine le moindre signe de désaccord et je désamorçe immédiatement par la parole… c’est probablement pour cela que notre lit est si riche…
Pour ma part, le lit, c’est le refuge, le réconfort après une dure journée ou après une forte dispute. C’est aussi le lieu de confidences, de rires ou des secrets partagés : petite, je partageais ma chambre avec deux sœurs, nos parents nous y lisaient notre histoire du soir, et nous papotions beaucoup, de tout et de rien, avant de nous endormir. C’est donc un souvenir doux et heureux de l’enfance qui me ramène au lit quand j’ai un coup de blues aujourd’hui. C’est devenu un lieu de complicité avec mon compagnon aussi, là où l’on se raconte les dernières nouvelles rigolotes qu’on n’a oublié de dire en se retrouvant le soir, là où on commente des soirées entre amis pour critiquer untel ou untel, où l’on raconte aussi des choses qui nous tracassent ou nous pèsent. Le lit, c’est mon nid, mon arche de Noé comme quand je jouais enfant à voguer sur l’eau sur mon “bateau”, mon lit c’est ma bouée de sauvetage! Quel bonheur de se coucher et de se dire que “demain est un autre jour” quand la journée s’est mal passée et que l’on ne souhaite qu’une chose : dormir et passer à autre chose. Le lit est la transition, la page tournée. Et bien sûr, le lit est une aire de jeux qui se jouent à deux. Et lorsqu’on ne veut pas “jouer”, on lit et on dort tout simplement, avec un pied qui cherche le chaud ou une main qui cherche le doux, et qui va traîner du côté de l’autre.
Bonsoir
Je ne souhaite pas me laisser influencer à la lecture des témoignages que je lirai ensuite.
La lecture de votre article dans Psychologies Magazine m’a enchantée avant même d’avoir atteint la fin de ma lecture.
En effet il est juste majeur de pouvoir en parler de ce lit pour deux.
L’idée simplement de pouvoir aborder ce thème ensemble est déculpabilisante.
Il est l’un de mes échanges préféré avec mes amies mais souvent abordés en tête à tête tellement il relève de l’intime.
J’ai presqu’envie de dire qu’une forme de chance m’ a souri lorsque mon compagnon (depuis 13 ans ) a dû se lever très tôt pendant des périodes de travail intenses et que pour éviter de me réveiller il a dormi en dehors de notre lit.
Et d’un seul coup j’ai gagné un confort incroyable dans mon sommeil pour toutes les raisons évoquées dans votre article.
(J’irai plus loin parfois je m’interroge de savoir pourquoi nous nous infligeons ” une telle punition” pour un temps aussi important dans nos 24h?)
Je lui en ai témoignée et il a convenu que lui aussi.
On a avoué également que celà nous gênait également parce qu’inconsciemment nous ne souhaitions pas que ni l’un ni l’autre l’interprète comme un manque d’amour ou de désir .
Cependant il est nécessaire pour une forme de paisibilité de sécurité qu’il soit physiquement à mes côtés et c’est ainsi que régulièrement nous alternons ces moments là.
Ma surprise vienne du faite que lui en témoigne parfois.
Bonne nuit
La façon dont nous avons vécu notre lit dans l’enfance laisse sans doute des traces profondes dans la vie adulte. Pour Trilby, il était un petit monde de complicité et de confidence (avec sa sœur et ses parents), et l’est encore aujourd’hui (avec son partenaire). Pour Forteresse à l’inverse, c’est l’aspiration au bien-être personnel qui prime, dans ce moment si essentiel du sommeil. Forteresse, aviez-vous eu un apprentissage à l’autonomie personnelle, une incitation à vous débrouiller par vous-même, très tôt dans l’enfance ?
Et vous, pouvez-vous faire un lien entre le lit de votre enfance et la façon dont vous le vivez aujourd’hui ?
Forteresse, il y a donc des nuits que vous passez ensemble dans le même lit, simplement pour dormir ensemble ? Comment cela se décide-t-il ? Et qu’est-ce que vous éprouvez ces nuits-là ?
C’est en lisant votre article dans le dernier psycho que j’ai eu envie de participer à cette enquête.Et je me dis qu’il doit se passer autre chose que simplement dormir dans ce fameux lit pour que cette enquête attire mon attention et me donne envie de m’exprimer sur le sujet.
En couple depuis 13 ans, je constate en effet que mon rapport au lit conjugal à bien changer, à l’image de mon rapport à mon homme.
Les premières années, on retrouve l’autre dans un rapport charnel ,de peau à peau ,dans ce lit synonyme de sexualité et d’intimité.Le lit est alors un”terrain de jeu” et une extention de cette très grande proximité.
A peine couché , on se colle l’un à l’autre , remplissant une toute petite partie de ce lit qui nous semble si grand quand il nous faut toucher l’autre .
C’est aussi (et ça depuis le début))un lieu d’échange privilégié où certains sujets sensibles sont abordés à ce moment là :de proximité forte, à voix basse et douce , les yeux dans les yeux , dans l’odeur de nos corps comme si le message, ainsi, pouvait etre mieux entendu par l’autre….Le lit devient un lieu de médiation….
Aujourd’hui parents,c’est un des rare moment d’échange sans la présence d’enfant encore possible où sont évoquées les choses du quotidien qui nous semblent importantes et qu’on doit traiter ou évoquer loin des jeunes oreilles.
Après 13 ans ,cependant ,force est de reconnaitre que le lit a perdu de sa superbe et est devenu “un terrain, un territoire à gérer”.
En effet il a pris de l’extention : on est passé d’un 140 à un 160!( mon mari voulait prendre un 2 m et je lui ai dit d’attendre et qu’on garde de la marge soit 20 cm tous les 15 ans!!!)
L’Autre devient l’envahisseur qui prend toute la place , tous les draps et qui nous reveille la nuit; l’empécheur de bien dormir, l’ennemi à neutraliser.
Alors là est abordée la question qui trouble: ” et si on prenait deux lits simples qu’on accolerait?”,partagés que nous sommes entre notre envie légitime et vitale de bien dormir et celle de maintenir cette intimité du couple, illustrée par le lit unique cette symbolique de l’amour vivant,signe d’une vie en commun réussie évitantle fameux “ils font chambre à part ” planant sur chaque couple…..
Le lit symbolise le mouvement dans la vie du couple passant de cette fusion où l’on veut etre collé à l’autre , voire dans l’autre pour ne faire qu’un et où le lit peut être minuscule pourvu qu’on soit ensemble à cette individualisation inéluctable de chacun où le lit n’est plus assez grand pour que notre petite personne y trouve toute la place nécessaire à son bien être.
Alors que dire sur ma difficulté à aller au lit quand mon homme est absent mais ce bonheur si doux d’avoir mon lit à moi toute seule….
Quelle ambivalence!!!!
Aujourd’hui J’en suis là , dans ce mouvement entre envie et fantasme….
Merci de m’ouvrir à cette reflexion qui reste ouverte ,en point de suspension…
Très drôle les 20 cm tous les 15 ans !!!!
Claire, vous exprimez très bien comment, malgré le bonheur de l’espace à soi, il peut y avoir de l’ambivalence dans les pensées
Cher Jean-Claude,
Si vous saviez quel plaisir ça a été pour moi de lire votre article ! C’est très complice et malicieux ; et vous avez les moustaches qui frisent, n’est-ce pas, quand vous écrivez ces lignes ?!
Merci en tous cas de nous permettre cet échange qui me réconforte beaucoup, car, oui, je suis contente de lire que je ne suis pas la seule à rêver souvent de « faire chambre à part ».
Comme j’aimerais pouvoir le dire à la maison, sans que cela soit synonyme de rejet et d’échec de la relation amoureuse…
Il faut dire que le lit est un peu devenu un sujet qui fâche entre mon mari et moi, après 15 ans de vie commune. Je crois que mon mari a tout simplement du mal à admettre que je ne dorme pas comme une bienheureuse à ses côtés. Or avec le temps (et depuis la naissance des enfants), je dois avoir le sommeil plus léger : il me gêne quand il gigote, il me stresse quand il parle fort dans le lit au moment de s’endormir… Mais ce que je ne trouve pas supportable, ce sont ses couchers à pas d’heure : je ne sais pas pour vous, mais pour moi, dormir du sommeil du juste en attendant quelqu’un, ce n’est tout simplement pas possible ! Je ne dors que d’une oreille, allant le chercher (très en colère) pour qu’il se couche à 2, 3h du matin… Combien de fois nous sommes nous disputés à ce sujet… Il y a quelque temps, j’étais en train d’en perdre le sommeil et je devenais dingue à force de ne pas pouvoir dormir correctement dans une maison qui « vivait » la nuit (ordi, télé allumés…) et sachant que mon mari était ensuite comme décalé du monde des vivants le jour (ce qui a été, il faut bien le reconnaître, longtemps nuisible à son évolution professionnelle). Je crois que j’étais prête à le quitter (tout en sachant n’avoir qu’un seul homme dans ma vie, lui, et malgré nos deux enfants) pour pouvoir enfin dormir tranquillement. Sous la pression il a accepté un couvre feu à 23h : j’en suis venue un jour à lui dire en résumé que j’étais désolée, mais que je m’étais trompée et que nous n’étions pas compatibles car le mode de vie qu’il m’imposait du point de vue du sommeil ne me convenait pas.
C’est fou n’est-ce pas, quand on y pense, d’en arriver là ! J’avais clairement atteint mes limites en tous cas, depuis des années de nuisances nocturnes (il ronflait jusqu’à ce qu’il se fasse opérer des amygdales). De mon côté je reconnais qu’ayant un travail très exigeant, qui demande beaucoup de concentration et de réactivité intellectuelle, je ne peux pas me permettre d’être « vaseuse » dans la journée, d’autant moins que j’ai tout de même un peu la pression par rapport à ça puisque c’est mon job qui nous permet financièrement d’assurer le quotidien.
Je dois dire que, sauf exception, mon mari respecte donc globalement ce « couvre feu », mais tous les soirs ou quasiment il faut que je lui dise de venir se coucher. C’est un tel sujet de tension entre nous que cela nous éloigne, en fait, et au moment de se coucher nous ne sommes pas vraiment dans les dispositions que j’aimerais pour se câliner, discuter tendrement, etc.
Bref, la chambre à part, combien de fois en ai-je rêvé, ou en tous cas, un autre lit dans la maison dans lequel je pourrais aisément m’isoler et me réfugier quand j’en éprouverais le besoin, sans vexer mon mari ! Pour retrouver des échanges plus tendres, quand nous sommes tous deux détendus, plutôt que sur la défensive de notre territoire respectif : moi à mon sacro-saint sommeil et lui à sa liberté nocturne ! Mais c’est un peu comme un sujet tabou pour lui. C’est l’image affreuse du « ils font chambre à part », et l’entourage y contribue sans doute. Il faut voir les airs interloqués de sa mère les quelques fois où elle a vu ou compris que son fils avait dormi sur le canapé pour me laisser dormir, s’il avait prévu de se coucher très tard et que moi j’avais une échéance importante le lendemain ! Et puis il trouve que je suis anormalement exigeante et que « je n’ai qu’à dormir » et ne pas l’attendre. En résumé il trouve que je ne l’accepte pas comme il est. Du coup la chambre à part ne peut pas être institutionnalisée mais doit rester l’exception. Il accepte d’ailleurs maintenant assez facilement de dormir dans le canapé (qui est confortable. Moi je n’y vais pas car suis plus gênée que lui par bruits et lumière du salon). D’ailleurs c’est aussi encore assez ambivalent pour moi, car même si le lit est un peu devenu un terrain de guéguerre, nous sentirions nous encore mari et femme si nous avions vraiment une chambre chacun à soi ? Et c’est vrai que j’aurais peur que nous ne nous retrouvions plus que pour des projets purement sexuels… Je ne suis pas sûre de savoir tout à fait ce que je veux encore !
Je me suis reconnue particulièrement dans les mots :
Vivine : « Voilà le dilemne du lit à 2 places…qui est résolu dans bien ds pays où l’on ne trouve que des lits à une place…pour le plus grand respect de l’autre !car il s’agit bien de respect…respect de la vie intime de l’autre, qui ne nous appartient pas…et auquel on n’appartient pas non plus! Qui a dit que s’aimer c’était de dormir ensemble ?* Pauvres femmes qui devaient, il n’y a pas encore si longtemps, accomplir le ” devoir conjugal” même si elles n’en avaient pas envie… Le lit peut être alors vécu comme un enfer, alors qu’il devrait la source de notre détente et ressourcement personnel, qui d’après moi est sa fonction première… A chacun alors de s’interroger sur ce que représente le ” lit” pour lui ? Longtemps, il a été considéré comme le lieu d’activités sexuelles et reproductrices…. Il est peut être temps de se poser la question sur ce qu’il représente pour chacun de nous…et non pas de véhiculer de vieilles idées reçues en héritage de nos parents et grands-parents…et c’est pourquoi, je vous remercie Jean-Claude Kaufmann de lancer cette enquête… »
Et de Jean-Claude (assauts sexuels intempestifs) : « Il y a aussi l’interprétation différente des petits gestes de tendresse. Beaucoup de témoignages insistent sur le fait que nombre de femmes adorent se glisser sous la couette simplement pour le plaisir de ce moment doux et caressant. Qu’elles adorent aussi les petits rituels de tendresse avant de s’endormir, se coller un peu au partenaire, surtout si elles ont froid. Du côté des hommes, cette chaleur collante peut donner l’envie de desserrer l’emprise, de se dégager un peu pour trouver un espace à soi. Mais le contact à fleur de peau réveille rapidement d’autres désirs (les enquêtes sur la sexualité montrent que les hommes continuent à être plus fréquemment intéressés par la chose dans les couples établis). Or ce n’est pas ce que voulait la femme. Sans refuser la sexualité, elle ne voulait pas qu’elle gomme le moment de tendresse, qui à ses yeux n’était pas un préliminaire mais essentiel en lui-même. Déçue par cette incompréhension, il arrive alors que ce soit elle qui se replie dans son coin, revendiquant le droit à la tranquillité et l’espace de son autonomie. »
PS : Complément d’info en réponse à vos questions : je dors toujours du même côté, et je m’étale quand il n’est pas là !
Ninie, merci pour ce véritable roman de votre lit. Vous exprimez avec beaucoup de justesse et de sensibilité ce que pensent nombre de personnes (plus souvent des femmes ?) à l’endormissement fragile. Et vous soulignez un petit mystère : si le partenaire circule dans la maison jusque tard dans la nuit, on parvient à s’endormir dans une chambre séparée, alors que ce n’est pas toujours le cas dans une chambre conjugale. Pourquoi se sent-on obligé d’attendre ? Pourquoi ne parvient-on pas à considérer que c’est un peu comme une chambre à soi tant qu’il n’est pas venu se coucher ?
je me couche tôt en espérant que mon mari se couche tard et je me lève bien avant lui ; je zappe parfois ma soirée salon pour avoir ce moment d’intimité avec moi-même si précieux ; quand mon mari est absent, je dors mieux et même plus longtemps j’ai la sensation de me réapproprier ma vraie place dans la vie !! c’est clair ça change tout, et pourtant je n’arrive pas à me décider à faire chambre à part, ce qui me paraît pourtant la solution idéale ; il y a la place dans le lit, le confort, mais aussi l’air de la chambre qui est plus vite saturé si on est à deux, et pour le cerveau c’est important ; j’y suis très sensible ; j’ai peur de le décevoir, et aussi ma chambre me plaît, il me faudrait retrousser mes manches pour aménager une autre pièce, et l’assumer auprès de mes enfants ! comme quoi il me manque une sorte de maturité affective pour affirmer mes choix ; je suis persuadée que si on pouvait garder cette autonomie dès le début de la vie à deux il y aurait bien moins de problèmes dans la vie conjugale car on aurait sauvegardé cet espace vital, qui est un moment crucial pour notre régénération tout de même. mais avec le temps (36 ans) on en ressent à la fois encore plus le besoin et on n’ose encore moins (l’habitude sans doute).
bien à vous
Voilà une question tout à fait passionnante, moi qui adore être au lit ! Cela vient-il du fait qu’enfant, je dormais beaucoup, je faisais la sieste et je la fais toujours (j’ai 36 ans !!!) pas tous les jours mais dès que je peux. Ma mère nous apportait le petit dejeuner au lit à ma soeur et à moi. Nous regardions la télévision le dimanche matin avec nos parents dans leur lit.
De ce fait, j’ai conservé ces habitudes et j’aime dejeuner au lit, regarder la télévision, lire, écrire, téléphoner tranquillement sans étre dérangée… Et mon moment favori est celui où les enfants sont enfin couchés et où je me prépare pour aller sous la couette. De temps en temps, je reste un peu avec mon mari dans le salon puis je vais me coucher et j’envahis totalement le lit conjugual d’1m80 avec mes magazines, livres… Je me sens bien, apaisée. Je me retrouve après une longue journée et ce moment est pour moi essentiel pour décompresser. Souvent, le sommeil me gagne et j’interpelle mon mari pour savoir dans combien de temps il vient se coucher, et si je dois l’attendre car, invariablement, il me réveille alors que je m’assoupis. Je n’ai pas trop de mal à me rendormir généralement même après lui avoir dit un ou deux mots. J’aime aussi lorsqu’il vient se coucher avant que je ne m’endorme, cela nous permet de nous retrouver et de discuter de choses dont nous n’avons pas toujours le temps, de parler de notre famille, de notre état d’esprit, de nos états d’âme….et cela recrée l’intimité dans notre couple, que l’on aurait tendance à perdre parfois lorsqu’on se laisse hâper par le quotidien.
Notre lit étant suffisamment grand, on ne se gêne pas pour dormir, on aurait même tendance à se perdre… Mon mari ronfle rarement, bouge normalement donc je ne me plains pas trop de ce côté. Je m’endors toujours plus tôt lorsqu’il est absent. Je n’ai pas à l’attendre… De toute façon, nous dormons toujours mieux lorsque nous sommes seuls n’est-ce-pas ?
Ln, vous avez du plaisir à vous coucher en premier, dans ce (grand) lit tout entier pour vous. Mais au bout d’un certain temps, vous ressentez comme un petit agacement de l’attente. Par peur d’être réveillée quand il viendra se coucher. Mais aussi parce qu’il vous manque un petit moment « couple » (bavardage complices sur l’oreiller) après le moment « en solo » ? Le plaisir d’être seule dans le lit se transforme en une espèce de solitude ?
Après de longues années à vivre chacun de notre côté, et donc dormir chacun dans notre lit, le pas a été franchi. Cela fait maintenant 7 ans que nous vivons ensemble et que mon conjoint vient se coucher que très longtemps après moi, pas de place donc à la discussion, et tout ce qui s’en suit. Au début, cela ne me dérangeait pas, je prenais cela comme mon moment de liberté, mon moment de détente. Il faut avouer qu’après une dure et longue journée, on aspire au calme, moi je le trouve au sein de ma chambre, dans mon lit, mon corps se relache à ce moment. Seulement, depuis que les enfants sont arrivés, je prend cela comme un abandon, une indifférence envers l’autre. Ce n’est surement pas le cas, mais pour l’autre, tout est normal et installé comme cela, il ne peut pas venir plus tôt. Alors finalement, n’aurais-je pas du pousser un peu et demander plus tôt, sa présence auprès de moi le soir, dans notre petit cocon ?
Bien à vous.
Pen an roz, demander ouvertement à son partenaire n’est pas très simple sur ce genre de questions, surtout si les rythmes sont profondément installés et que l’on sent intuitivement que le désir de partager ce moment de complicité à deux n’est pas présent chez l’autre. La particularité de votre histoire est que vous faites (ou que vous avez fait jusqu’à maintenant) le chemin inverse de beaucoup d’autres, vers plus de partage alors que vous étiez habitués à votre autonomie. Si vous ressentez le manque d’un petit moment de complicité, et que celui-ci est difficile le soir dans le lit, peut-être serait-il plus facile à développer à un autre moment ailleurs ?
Pen an roz, une dernière question : c’est la venue des enfants qui vous a incités à habiter ensemble?
Non, nous avons pris la décision de vivre ensemble avant la venue des enfants. Mon conjoint a aujourd’hui plus besoin de son autonomie que moi ça c’est certain.
La question du lit est essentielle, c’est comme l’histoire de notre vie: on en a tous eu plusieurs. Si on commence à raconter, on n’en finit plus, jusqu’au lit du dernier soupir. Le lit est le théâtre de nos joies et de nos peines, le reflet de notre état d’âme , le lieu très privilégié de nos regrets et de notre extase. Il peut être unique ou plusieurs, comme notre vie.
69 ans et toujours avec le même femme depuis 40 ans, (elle 59) il n’est pas toujours facile de dormir à deux, ce qui revient le plus dans les témoignages, “il(elle) ronfle, quand il (elle) se tourne cela fait des courants d’air frais, etc…
Nous nous avons toutes les semaines un espace de liberté de nuit, notre petit fils, 6 ans dort dans une autre chambre, et sa Mamie avait pris l’habitude de lui raconter des histoires le soir, et de s’endormir avec lui!!! et c’est devenu un mode de vie (ou de nuit), alors deux nuits par semaine un lit pour moi seul…le pied,pour être trivial, pouvoir lire écouter de la musique, ou même regarder un film que l’on n’aurait pas regardé ensemble, nous n’avons pas les mêmes goûts pour certains films.
Mais après qu’il est doux de se retrouver.
Une anecdote récente, ce dernier weekend, une nuit offerte par nos enfants dans un château médiéval, une chambre de 50m2, un lit de 190 de large, pouvoir être à deux tout en ayant ses aises, mieux que des lits jumeaux, car pour un calin pas besoin de sortir du lit, faire sa petite affaire (lamentable comme expression) et retourner “chez soi”.
Je dors peu, 3/4 heures par nuit, alors un casque et la radio ceci depuis des années, et mon épouse a adopté ce système, à part que sans arrêt maintenant, LA question: qu’est-ce que tu écoutes.. rien n’est simple…
Au-delà de mon adhésion totale sur la liste des “récriminations agaçantes” dans laquelle j’en suis sûre beaucoup se seront reconnus, j’ajouterai que à 60 ans, et des partenaires peu prompts à régler leur problème de ronflement (pardon, messieurs !), je viens d’expérimenter avec bonheur,dans ma dernière relation, chacun sa salle de bains et j’y vois un lien avec le lit. J’ai besoin maintenant de plus d’espace personnel dans ces lieux de face à face avec l’intime et n’y vois pas d’obstacle au contraire au maintien du désir mais…. faire “chambre à part” reste suspect aux yeux de la société et mes compagnons de vie se sont plutot montrés réticents sauf… quand je quitte le lit dans la nuit pour essayer de trouver le sommeil. Quel bonheur d’avoir le lit pour soi…. si l’autre y trouve le même confort et le même plaisir !
bonjour m. kaufmann. pour répondre à votre question, oui, j’ai parfois eu vraiment mal : par exemple, plus d’une semaine pour me remettre d’un violent coup de genou à la hanche ! oui mon mari se rendait compte de se qu’il se passait. avant d’oser aboutir à la case “chambres à part” nous avons d’abord eu le temps du traversin en milieu de lit pour me protéger… mais il ne me restait plus qu’à peine 50 cm de lit pour dormir car il était bien sur positionné sur mon espace de sommeil. nous reprenons d’ailleurs cette configuration quand notre fils vient de temps en temps nous rendre visite (il a quitté la région). du coup, je suis à la fois contente de le voir mais inquiète car je sais que j’aurai droit à quelques nuits blanches. de plus, mon mari étant finalement très content de pouvoir prendre ses aises, il n’est pas fou de joie de m’avoir de nouveau à ses côtés ! j’ai parfois un peu l’impression de ne plus avoir ma place chez moi !
elle tombe vraiment à pic votre enquête sur nos habitudes au ” lit ” IL Y A 7 ans je me suis fait ” virer” de notre lit à cause de mes ronflements…….. eh oui il parait que je ronfle!!
Et depuis 7 ans je passe mes nuits dans mon grand lit….. seule
Comme il me semble loin le temps où retrouver la chaleur, la douceur, la proximité de mon mari suffisait à me remonter le moral après une journée de travail
Depuis 7 ans je suis passée par des phases d’insomnies et des réveils précoces, le fait est que je m’endormais très tôt grâce aux somnifères , actuellement je suis dans la phase du coucher tardif sans doute pour retarder au maximum le moment de me plonger dans un lit froid, inhospitalier…….
Ce qui me désole c’est qu’on n’arrive pas à en parler au sein de notre couple, mon mari semble très bien supporter cette situation ( j’ai oublié de vous préciser que nous sommes mariés depuis 40 ans et en retraite tous les 2 )mais moi j’accepte de moins en moins cette mise à distance, peut être ne nous reste t il pas beaucoup d’années à vivre et ressentir cette indifférence de la part de mon conjoint est très difficile à vivre !!!!!!!
Comment en est on arrivés là ?????????? la routine ? l’usure du couple ? l’absence de communication ?
Mamief, votre témoignage est très important. Car beaucoup de personnes ont expliqué ici leur bonheur quand elles ont pu enfin dormir tranquillement dans leur chambre à elles. Elles ont expliqué aussi qu’elles comprenaient mal que leur partenaire ait tant de mal à les comprendre, alors que tout leur semblait si évident. Or vous montrez l’autre face des choses, quand le lit à deux n’est pas perçu comme une gêne mais comme un bonheur, et que l’on a impression de se faire rejeter, que l’on éprouve même des moments de solitude, que l’on se pose des questions sur l’avenir du couple. Il faudrait arriver à parler de tout ça les yeux dans les yeux quand on n’a pas les mêmes désirs.
comme je vous comprends mamief ! j’ai changé de lit car ce n’était plus vivable mais j’ai retardé ce moment au maximum sachant que ce que je gagnerais en confort, je le perdrais en tendresse ! fini les réveils où je pouvais me blottir contre mon homme pour le dernier quart d’heure ou la dernière demi heure ! au début, j’ai tenté de revenir de temps en temps sur le matin… mais j’ai l’impression de déranger ! alors je me résigne sur ce prix à payer
Vous l’aurez compris à demi-mots, toute relation sexuelle est inexistante depuis plus de 7 ans, ce qui me semble déjà un deuil à faire. Mais au delà c’est toutes marque d’affections de tendresse de complicité qui se sont envolées depuis ce lit séparé . Faire semblant d’être un couple heureux est devenu trop difficile pour moi….. Je suis dans la révolte et je voudrais crier à tous ceux qui m’entourent ce que je vis depuis 7 années.
Suis je vraiment anormale de vouloir partager des moments de tendresse avec mon mari?????
Je pense tous les jours à cette vieille chanson qui je crois était chantée par Bourvil ” Vivre sans tendresse il n’en est pas question!!!!!!!!! “
Je vous réponds 10 jours après, veuillez m’en excuser. Vous avez raison j’aime être seule en début de soirée mais j’aime lorsque mon mari me rejoint car je suis déjà seule la journée et le soir avec les enfants. J’ai besoin de ce moment où nous nous retrouvons. J’aime la solitude à certains moments mais le soir j’ai besoin de retrouver mon mari et de discuter avec lui avant de m’endormir.
Le jour où j’ai lu votre article, je me trouvais dans la difficile situation de dire à mon mari que je ne pouvais plus dormir dans notre chambre, mais je n’osais sachant qu’il le prendrait très mal.Nous sommes mariés depuis 46 ans.Mon mari est asthmatique depuis l’adolescence. En juin, il s’est mis à tousser, surtout entre 2 h et 6 h du matin. une toux très puissante qui ne le soulageait pas, ses bronches étant toujours obstruées.J’ai mis des bouchons d’oreille mais cela ne suffisait pas.Il a vu enfin début septembre le généraliste qui lui a prescrit des fluidifiants. Il était très fatigué et je lui ai dis”moi aussi” car ayant le sommeil léger, j’étais réveillée à chaque quinte de toux. Il m’a proposée de dormir à l’étage dans la chambre d’amis, ce que j’ai accepté avec soulagement. Cela a durer deux semaines, un matin, je me suis levée avec une douleur aux niveau des reins. J’ai vu le médecin qui a diagnostiqué une sciatique (à cause d’un matelas trop dur et une inflammation des tympans résultant de l’utilisation des bouchons d’oreille). A cause de cela je suis redescendue dans notre chambre. J’ai tenu une semaine et là je dis à mon mari que je ne peux pas dormir, que je retourne dans la chambre d’amis mais avant je vais changer le matelas (c’était une suggestion du médecin). Réponse négative de sa part et depuis c’est lui qui dort au premier. Cela fait aussi une semaine qu’il ne me parle plus sauf nécessité absolue.Je ne comprends pas son attitude car il avait parlé de notre situation au médecin,à nos deux enfants quand c’était moi qui dormais au premier.Merci de votre réponse car je suis désemparée.
Suite au précédent message: malgré cette situation difficile,je dors.
Tinou, malheureusement, je ne peux vous conseiller avec précision, car il faudrait pour cela très bien connaitre votre situation, et écouter longuement votre mari et vous-même. Beaucoup de témoignages le montrent : il est très difficile de s’expliquer et de se comprendre quand l’un souhaite faire chambre à part. Même quand les raisons « techniques »semblent évidentes (toux, mouvements, ronflements). Et le fait d’être en situation de souffrance aggrave encore les choses. Votre mari ne se sent sans doute pas très bien, et à tendance à se refermer sur lui-même, à ruminer ses problème en secret. Votre demande a été pour lui incompréhensible au début, et il l’a vécue comme une petite agression contre lui-même et contre votre couple. Mais comme c’est vous qui partiez et alliez dans la petite chambre, d’une certaine manière vous « rachetiez » votre faute, et son incompréhension était compensée par un grain de culpabilité. En se retrouvant par contre à son tour dans la petite chambre, il a la vague sensation d’être doublement rejeté. Il vous faudrait arriver à parler calmement de tout ça, d’une façon très décontractée et fonctionnelle : le couple n’a pas grand-chose à voir là-dedans, il s’agit surtout pour vous deux de bien dormir. Vous avez deux chambres. Dans l’idéal il faudrait qu’elles puissent être aménagées, chacune selon votre goût, mais de façon équitable, aussi confortable des deux côtés (qu’il n’y ait pas un gagnant et un perdant). Ensuite il ne vous resterait plus qu’à inventer des rituels de rencontre, pour exprimer votre désir et votre tendresse. Un beau programme !
Je vous remercie de la rapidité votre réponse. La chambre d’amis à un lit de 140 comme celui de notre chambre, elle est spacieuse et agréable.Ce que je ne comprends pas, c’est que la proposition vient de lui et que d’après lui, j’ai “sauté sur l’occasion”. C’est vrai que je n’en pouvais plus, je me levais avec des maux de tête, d’être réveillé plusieurs fois dans la nuit et la difficulté à me rendormir. J’assure l’intendance tout ce qui concerne l’entretien de la maison, du jardin, les courses, je dois être en forme le matin et là j’avais vraiment du mal à assurer.
Personnellement, je n’en aurais jamais parler aux enfants, j’en ai été surprise, lui si réservé, il l’a raconté à table comme si c’était une bonne blague et en plus nous fêtions nos anniversaires à notre fille et le mien…
Depuis je lui ai dis revenir dans notre chambre mais il a refusé.
Je pense que je dois être patiente, le connaissant, il va rester longtemps silencieux. Si je lui parle il ne me répondra pas.
Merci encore de vos conseils.
Bonjour,
En voilà des sujets passionnants et intrigants ! En tout cas, ça me parle et me travaille…
Surtout avec mon cher et tendre rencontré il y a 4 ans, avec lequel j’habite depuis 1 an et demi et avec lequel j’ai tout un tas de projets.
Tout d’abord, les ronflements ont pimenté nos nuits quelques mois après notre rencontre. Chose étrange : ceux-ci sont (me semble-t-il) apparus environ 1 mois après notre 1ère nuit ! Hypothèses : mon ami ne ronflait pas / ne dormait pas. Mon sommeil était tellement lourd après nos ébats que je n’entendais rien.
Toujours est-il que nous avons traversé quelques nuits mouvementés avec un sommeil difficile à partager.
Et finalement, l’orthèse d’avancée mandibulaire a été notre planche de salut… Ce drôle d’appareil peut faire miracles ! Mon compagnon aussi en acceptant de souffrir un peu au niveau de la mâchoire certaines nuits.
Malgré l’arrêt ou atténuation des ronflements, la chambre à part est apparu comme un îlot de calme bienvenu…et pour lui (fini les petits coups de coude ou pied, les soupirs exaspérés…) et pour moi !
Solution que je n’aurai jamais envisagée auparavant dans mes rêves d’enfants ou plutôt de jeune femme tant mon idéal de lit partagé était ancré… Des années à savoir que mes parents dorment dans la même chambre coûte que coûte, ça marque.
De drôles de sentiments (em)mêlés :
- manque de l’intimité du sommeil partagé avec mon ami dans un lit trop grand et froid sans lui
- culpabilité comme si chaque nuit non partagée était une séparation avec des vieux schémas en tête : « un vrai couple doit dormir ensemble quoiqu’il arrive », « si on s’aime vraiment on dort ensemble ! », « ça y est, on ne dort plus ensemble, c’est la mort de notre couple ! »
- soulagement face à la perspective d’une nuit calme sauf si les ronflements tonitruants passent les 2 portes des 2 chambres !
Bref, j’ai encore du mal à accepter pleinement notre solution si loin de mes aspirations initiales.
Je l’accepte un peu mieux depuis 2 mois car c’est une solution dont nous avons beaucoup discuté.
En gros, pour le moment, chacun son lieu de sommeil chez nous dans l’appart. On a tous les soirs un temps tous les deux dans le lit de notre chambre, câlins, caresses, discussions, projets avant de se séparer pour la nuit et de se retrouver au matin.
Pendant les vacances et autres virées ailleurs, on dort ensemble dans le même lit. Les nuits partagés retrouvent toute leur saveur et intensité. On garde ainsi le plaisir des retrouvailles sans reproches ni amertume.
C’est peut-être provisoire, peut-être que notre vie de couple sera ainsi.
En attendant cela nous convient à tous les deux pour le moment.
En attendant nos rêves de vie partagée se poursuivent.
Hélène, oui il est souvent très difficile de se défaire de cette culpabilité rampante, même quand chacun trouve son bien-être dans sa chambre, il est difficile de se convaincre qu’il s’agit d’une autre forme de vie conjugale et non d’une vie de couple au rabais. Et cela d’autant plus, l’exemple de Tinou le montre, que cette chambre à part indique parfois un réel affaiblissement du lien conjugal. Mais vous faites tout ce qu’il faut pour que cela évolue positivement.
Notre chambre est mon domaine, j’y passe beaucoup de temps….couture, écriture, lecture, TV…. à tel point qu’il nous arrive de dire, moi “ma chambre” et mon mari “ta chambre” et nous en rions…. MAIS nous ne nous trompons jamais sur NOTRE LIT! Depuis que j’ai perdu mon fils (qui n’est pas le sien), il y a 15 ans, je souffre d’insomnies sévères,cependant, je respecte son sommeil et vais lire dans la chambre d’amis vers 2,3,4h de la nuit, mais dès que je sens que je m’endors, j’ai besoin de revenir dans notre lit, terminer ma nuit. Etre près de lui me rassure, m’apaise, tout endormi, il m’accueille dans ses bras et je me rendors d’un profond sommeil. De même, lorsqu’il lui arrive de se lever très tôt (4,5 h du mat.) pour aller travailler, il fait très doucement, pour ne pas me réveiller. Nous respectons naturellement notre intimité. 55 et 57 ans, travaillons tous les 2, vie commune depuis 16 ans, mariés depuis 3 ans.
Merci pour vos commentaires, votre analyse.
Lou, vous faites donc à la fois chambre à part et chambre commune à travers vos petits voyages nocturnes ! Cette présence qui vous apaise évoque le « fluide » dont parlait Rachida ; il y a « quelque chose » du couple qui passe dans l’air et enveloppe. Vous parlez aussi du respect mutuel ; c’est un thème important, qui revient très souvent dans les témoignages.
pour moi le lit est un étrange sentiment d’abandon de soi arrivé le soir ou la fatigue gagnant ou nous rejoignions notre lit de 140, là ce sentiment de bien être me prend (moi) mais le lit est pour moi plus complexe qu’un lit a proprement parlé une fois la couette replié sur moi et le calme de la nuit tombant à mes oreilles j’ai parfois l’impression d’être dans une sorte de matrice bienveillante me tirant mes angoisses mes peurs les extirpant tout doucement cela me prends une petite demie-heure et seulement après j’aime mon lit, m’y retrouver et m’abandonner, dans notre couple nous n’aimons pas faire l’amour la nuit ou très peu notre emploi du temps nous permet de faire des siestes crapuleuses, nous sommes bénis des dieux…
Bonjour,
Super et très délicat sujet…
J’ai une vie le jour et… j’ai une vie la nuit.
Je n’ai besoin que de 3h de sommeil par nuit, sommeil difficile à trouver la plupart du temps alors autant vous dire que quand un amoureux partage mon lit c’est pour moi l’insomnie assurée. D’abord parce que l’intimité m’est difficile à partager et l’abandon provoqué par le sommeil quasi impossible, en tout cas au début.
La nuit je visionne des films, je lis, j’écoute de la musique, je médite, c’est mon moment à moi et j’aimerais que ça le reste même en vivant avec quelqu’un, ce qui est toujours plus ou moins mal compris ou toléré. Le compagnon a souvent l’impression à tort que je suis angoissée et que sa simple présence doit suffire à me faire dormir !!! mais ce n’est absolument pas le cas ! je ne suis pas angoissée je n’ai juste pas besoin de dormir, donc les nuits accompagnées….eh bien elles sont interminables une fois nos petits jeux terminés et c’est juste horrible pour moi d’entendre le sommeil de l’autre et tout ce qui va avec !!
Le partage de l’intimité ne gomme pas nos différences ; il y a ceux qui ont chaud et ceux qui ont froid, ceux qui se couchent tôt et ceux qui se couchent tard. Nat31, vous soulignez une autre différence : il y a ceux qui dorment beaucoup et ceux qui dorment peu. Le gros dormeur n’a pas de problèmes, il peut même ronfler tranquille. Le dormeur léger, lui, est beaucoup plus sensible au choc de ces différences. Au point, comme vous l’expliquez très bien, que même une première nuit d’amour puisse se révéler interminable !
Bonsoir,
Pour moi le coucher est le meilleur moment de la journée. J’aime y être en premier. Comme la télé ça me barbe, je me couche plus tôt que mon mari et je lis en l’attendant (c’est mon activité favorite au lit en dehors bien sur des ébats amoureux. Lorsque mon mari arrive, je pose mon livre et nous discutons, puis un moment affectif (pas forcément sexuel) puis il me dit bonne nuit et je continue de lire tranquillement. Je suis sereine et la nuit se passe bien. j’ai la chance d’avoir un mari qui ne ronfle pas ou très peu, ne bouge pas trop et c’est un plaisir de partager mon lit avec lui. Le matin il se lève avant moi et là je m’étale en attendant que mon réveil sonne. Lorsqu’il est en déplacement, il me manque et je dors mal. En fait je dors avec mon doudou comme quand j’étais petite et il me réconforte. Par contre, j’ai beaucoup de mal a bien dormir dans un autre lit que le mien et les vacances se transforme souvent en galère quand il s’agit d’aller se coucher. Je mets plusieurs nuits avant de prendre un rythme correct.
Pour moi la chambre n’est pas un endroit où l’on reste toute la journée quand on est adulte. Ado c’est une autre histoire. J’ai passé ce cap depuis un bon moment déjà. Il faut qu’elle reste “rare” dans la journée (pas vraiment puisqu’on passe une bonne partie de la vie dedans)pour vraiment l’apprécier le soir venu.
Ayla
cela fait presque 11 ans que je partage mes nuits (et ma vie) avec l’homme que j’aime. Et j’ai l’impression que je supporte de moins en moins ces nuits partagées. J’ai un sommeil très léger et j’entends même le moment où mon compagnon se réveille. J’aspire de plus en plus à abandonner ce lit à deux pour retrouver une tranquillité nocturne. Mais ce souhait est très mal vécu par l’Autre…est probablement vécu comme un abandon, un désamour. Pourquoi ce mythe de dormir ensemble a-t-il la vie si dure ?
bonsoir,
J’ai été émue de voir que quelqu’un se penchait sur une question aussi délicate que celle du partage du lit conjugal. Je me croyais seule au monde avec cette problématique qui fait mon désespoir depuis tant d’années. Je me croyais seule traîtresse, seule coupable, briseuse de tradition, infidèle du lit. Et soudain, je découvre moulte témoignage de femmes, qui comme moi ont un jour déserté le nid conjugale, amoureuse pourtant. A 20 ans j’ai débuté dans la tradition et partagé 12 ans le lit de mon ami de l’époque. Jeune, fusionnelle, je n’imagine alors pas un instant pouvoir m’endormir loin de mon amoureux. Cette proximité me rassure peut être sur la fidélité de mon compagnon. S’il dort avec moi, il ne peut par conséquent être avec une autre! Le lit représente donc aussi une sorte de scellement de fidélité. Le retour au bercail… chaque soir…
Je n’ai pas souvenir d’avoir été dérangée ni d’avoir dérangé l’autre. Nous n’avions pas encore d’habitude fortement ancrée et nous faisons en quelque sorte nos armes ensemble, nous construisons ensemble un sommeil commun. C’est du neuf, comme les poussins qui éclosent de leur coquille dans le nid de la maman!
Quelques années plus tard, je rencontre le père de mon fils. C’est la que les choses vont commencer à changer. Nous allons faire lit commun pendant 6 ans. Jusqu’à la, rien de nouveau. Mon mari est volage et le lit, la encore me semble rassurant. Mon mari est artiste et les soirs où il est en tournée je suis inquiète. J’imagine le pire. Les nuits d’absences sont parfois blanches. Mon mari est un couche tard et lève tard. Il ne me dérange donc pas car nous nous couchons au même moment et le matin je me lève avant lui, doucement pour ne pas le réveiller. J’aménage chez lui. Mais soudain ce lit commence à prendre des airs de bateau. Ma belle-fille, qui a alors 8 ans lorsque je rencontre son père, déboule le matin dans ce que je considère NOTRE lit et je me sens vaguement envahie par cette déferlante. Je n’ai pas encore d’enfant et peu de compréhension pour cette petite fille qui vient faire du remue ménage et interrompre définitivement la joie des grasses matinées. Les week-ends ce sont parfois les enfants de la soeur de mon mari qui viennent bondir sur le lit, parfois avec leur chaussures et le lit se transforme en radeau de la méduse. Je n’ai pas d’endroit pour me retirer, pas de chambre à moi. Mon mari lui, a un bureau, avec un lit, où il peut dormir lorsqu’il a envie de veiller ou se retirer tout simplement. Et tout doucement, je commence à avoir un problème de territoire! Le soir j’aime lire pour m’endormir mais mon mari supporte difficilement le bruit des pages que je m’efforce de tourner avec précaution. On peut dire que je lis sur des oeufs!!!! au ralenti…Mon mari glisse souvent rageusement la tête sous les couverture car la lumière le gêne. J’abandonne alors avec regrets ma lecture. Le sommeil commence à fuir car la lecture ne me berce plus. Mais j’aime dormir aux côté de mon mari et lorsqu’il n’est pas là il me manque. Arrive la naissance de mon fils. Mon mari déserte la chambre. Il ne supporte pas les pleurs du bébé, les nuits blanches, les changes, les biberons en pleine nuit. Je me retrouve donc seule, chaque nuit, avec un enfant qui hurle. Mon fils mettra beaucoup de temps à trouver son sommeil, deux ans en tout! Le lit conjugale que j’occupe seule devient alors une sorte de calvaire. Un endroit où le repos est impossible. Les nuits blanches se cumulent. Le matin, mon mari dort jusqu’à 11h. Ensuite il repars jouer et rentre tard le soir pour dormir dans son bureau. Nous ne nous croisons plus. Je me sens seule avec les deux enfants, fatiguées, impuissante. Je préfère le fauteuil le jour au lit la nuit qui annonce le cauchemar…Mon mari va peu à peu tenter de réintégrer le lit conjugale. Et là, je me transforme en furie. Je ne le vois plus comme mon amoureux, mais comme un malfaiteur qui va me ravir les dernières gouttes d’un sommeil devenu trop précieux car complètement détraqué. Je ne supporte pas l’idée de devoir racourcir encore un peu plus mes nuits mouvementées pour faire des galipettes. Car je le sais. Une fois les ébats terminées, il disparaîtra dans son bureau, au calme, pour finir la nuit et moi je vais me retrouver a gérer ce qui reste de la nuit avec les réveils nocturnes de mon fils et me lever de bon heure pour les enfants. Et là, le lit devient un motif de déclaration de guerre. Je m’entends dire “tu n’avais qu’à ne pas le quitter”. Au fond, je n’arrive pas à lui communiquer mon désarroi, à lui faire comprendre cette fatigue qui s’inscrit jusque dans mes os et qui me rend agressive. Je ne me reconnais plus. Nous déménageons. Je demande à avoir ma chambre pour ne plus dormir avec mon fils. Nous avons enfin de la place. Mon fils dort toujours mal mais j’ai un peu plus de repos tout de même, environ 4 h et pour rien au monde je ne cèderais un peu de ces nuits, encore très courtes. Je sais que cela mets en danger notre couple. mais je me cramponne à mon lit. C’est un grand lit, pour deux, mais je n’arrive plus à le partager. Toutes ces nuits de solitude pendant deux ans m’ont éloigné de mon mari. C’est devenu un étranger. Le lit est comme un continent immense qui ne nous permet plus de nous rejoindre. Mon mari prend une amante. Je le vois venir mais je suis impuissante. Je ne peux plus partager mon lit! La sexualité qui devrait s’y jouer m’horripile car elle menace mon sommeil….C’est au-dela de mes forces. Mon fils approche de ses deux ans je demande la séparation. Je n’oublierai jamais la nuit qui suit le départ de mon mari: mon fils fait sa première nuit. enfin! et je recommence à dormir. Le réapprentissage va être long. Il me faudra presque 6 ans pour arriver à dormir 5 heures d’affilé, sans me réveiller. Aujourd’hui mon fils dort depuis belle lurette mais j’ai gardé un peu le rythme des réveils nocturnes….
Entre temps, je ferai deux rencontres amoureuses. La première deux ans après le divorce. Les deux seront un échec notamment à cause de la question du lit conjugale!!!! En effet, forte de mon expérience et désireuse de conserver un bien-être nocturne encore fragile, et pas prête à lâcher ce que je considérais être un territoire durement conquis, j’ annonce mon désir de faire chambre à part. Dans les deux cas ma proposition va été mal prise.
Je fais des compromis et accepte de partager de temps en temps mon lit ou son lit avec Martin. Nous habitions (dans le premier cas) chacun chez soi. Très vite je me retrouve dans une situation inconfortable. Impossible de fermer l’oeil alors que mon compagnon, après quelques ébats, s’endort d’un sommeil de plomb. Les ronflements remplacent les cris du bébé….et là je commence à paniquer. Je pratique alors la tactique de l’évitement. Finalement, mon amoureux m’annonce que “s’il avait été l’amant d’une femme mariée il l’aurait passer plus de temps avec elle qu’avec moi” et me quitte…Malheureusement mes journées sont chargées elles aussi de soucis divers (chômage, puis formation sans compter mon fils encore jeune et peu autonome) et me laissent peu de temps pour des partages entre amoureux. Pour la première fois je commence à me poser des questions sur le lit conjugale.
Il y a deux ans, je fais une deuxième rencontre. Là encore, j’ annonce mon souhait de ne pas partager le lit. Mon compagnon le vit tout de suite très mal. Il tente de me fixer un quota à ne pas dépasser mais cela me crispe. Pour lui, une relation ne peut être complète sans partage du même lit. Tout d’abord je fais à nouveau des compromis. Je suis hélas tombé sur un ronfleur. Et cette fois c’est mon fils qui débarque certains matins, comme à l’époque ma belle-fille (!) dans le lit conjugale. Mon compagnon est agacé et gêné (comme moi il y a quelques année!) Compréhensive je demanderai peu à peu à mon fils de changer ce petit rituel familial. Il vit depuis trois ans seul avec moi et doit apprendre à laisser de la place à mon compagnon.
Mais les tensions montent…car au fil des mois, le lit devient uniquement un lieu d’ébats sexuels. En effet, très excité lorsque nous dormons ensemble, mon compagnon n’accepte pas de temps en temps de simplement nous endormir tendrement dans les bras l’un de l’autre. “Frustré” du lit conjugale, il demande à se “rattraper” lorsque nous nous retrouvons. Finalement, le lit conjugale perd pour moi tout son mystère. Je sais d’avance ce qui va s’y passer. Il est des soirs, où je rêve simplement de chaleur et de tendresse. Mais il va falloir aller jusqu’au bout sous peine de voir l’autre bouder. Peu à peu, je retombe dans la pratique de l’évitement. Je me mets à détester ces soirs qui se ressemblent. J’envisage la relation intime plus volontiers ailleurs, sur un canapé, sur le tapis devant la cheminée, dans une grange, matin, midi mais pas forcément à un moment où je sens la fatigue m’envahir. J’ai des doubles journées. Mon compagnon ne fait pas grand chose à la maison et ne s’occupe pas de mon fils qui n’est pas le sien. Alors le lit, c’est mon havre de repos. Peu à peu je m’isole. Je ne supporte plus de l’entendre frapper à la porte les mêmes jours à la même heure. Je fini par culpabiliser. Nous allons voir un conseiller conjugale. Suite à cela je tente d’autres approches. Mais mon compagnon s’est fixé sur le lit conjugale qui devient son cheval de bataille. Et plus il insiste, plus je me sens à nouveau sur la dérive des continents. L’âge de glace arrive hélas. Je fini par mettre un terme à la relation.
Bien sûr, le lit n’aura pas été la seule cause de séparation dans mes relations mais en tous cas il aura été le théâtre d’enjeux importants. Aujourd’hui, à 47 ans, je me demande si j’arriverai à trouver un jour un compagnon qui ne tient pas à tous prix au lit conjugale et qui apprécie de se retrouver avec lui-même pour dormir sans pour autant le vivre comme un désamour. Les nombreux témoignages m’ont rassurée. Je souhaiterai prendre le lit comme on prends un bateau le temps d’une week-end, d’une escapade et non pas comme une navette fluviale. Un bâteau qui embarque pour des destinations inconnues (lectures, fou-rires, massages, câlins…) sans cibler obligatoirement le 7ème ciel….un lit-bateau dont aucun n’est prisonnier.
En lisant psychologie le mois dernier, j’ai été très surprise et réjouie de voir qu’un sociologue comme vous se penchait sur la question et je me sens soulagée de ne plus être la seule à me poser des questions sur ce thème. Voilà que je ne me sens plus seule dans mon lit grâce à ses inconnu(e)s qui comme moi cherchent d’autres solutions. Merci Monsieur Kaufman pour ces témoignages. J’attends avec impatience la sortie d’un ouvrage à ce sujet, histoire d’enlever une épine à mon lit!
Avec mes remerciements et mes cordiales salutations
Emmanuelle
Je n’ai pas lu tous les témoignages mais parmi ceux que j’ai lus, je n’ai pas vu un seul homme témoigner….
A laplumasquee. Je m’étais fait la même réflexion : beaucoup de témoignages féminins pour un sujet qui nous concerne tous !
Pour info, parmi les premiers témoignages : deux hommes : guy&jolanta (p.4) et Claude (p.9). Vivement les prochains !
merci de ce rappel Hélène : je suis allée lire ces deux témoignages… qui me semblent allés dans le sens des “observations” féminines. Mais depuis ?
En effet, depuis, peu de témoignages masculins se profilent à l’horizon… C’est dommage car une bonne partie des témoignages montre des hommes réticents et peu compréhensifs face au lit séparé alors que ce choix peut être accepté et respecté si l’on en discute. Svp, rassurez nous messieurs !
Bonjour Jean-Claude,
J’ai très envie de témoigner car c’est une problématique très forte pour nous en ce moment. Voilà seulement 4 jours que nous redormons ensemble après plus de 9 mois de lit séparé. Non pas que nous ne nous entendions plus, mais par commodité. Pendant ma grossesse, Olivier est allé dormir dans le salon car je me réveillais fréquemment et le dérangeait… Et je dormais mieux seule. Ensuite j’ai allaité Emilie jusqu’à presque 6 mois. Il était prévu qu’il réintègre le lit conjugal à ses 2 mois, seulement elle se réveillait tellement souvent la nuit ! … Il vallait mieux tenir le coup et que l’un de nous deux soit plus frais pour nos 2 autres filles. Petit à petit nous avons pris nos habitudes. Moi je bouquinais comme je veux et Olivier pouvait regarder ses films n’importe quand. En fait c’était super ! En plus ça ne nous empêchait pas de nous rejoindre pour un petit câlin !
Peut-être que le regard des autres a aussi pesé sur nous… Quand nous en parlions en soirée en en rigolant, les copains nous regardaient interloqués. J’ai conscience qu’on était pas politiquement correct… ça ne se dit pas qu’on fait chambre à part… Mais comme pour nous c’était passager, on ne se sentait pas différents. Le soir, Olivier dans sa garçonnière retrouvait un espace de liberté et moi je me sentais bien en entendant la respiration de mon bébé.
C’est un peu moi qui ai forcé « le retour à la normale » car j’en avais assez d’être réveillée par Emilie et comme la maison n’est pas extensible, il fallait bien tout chambouler pour qu’elle dorme seule… Olivier était, je pense, partagé : content qu’on se retrouve mais déçu de perdre sa liberté.
Le bilan de ces 4 jours est globalement satisfaisant : on a réussi à dormir toute la nuit ensemble Mais on est crevés ! Il ronfle et je bouge…
En fait, si je gagnais au loto et faisais construire une nouvelle maison, je crois qu’il y aurait 5 chambres !
Toutes mes excuses à Ayla, Emmanuelle, Laplumasquée, Hélène et Nathalie de ne pas leur avoir répondu plus tôt. J’étais en effet très pris par tout un enchaînement d’interviews, de radios et de télés, à propos d’un livre (sur un autre thème), qui sort en ce moment, et depuis deux jours je n’avais pas pu suivre le blog. Chaque livre me demande près de deux ans de travail, et quand l’un sort, l’autre est déjà en chantier : celui sur le lit devrait sortir dans un peu plus d’un an.
Un merci tout particulier à Emmanuelle, pour son incroyable récit ; toute une vie qui tourne autour du lit ! Son témoignage illustre très bien comment, lorsque le sommeil devient fragile et léger, toute l’existence est perçue et filtrée à travers ce problème. Rien ne compte plus au monde que de le résoudre. Le partenaire n’arrive pas à le comprendre, et imagine des trahisons là où il n’y a que des envies de repos. Ou des envies de tendresse sans que cela ne débouche forcément sur le sexe.
Mes deux jours d’absence ont permis que des dialogues s’échangent entre vous : c’est parfait. Hélène et Laplumasquée, vous avez tout à fait raison, je me suis fait la réflexion également. S’il n’est pas trop étonnant de voir peu d’hommes témoigner sur des sujets intimes (c’est fréquent), il est par contre surprenant de voir beaucoup de femmes rêver de chambres à part et d’hommes ne comprenant pas ce désir. Habituellement ce sont plutôt les hommes qui aiment bien leurs espaces d’autonomie. Que se passe-t-il donc avec le lit ?
Je pense que le lit cristallise un problème majeur du couple: celui du désir, ou plutôt de la fluctuation de celui-ci. Quand je rentre dans mon lit et que je n’ai qu’une idée: DORMIR! Si mon mari me montre qu’il a envie, ça peut vraiment m’énerver. Avec le temps, j’ai réussi à lui faire comprendre avec plus ou moins de tact mais il y a une époque où ça me mettait en rage au point de ne plus réussir à dormir. Et dans ces moments là je n’ai qu’une envie: qu’on me foute la paix! Après avoir enchaîné toutes les corvées de la journée, pas envie d’en avoir une dernière… PAUSE! Que ça reste un moment sympa sans pression ni culpabilité… Etre dans le même lit quand on ressent le désir de l’autre sans avoir l’envie est culpabilisant et énervant, voilà pourquoi en mon sens cette question du lit partagé pose tant de problèmes en plus de ce que qui a été dit avant: avoir un espace de liberté et de paix.
Nathalie, vous avez tout à fait raison, merci de ce témoignage très sincère. Parmi tous les contraires qu’il faut harmoniser dans le lit (chaud/froid, coucher tôt, coucher tard, etc), il y a aussi l’intensité du désir de l’un et de l’autre. Voici ce que je disais dans l’article « Quiproquo conjugal ».
Beaucoup de témoignages insistent sur le fait que nombre de femmes adorent se glisser sous la couette simplement pour le plaisir de ce moment doux et caressant. Qu’elles adorent aussi les petits rituels de tendresse avant de s’endormir, se coller un peu au partenaire, surtout si elles ont froid. Du côté des hommes, cette chaleur collante peut donner l’envie de desserrer l’emprise, de se dégager un peu pour trouver un espace à soi. Mais le contact à fleur de peau réveille rapidement d’autres désirs (les enquêtes sur la sexualité montrent que les hommes continuent à être plus fréquemment intéressés par la chose dans les couples établis). Or ce n’est pas ce que voulait la femme. Sans refuser la sexualité, elle ne voulait pas qu’elle gomme le moment de tendresse, qui à ses yeux n’était pas un préliminaire mais essentiel en lui-même. Déçue par cette incompréhension, il arrive alors que ce soit elle qui se replie dans son coin, revendiquant le droit à la tranquillité et l’espace de son autonomie. Paradoxe : alors que les femmes sont généralement plus engagées que les hommes dans la vie conjugale, plusieurs témoignages indiquent au contraire qu’elles sembleraient plus souvent que les hommes à l’origine d’une revendication de chambre à soi. Parmi les raisons invoquées : des ronflements trop sonores, mais aussi des assauts sexuels intempestifs.
Bonjour M. Kaufmann,
Un nom bien de chez moi, j’habite en Alsace. Toujours la même hésitation entre un “f” ou deux “ff”… Tout d’abord MERCI pour vos chroniques qui sont publiées dans Psychologies que je lis tous les mois.Celle du mois de septembre m’interpelle particulièrement. “Un lit pour deux”. Je témoigne : “J’ai 55 ans et suis mariée depuis 35 ans. Eh oui, cela existe encore, même si parfois le mariage tient à un fil ou s’il faut le soufflet pour ranimer la flamme… Lorsque j’avais 20 ans de moins et que nous évoquions le problème du ronflement au bureau, une collège ainée d’une vingtaine d’années me disait : “Mon mari et moi avons résolu le problème, chacun a sa chambre.” A l’époque je n’avais que 15 ans de mariage et me disais, pas drôle de faire chambre séparée. Eh bien je pense à cette collègue bon nombre de fois, maintenant que j’ai aussi un âge “mûr” et que je n’aspire qu’à une chose : mon bien-être. Mon mari s’est mis à ronfler il y a quelques années et lorsque je me réveille dans la nuit, impossible de me rendormir à ses côtés. La solution a été d’aller finir la nuit sur le canapé avec ma petite installation qui me permet d’être à l’aise. Quel soulagement.
Je conclus que les BESOINS ne sont plus les mêmes, à 20, 30, 40 ou 50 ans dans une multitude de domaines. Quand AMOUR rime avec UTOPIE, quel dommage, si nous faisions rimer AMOUR avec REALISME, ce serait tellement mieux.
De mon point de vue, le “chacun son lit” peut sauver un couple. Je me rappelle de crises avec mon conjoint en pleines nuits pour un réveil de trop. Quand la coupe est pleine et qu’on meurt de fatigue, il n’y a plus rien de raisonnable. Je ne me laisserai pas à nouveau gagner… ou perdre par cet énervement. Et s’il faut se séparer la nuit pour mieux se retrouver le jour, je suis pour. Peut-être qu’ainsi AMOUR pourra rimer avec TOUJOURS…
Cela fait plus de 13 ans que mon conjoint et moi dormons de facon autrichienne: des lits jumeaux cote a cote, avec notre propre couette! Ce fut l’idee de mon conjoint! Pendant cette periode je souffrais ‘d’impatiences dans les jambes’ donc il dormait mal a cause de cela. Au tout debut, je n’ai pas trouve l’idee geniale car pour moi le lit conjugale etait bien le symbole d’un bon mariage. Depuis, je comprends que l’on dort tellement mieux avec notre propre matelat et notre propre couette. Apres tout, rien ne coupe au desir; on arrive toujours a se rencontrer sous une des couettes!
Après une expérience de couple fusionnelle et ratée , un nouveau couple s’installe dans un amour nouveau. Nous avons opté, à l’initiative de mon cher et tendre, pour deux sommiers, deux matelas (Le poids de mon époux est le double du mien, et forcément deux couettes car sa transpiration due au conflit de territoire primaire (notre cerveau reptilien est très performant en la matière!! hi hi,) m’est franchement difficilement supportable. En ce qui concerne son ronflement intempestif, je m’endors toujours avant lui. Et le tour est joué!
Si je ne dors pas “mon compte” je suis incapable d’affronter mes journées de travail alors l’enjeu autour de l’occupation du lit et de la préservation de mon sommeil est capital. J’ai 39 ans et vis avec mon compagnon depuis 20 ans mais je me souviens dés les premières nuits passées ensemble de mon impossibilité à m’endormir paisiblement lorsqu’il était avec moi dans le lit, même après de torrides ou tendres moments. Sa présence, ses mouvements, sa respirations me perturbaient et s’il m’enlaçait je n’osais plus bouger…et ne parvenais donc pas à trouver une position idéale pour m’endormir.
Depuis que nous vivons ensemble nous avons connu plusieurs configurations d’appartements plus ou moins vastes mais je me rends compte que trés tôt nous avons pris l’habitude de nous “décaler” pour partager l’occupation du lit.
Je me couche toujours vers 23h et j’apprécie tout particulièrement ce moment de calme bien à moi : j’écris et je prends des notes sur ma journée puis je lis quelques pages et le sommeil vient systématiquement sans aucun problème. Mon compagnon regarde la télévision, lit des news sur internet, en profite pour regarder seul des films que je n’apprécie pas et il se couche en général vers 2 ou 3 heures du matin sans me réveiller.
En revanche s’il se couche en même temps que moi (ce qui arrive trés rarement et souvent en vacances ou chez des amis) je n’arrive pas à me concentrer pour écrire et je suis perturbée dans ma lecture, sa lampe allumée me gêne…et nous nous disputons souvent à ce sujet.
Le matin nous avons également pris l’habitude de ce décalage : je me lève beaucoup plus tôt et je quitte le lit dans lequel il prend plaisir à rester seul pour s’étaler.
Je suis coach en entreprise et cela m’amène à partir souvent en séminaire avec des équipes, et s’il est vrai que dormir en dehors de chez moi, ne pas voir mon compagnon et mon fils de 6 ans quelques soirs par mois n’est pas toujours évident, je dois bien reconnaître que disposer d’une chambre et d’un lit pour moi seule est toujours une perspective trés réjouissante. Mon métier me permet donc d’avoir ces moments que je savoure..tout en étant ravie de retrouver mes amours à mon retour.
Merci pour tous ces témoignages intéressants, que je n’avais pas eu le temps de suivre en direct depuis trois jours ; toutes mes excuses.
Caco, vous soulignez un point qui me semble très révélateur : beaucoup de couples s’arrangent subtilement pour provoquer ou forcer des décalages qui en fait n’ont rien de spontanés, ce qui permet à chacun de créer des espaces personnels de confort (avoir son moment à soi le soir dans le lit, occuper la salle de bains sans être dérangé, prendre son petit-déjeuner tranquillement en solo, etc.), sans avoir à s’expliquer ni à se justifier. Car c’est bien cela le plus difficile, le moindre moment à soi pouvant apparaître comme une petite trahison conjugale.
Nous avons trente ans de vie commune, et quinze ans de lit commun. Il est insomniaque et se couche tôt, je suis du soir, je ronfle, il refuse de me donner des coups de coude……Le grand lit s’est rapidement imposé, puis la chambre séparée. Nous nous retrouvons chacun dans notre univers, c’est plus sympathique à mon avis. Le matin l’humeur est au beau fixe, et la journée itou.
Je suis le mari d’Annabelle.C’est vrai que la chambre à part a changé mes nuits, donc mes journées. Je suis plus serein. Cet “éloignement” ne nous gêne pas et nous en avons longuement discuté. Nous avons un sommeil réparateur (sans médicament) et c’est important pour ma santé. Je précise que pour les coups de coude à cause du ronflement, avec ou sans c’est pareil. Bonne nuit à tous
Annabelle et Thierry, bravo pour ces témoignages en parallèle ; une très bonne idée. Vous illustrez une situation assez rare où la perception est la même des deux côtés (sauf pour les coups de coude !), ce qui permet de résoudre bien des problèmes.
ça fait 7 ans quon vit ensemble.je ronfle, c’est embêtant. j’avoue que pendant mes 2 grossesses, les ronflements se sont intensifiés et nous avons du faire chambre à part. on se couchait ensemble dans le même lit, pour débriefer la journée, parler des naissances, de tout et n’importe quoi, parfois un gros calin, puis lui ou moi partait pour le lit de la chambre d’a coté. ça fonctionnait très bien. je pouvais dormir tranquillement sans écouter ma propre respiration et rectifier si je ronflais, et lui pouvait dormir paisiblement. mais après les naissances nous avons refait lit commun. parfois ça passe, parfois je le retrouve sur le canapé. il ne veut pas me réveiller, alors il part. nous n’avons jamais parlé de faire chambre à part définitivement et je ne pense pas être prête. ce qui est ridicule parce qu’on s’aime énormément et que la nuit est faite pour dormir, ça ne changerait rien à notre relation. pour le moment, on s’adapte.
Le lit, symbole de l’amour
Oui, car c’est là qu’on passe toutes nos fins de soirées, à débriefer sur nous, le quotidien, nos rencontres, les autres, qu’on se persuade d’être les meilleurs!
C’est là qu’on se regarde avec les yeux humides d’émotion en pensant à nous, aux futurs enfants, à nous qui serons un jour vieux, on se rêve au bord de la mer en gros pulls…
On revit notre rencontre, on invente, on sublime!
On choisit son pyjama le plus mignon, on joue avec des peluches, non pas celles que l’on traînerait depuis l’enfance, mais celles qu’on a glanées ensemble, depuis qu’on s’aime, et qu’on personnifie : ce poussin te ressemble, ce hamster c’est tout toi.
Et je t’aime, et je t’embrasse, je suis fatiguée mais je ne veux pas perdre de temps à dormir, alors qu’on est là, tous les deux. Profitons.
C’est là qu’on fait l’amour le plus souvent, doucement, calmement, salement, goulûment, dans ce lit qui capture les odeurs. On aime la soupline, mais quoi de meilleur que le parfum de nos corps à tous les deux?
C’est aussi dans le lit qu’on se dispute, parfois.
Pour un câlin oublié, une parole incomprise…
Alors le lit devient bateau qui tangue sur un océan houleux, oreillers qui voltigent, dos qui se nient, mesquinerie de la couette tirée à soi!
Quand personne ne lâche prise, l’un ou l’autre des rats quitte carrément le navire, menaçant de vivre une aventure avec le canapé du salon!
C’est aussi un “théâtre de poche” de la grande jalousie du sommeil : tu as dormi plus que moi, je dois me lever tôt, je t’ai entendu respirer profondément, alors que j’avais bu trop de caféine, c’est injuste, tu vas davantage profiter du lit que moi aujourd’hui!
Mais c’est toujours dans le lit qu’on se retrouve, qu’on s’apaise.
Et quand l’un vient à manquer, parfois pour quelques jours ou semaines, pour travailler, c’est le seul endroit réconfortant. Garder la trace de sa tête sur l’oreiller, son tshirt porté le plus longtemps possible avant le départ, en guise de douceur nocturne. Les photos ne font rien à l’absence, on peut admirer, sourire en les voyant, mais quand l’autre revient, il n’a plus le même visage, le même air, il faut s’habituer au “retour de l’être aimé”. Les odeurs, elles, restent les mêmes, ainsi que les rêves.
Plus que toute autre pièce, la chambre, et le lit qui y règne, sont les témoins des cris, des rires, des larmes et des sourires, mais surtout des promesses. De celles qui font qu’on dormira en paix, et qu’on se lèvera fort comme un lion pour affronter le reste du monde.
Clémence (33 ans)
en couple avec Fred (31 ans)
depuis ENVIRON 2 ans. Ou tout comme.
Tous ces témoignages de lit ” partagé ” ne font que me conforter dans l’idée que lorsque l’on se fait ” jeter ” du lit conjugal ( pour cause de ronflements” quelque chose se brise, ce qu’on a mis 40 ans à construire, ce qu’on a partagé dans ce lit et dans la ” vie ” de tous les jours tout cela est réduit à néant et on continue à faire semblant , à refuser des invitations de Week End car il faudrait partager le même lit ce qui ne se conçoit plus !!!!!!
et que dire aux petits enfants si on a le bonheur de les voir passer une nuit chez Papy et Mamie ?????
je vois encore la surprise de ma petite fille de 3 ans qui découvre que Papy et Mamie ne partagent pas le même lit !!!!!!
quoi lui dire ? comment lui expliquer ??? même s’il est trop tôt
pour qu’elle se fasse une opinion notre rôle n’est il pas de lui enseigner que l’Amour que l’on se porte doit être capable de vaincre des petits ” désagréments ” tels les ronflements ???
J’ai 16 ans, j’ai rencontré mon copain (il a 18 ans) sur Internet (sur un jeu en ligne), et, n’habitant pas au même endroit, on ne se voit qu’une fois par mois en général.
Le lit est très important dans notre relation je dois dire. Je pense pouvoir dire que c’est là que nous avons passé le plus de temps ensemble.
Déjà la première fois que nous nous sommes rencontrés, au moment où je lui montrais la chambre où il allait dormir nous avons échangé notre premier baiser, et sous l’émotion, nous sommes tombés sur le lit, le baiser à duré comme cela une dizaine de minutes.
Nous avons ensuite rejoint ma chambre où nous nous sommes enlacés sur le lit pendant plusieurs heures. La nuit venue, il lui était impossible de quitter mon lit pour aller dormir la chambre d’amis. Nous avons donc toujours dormi ensemble. Le lendemain et le surlendemain nous avons encore passé toute la journée sur le lit (sauf pour les repas) : nous jouions à la wii ou nous regardions la télé assis sur mon lit, et parfois, nous nous enlacions pour une ou deux heures.
C’est toujours comme cela lorsque l’on se voit: une fois installé nous tombons sur le lit pour s’embrasser et se retrouver. Sur ce même lit nous jouons aux cartes, nous regardons la télé, nous discutons, nous rigolons, nous nous taquinons…
(Bien sur on sort parfois, cela dépend de combien de temps nous nous voyons)
Le lit c’est notre coin à nous, là où les adultes ne viendront pas nous déranger, la où on peut profiter pleinement de l’autre, se perdre dans l’amour…
Il y a juste la nuit où c’est compliqué:
Loin de lui, je n’ai qu’une pensée : passer mes nuits dans ses bras. Et pourtant, quand je suis avec lui, il y a des nuits où je n’arrive tout simplement pas à rester dans ses bras. Lui veut m’enlacer, que je dorme dans ses bras, et j’en ai aussi l’envie, mais c’est mon corps qui ne veut pas! Je n’arrive pas à trouver une bonne position, j’ai mal au dos la plupart du temps… Et, bizarrement, la position que je trouve la plus confortable, c’est dos à lui. J’ai essayé des deux côtés, c’est la même chose.
J’ai envie de sentir la chaleur de son corps contre moi, mais la seule façon pour moi de m’endormir convenablement, c’est d’être dos à lui.
Ce qui est curieux aussi, c’est que je ne ressens cela que quand le but est de dormir. Par exemple, en journée, quand nous sommes sur le lit et que je suis tranquillement posée contre lui, il m’arrive de m’endormir, sans aucun problème.
je suis en couple depuis 18 ans. nous avons fais “lit commun” pendant 16 ans.
les désagréments du partage du lit provoquaient trop de contrariétés, çà minait notre relation de couple.
nous avons décidés de ne plus dormir ensemble. Y a suffisamment de sujets de désaccord et d’événements stressants dans la vie, pourquoi se la compliquer.
dormir séparément n’empêche pas la proximité, la tendresse, les invitations coquines dans un lit ou ailleurs.
je pense que le secret d’un couple qui dure est la volonté de préserver une relation de tout ce qui peut la polluer et distendre le lien, et non le partage d’un lit.
nous sommes conscients que notre décision peut déranger. les regards de notre entourage sont souvent surpris, désapprobateurs et/ou inquiets. mais c’est notre choix, que çà plaise ou non !
Je suis beaucoup sur les routes ces jours-ci, et il m’est très difficile de répondre individuellement à chaque témoignage. Mais comme tout cela est passionnant et si bien écrit ! Il y a de magnifiques histoires. La succession de points de vue opposés est frappante. Certaines (je mets le féminin puisque décidemment les hommes sont toujours aussi rares) ne rêvent que de bien dormir et du bonheur de la chambre séparée, ne souffrant que de l’incompréhension du partenaire ou de l’entourage. D’autres, comme Clémence ou Lili, construisent tout leur petit monde intime à partir du lit. Pourtant, personne ne critique « l’autre camp » dans les témoignages, comme si chacun comprenait bien qu’il y a des manières de voir très différentes et toutes respectables.
Chacun le comprend d’autant mieux que l’on est souvent partagé entre désir de proximité et désir de confort personnel. Charline et son compagnon ne cessent de naviguer entre les deux systèmes. Même Lili, qui rêverait de passer la vie entière dans son lit avec son amoureux, se sent l’envie de se retourner sur le côté pour s’endormir. Rien de plus normal, Lili, ne vous inquiétez pas, le couple vit toujours sur une respiration à deux temps.
cette enquête est des plus intéressantes.Le lit partagé est ou était pour moi le symbole fort du couple même s’il n’est pas question du rôle sexuel qu’il engendre , c’était pour moi le moment de la journée où la proximité pouvait et devait permettre de recharger les batteries après une journée de travail, se dire les choses qu’on ne peut aborder devant les enfants, faire le bilan qu’il soit positif ou négatif de la journée. Hélas pour nous la communication est devenue impossible, et je suis entrée dans une spirale où j’ai adopté un autre rythme Eh oui je dors la journée ( par choix personnel ) et la nuit je laisse le lit conjugal à mon mari pour qui ma présence dans ce lit est devenue insupportable . je me couche vers 13 H et je me relève vers 20 H sachant que tout est prêt pour le diner du soir. Ma nuit se résume à la lecture , les mots croisés, l’ordinateur , etc .. le tout sans faire de bruit , dans une grande solitude qui c’est vrai me pèse beaucoup. Est ce que je vais tenir longtemps ???? je ne sais pas si c’est une très bonne chose mais hélas c’est tout ce que j’ai trouvé !!!!!!
Apres 7 ans de vie commune, le sommeil à deux reste problématique, lui sommeil de plomb mais agité et elle sommeil ultra léger!!! Ajoutez pour elle un décalage permanent ( elle est hôtesse de l’air). L’idée trotte depuis quelques temps mais le lit séparé semble être LA solution…
Dans ma chambre d’étudiant (24 ans) de 10m2, le lit double occupe évidemment (presque) toute la place quand il est déplié. Et il l’est presque toujours, par habitude, par confort ou par paresse. Même si je ne le déplie que pour moi seul ou avec ma compagne – c’est un signe d’intimité, l’ouverture d’un autre espace autant physique que mental, qui est ainsi fermé à mes amies. Ainsi avec ma précédente compagne, nous y mangions, y parlions, y lisions, y jouions, nous y reposions, etc. C’était une sorte d’espace plus intime encore que ne l’était déjà la chambre assez petite.
Cette promiscuité fut d’ailleurs problématique. Il nous est arrivé, par hasard, de passer plusieurs jours tous les deux dans cet espace sans presque en sortir et sans que cela ne nous pèse en rien. Mais lorsqu’elle envisagea de s’installer chez moi pour les deux mois d’été parce qu’elle souhaitait travailler dans une boutique à proximité, je n’ai pas pu accepter. La proximité quasi permanente que cela aurait installé entre nous ne me paraissait pas viable dans un si petit espace pour notre couple. C’est ce conflit dont vous parlez entre le rêve de l’Amour partagé et ce besoin de respiration personnelle qui me fait désirer avoir quelques soirées seul dans la semaine ou occupé avec d’autres personnes.
Pour recentrer ce témoignage sur le lit, c’est évidemment, par défaut autant que par plaisir, l’endroit où nous passions le plus de temps ensemble, où nous avons pris l’un l’autre le plus de plaisir ensemble et aussi, parce que nous y restions malade, celui où nous avons souffert, où j’ai souffert notamment lors de ces moments de doute face à son souhait de s’installer et pendant lesquels je ne parvenais pas à manger, j’étais affaibli et fatigué.
Notre rapport au lit pendant le sommeil était cependant différent. Lorsqu’il nous arrivait de partir en vacances et de nous retrouver dans deux lits simples que nous rapprochions, il y avait une gêne pratique, cette fissure au milieu, les matelas qui s’écartent etc. qui nous faisait désirer d’avoir plutôt un lit double. Le sommeil dans notre lit était chez elle excellent, elle disait ne jamais dormir aussi bien que chez moi, auprès de moi. En revanche, je ne partageais pas son enthousiasme. Parce que j’étais attentif aux gestes inconscients à mon égard que le sommeil faisait resurgir en elle, je mettais parfois de longues minutes à m’endormir. Quand il lui est arrivé de dormir dans mes bras par exemple, je ne pouvais pas dormir parce que sa tête appuyait sur mon bras et me faisait parfois mal. Je ne changeais pas de position, autant par peur de la vexer en plein sommeil que parce que j’étais heureux de cette “fusion” entre nous même dans le sommeil. Pourtant à un moment, je ne pouvais faire autrement que de me détacher d’elle et de dormir seul de mon côté. L’habitude de dormir seul au centre était aussi entravée par le partage du lit qui m’obligeait à me contenter d’une moitié d’espace. Bref, mon sommeil était moins bon quand je le partageais. Pourtant mon esprit était d’une certaine façon plus apaisé, rassuré de cette présence chaude et que j’aimais à mes côtés : nous étions un tout en étant chacun nous-mêmes.
C’est bien ce qui fut douloureux lorsque durant la dernière période de notre couple avant notre séparation, nous n’avions plus de rapports sexuels ni même intimes entre nous mais continuions de dormir parfois ensemble : le lit, ce lit partagé avec elle avait toujours été l’espace de l’intimité absolue, sans limite. Le fait de devoir à la fin le partager avec elle alors que nous n’avions plus cette intimité physique était comme une immense contradiction : nous devions créer mentalement cette fissure qu’il avait pu y avoir entre nos deux lits simples de vacances et que nous avions alors regrettée. Le lit ne devenait plus qu’un meuble de sommeil et, pendant le jour, aussi froid et indifférent qu’une chaise où nous nous asseyions. C’était notamment à partir de lui que nous avions construit notre monde et notre culture commune sans même nous en rendre compte et il était sans doute logique qu’il soit le premier espace sentimentalement déserté quand nous nous sommes définitivement éloignés.
Bonjour,
je viens de lire votre article et j’ai, comme tant d’autres, souri…. jaune!
En couple depuis 24 ans le lit est notre lieu de guerre et de réconciliations.;O)
Au début de notre amour il était bien sûr impensable de ne pas dormir ensemble.
Puis, peu à peu, nous avons réalisé que parfois, souvent selon les époques, nous avons créé de toutes pièces des disputes pour justifier la fuite de l’un de nous deux (souvent Monsieur, je le reconnais humblement!!!) sur le canapé du salon et pouvoir ainsi se délecter d’une nuit de solitude.
Il nous en a fallu du temps, et bien des conflits, pour comprendre, puis reconnaître que nous aimions tous les deux dormir l’un sans l’autre et que cette envie ne diminuait en rien notre lien ni ne le mettait en péril.
Et, enfin, tout récemment, nous avons décidé de convenir d’un rythme de deux nuits par semaine où nous ne dormions plus ensemble.
Un vrai bonheur! Et une véritable joie aussi de se retrouver le lendemain et la nuit suivante.
Que de temps et de chemin parcouru pour oser quitter ce bastion qu’est le lit conjugal, et toute sa symbolique!
Bien à vous,
Nathalie
Mille mercis à inconnue55, Hugo (enfin un homme, bravo !) et Nathalie pour ces derniers témoignages passionnants, autour de la bonne distance à trouver. Chaque couple invente son système, parfois étonnant (une mention spéciale aux deux nuits par semaine de Nathalie !), ou ne trouve pas la solution.
Je n’ai pu répondre plus tôt aux témoignages car je suis très occupé par la sortie de mon dernier livre. Vous pouvez bien sûr continuer à témoigner, ou à dialoguer entre vous, mais je serai sans doute moins réactif que le mois dernier à propos de chaque témoignage. Je ne peux en effet attendre la sortie d’un livre avant de lancer l’enquête pour le suivant (le temps de réalisation serait trop long, près de deux ans), mais il y a du coup un moment de bousculade qui n’est pas simple à gérer. Tout cela devrait se calmer d’ici un bon mois, et je m’impliquerai alors à nouveau à 100% sur l’enquête. Encore merci ! Beaucoup de témoignages sont vraiment extraordinaires.
Vous ne lancez pas de nouvelle enquête ? Dommage, j’étais impatiente d’en découvrir une autre. Bien amicalement.
Cloclo, chacune de mes enquêtes dure au moins un an. Car il me faut ensuite organiser tout cela, l’analyser dans le moindre détail (c’est ce qui demande la plus de temps) et écrire une synthèse.
Pour moi, qui dit lit, dit respiration….de l’autre. Entre les hommes qui ont juste goûté à mon lit une fois, voire deux… un homme y est resté 6 ans, mon lit est devenu le notre. Très souvent, je me réveillais non pas pour ouvrir un oeil mais pour prêter une oreille. Respire t-il encore…? Oui, c’est bon, je peux me rendormir…Aujourd’hui, un nouvel homme. Pas de sweet home à nous, pas encore. Donc il y a mon lit et son lit. Et je me réveille encore la nuit, et j’écoute. Tant que je n’entends pas sa respiration, je ne me rendors pas. On s’endort enlacés, j’adore ça ! Ensuite, nous nous retrouvons dos à dos et j’adore ça aussi. S’endormir collé serré oui, mais dormir collé serré non ! Chacun son espace ! Je dors très mal dans les lits que je ne connais pas mais j’arrive à dormir dans son lit. La couette doit toujours être bordée de partout, sinon je râle ! C’est bête, hein ? Moi, je me réveille et j’écoute, lui quand je me réveille, il me demande : “ça va ma puce ?” Deux anxieux se sont rencontrés, c’est pas beau ça ? Voilà pour mon modeste témoignage… La légende dit que ma mère ,il y a longtemps ! , a frappé à des portes pour vous. Témoigner pour une enquête dont le sujet me plaît était donc plus qu’évident Bon courage ! Et longue vie aux derrières de toutes formes et couleurs
Merci breizhine pour ce témoignage très original, et un coucou à votre maman si elle a fait patie d’un des mes groupes d’enquête, à l’époque où nous frappions aux portes. Aujourd’hui il y a Internet !
Nous avons un lit queen. Je suis un peu fan de déco, et lorsque que mon lit est fait je ne peux m’empêcher de trouver ma chambre tellement belle. Par contre je déteste le defaire le soir avant de me mettre au lit, c’est trop long… enlever tous les coussins et puis il ne faut par dormir avec la couette, il faut qu’elle reste belle, (ca c’est l’idée de mon chum)alors on la replie soigneusement. Si j’adore mon lit quand il est fait, il faut dire que ce n’est jamais moi qui le fait ou rarement, alors quand mon chum le fait j’ai l’impression qu’il veut me faire plaisirs. Mon lit rime aussi avec insomnie, je dors mal et depuis très longtemps. Pourtant j’aime m’y retrouver chaque soir, on fait un bilan de la journée, on est pas déranger par les enfants, on rit, on se retrouve. Et pourtant c’est un lieu ou on se tape un peu sur les nerds, je veux me coller lui pas, si il me colle il veut aller plus loin…Si je lis trop longtemps je me le fait dire et si je ne dors pas je ne dois pas le deranger en bougeant dans tous les sens ou en exprimant un peu trop fort mon découragement.Je ne peux m’empêcher cette reflexion…Mon chum fatigué que je me plaigne de son manque d’écoute et de sensibilité me faisait remarquer que je devais porter plus attention à ce qu’il fait (ses actes)plutôt que ses paroles ou son manque d’écoute…et bien il fait le lit!!
Merci Isa pour ce témoignage qui à l’évidence arrive du Québec. Pour les Français qui l’ignorent encore, le chum, c’est le petit copain. Un chum qui ici ne veut pas être dérangé quand il s’endort, mais qui fait le lit tous les jours, si bien qu’Isa ne voudrait pas le défaire !
Juste pour vous dire, Jean-Claude, que je trouve vraiment très sympathiques les efforts que vous faites pour répondre à tous ! Vraiment ravie d’avoir “fait votre connaissance” via le magazine Psychologies. Et : nous vous avons aperçu hier dans un reportage sur France 2 sur les quinquas ; vous avez fait une enquête ?
Quid des quadras, dites ? Je le suis depuis mi octobre !
Encore une question : dans l’analyse des résultats de ce genre d’enquête, est-ce qu’on tient compte du fait que, a priori, une grande majorité des personnes qui témoignent sont celles qui ont un intérêt particulier pour le sujet -en l’occurrence, des problématiques liées à leur lit- et ne reflètent donc certainement pas le vécu de la majorité de la population ?
Merci de vos éclairages et bonne soirée !
he oui, le dernier bastion. La bonne question c’est pourquoi je m’y accroche, alors que j’en ai marre de rester dans le noir sans bouger, sans pouvoir lire, …
Pour lui ce qui le dérange c’est la lumière, la musique, il se réveille dès que je me lève, et me réveille pour que je change de position car je ronfle, ou parce que j’ai tiré la couette !
Il rêve de chambre à part, mais nous n’avons pas de place.
Moi, j’ai besoin que nous nous retrouvions le soir dans ce lit 160 pour sentir sa peau et son souffle, car toute la journée il m’a manqué, il m’apaise.
Pour le sexe pas d’angoisse, après quelques énervements la première année, je lui ai expliqué que ce serait bien de respecter mes non-envie, car nous sommes différents et avons donc des besoins différents
Mince j’ai loupé le reportage sur les quinquas.
Ninie, bonne réflexion, ne témoignent que ceux qui ont un problème? je ne pense pas.
mon lit de 140, si vaste il y a 20 ans et si petit maintenant ! il m’en faudrait un de 180 ou 200 ou…..chacun dans sa chambre ! la respiration d’autrefois qui me rassurait et me berçait m’insupporte aujourd’hui. Pour rendre cela plus doux, j’installe une séparation entre lui et moi : un coussin. Nous y entrons et en sortons à des moments différents. ce n’est plus le lieu où nous échangeons, parlons, nous câlinons. Lit refuge pour moi où je réfléchis, rûmine, crée et pleure. le lit de 140 évolue dans une vie. je m’y sens si bien quand je m’y retrouve seule étalée telle une étoile de mer ; je peux y gigoter autant de fois que je veux avant de sombrer et de me réveiller le lendemain recrocquevillée dans mon coin, à ma place comme s’il était présent à côté de moi.
Pour moi la fonction première du lit est d’y dormir ( j’étais un grand dormeur av l’âge je deviens plus raisonnable…).
Quand j’étais étudiante il trônait ds mon 1 pièce : mes amis me disaient de prendre 1 clic-clac que ce serait plus commode et q ça me prendrait moins de place mais rien n’y fait : je voulais mon grand lit ( qui a appartenu à ma grand mère donc objet sentimental ! ). J’ai d’ailleurs choisi les couleurs de mon appartement autour de la couleur de sa couette : rouge et orange ( puis tableaux et déco ). Maintenant q je suis “moins jeune”,j’ai 35 ans et que j’habite dans ma maison, j’ai choisi des coloris plus neutre : 1 blanc cassé qui s’accorde à tout !
Avec mon compagnon, Sébastien, on n’habite pas ensemble alors nous avons “2 lits”. Chez moi je dors à droite, et chez lui à gauche ( les places ont été définies suivant l’habitude de l’autre ). J’ai opté aujoud’hui pour un lit av des rangements ( le lit de ma grand mère est ds la chambre d’ami : mais j’ai eu du mal à m’en séparer…); comme ça, Sébastien a ses propres rangements de son côté : et il est très content comme ça ! Il y range ses chaussons ses sous vetements et quelques habits ( pas de place dans mon armoire de fille…)
Le lit a pour nous ( qui nous couchons tard : tjs en sorties ) la fonction première de dormir, d’autant qu’il dort encore plus que moi ! Je me rendors toujours très facilement, alors il ne me dérange pas quand il ronfle ( ce n’est pas fréquent ) ou quand il se lève la nuit pr aller aux toilettes.
Il est le théatre de nos relations intimes ( même si on aime varier : le lit reste tjs notre endroit préféré ! un grand classique ! ).
Parfois on parle de choses intimes ( c’est comme ça que j’ai appris qu’il était divorcé ).
Il nous arrive aussi de regarder un film ( j’ai mon ordi ds la chambre ), en se relaxant.
Chez lui, , les dimanches de grande flemme : on aime prendre notre petit dej au lit.
Une chose qui m’a toujours été interdite par mes parents, que j’aime faire depuis que je suis indépendante : manger dans mon lit !!! Parfois il y a des miettes mais tant pis : je nettoie après et ils n’en savent rien naturellement……!
Depuis plus d’une semaine j’étais à nouveau sur les routes, circulant de droite à gauche et de haut en bas entre Bruxelles et Marseille, en passant par Paris où effectivement une séquences sur les quinquas a été enregistrée et est passée au journal de 20 heures. Ninie, je n’avais pas fait de véritable enquête sur le sujet. On me demande souvent de donner mon avis sur différentes questions (il y a trois jours sur les sites de rencontre pour ados pour le journal de France 2, ce matin encore sur la victoire des bleus, aussi pour le 20 heures : souvent je dis non car je ne suis pas de passage sur Paris, ou parce que je n’ai rien à dire sur le sujet). Mais quand j’accepte (22 interviews depuis une semaine, y compris pour une télé mexicaine et un magazine colombien) cela remplit tellement mes journées que je ne peux plus vous répondre ; j’en suis vraiment désolé. Maintenant je suis enfin rentré chez moi, dans ma Bretagne, et je lis tous ces derniers témoignages avec beaucoup d’attention. Merci à Ninie, Franny, Fifinette et Muriel. Plein de belles choses sont dites, précises, justes, sincères.
Encore merci, et que vos nuits soient très douces !
Jean-Claude, petite digression : si vous passez parfois par Rennes, faites moi signe ! J’y habite ! Etes vous Breton d’origine et si non : comment faites vous (pour supporter les Bretons) !?
En couple depuis 17 ans… Pendant les premières années, j’avais besoin de le toucher en m’endormant, un pied , une main, n’importe quoi qui me relie à lui.
Quand j’ai entendu nos voisins âgés dire qu’ils faisaient chambre séparée depuis longtemps (bien que s’aimant toujours tendrement) j’avais pensé: “Quelle horreur! Jamais je ne voudrai dormir loin de lui!” Je trouvais ça triste, en fait.
Et… le temps a passé, un vilain intrus est venu se coucher entre nous… Oh, pas un intrus qui se matérialise, et il n’est pas venu d’un seul coup non plus…
Ce genre d’intrus prend toute la place et vous fait vous recroqueviller à l’autre bout du lit, pour ne pas sentir cette odeur fétide de… l’alcool… Hé oui, quand l’autre à une dépendance à l’alcool, il n’est plus si bon de dormir dans le même lit… Si je me couche avant lui ou en même temps, il voudra me toucher, avec son haleine chargée d’alcool, avec cette odeur qui sort de chaque pore de sa peau et envahit toute la chambre… Et si je me retiens de me coucher trop vite, quand bien même je tombe de sommeil, afin d’être sûre qu’il soit endormi quand je me couche, j’ai alors des haut-le-coeur juste en entrant dans la pièce dont l’oxygène est déjà saturé d’OH…
Alors, j’essaie de trouver un truc, je me couche en lui tournant le dos, tout au bord du lit, et je laisse traîner un bras en arrière, me déboîtant presque l’épaule afin de faire barrage tant bien que mal.
Et pourtant, l’amour et le désir sont toujours là… Comment lui faire comprendre que ce n’est pas lui que je rejette, mais les effets du monstre éthylique qui me rebute et me catapulte loin de lui?!
Blessé à son tour, il met un coussin entre nous… Et je me dis qu’il ne me supporte plus non plus, au point qu’il mette un coussin pour être sûr de ne pas même effleurer ma peau! Incompréhension et blessures mutuelles… avec le temps, (non, va, tout ne s’en va pas malgré tout) j’ai compris que ce n’était pas non plus un rejet de moi, mais une protection pour lui qui a envie de moi dès que sa peau est contre la mienne, alors si après je ne veux pas… Il subit le genre de souffrance que seuls les hommes connaissent! ça m’apprendra à philosopher sur une cause bêtement physiologique…
N’empêche, je ne veux pas faire chambre à part non plus et s’il s’endort sur le canapé, je n’arrive pas à m’endormir et l’aide à revenir dans notre lit… Pour le meilleur et pour le pire, qu’on avait dit, non?!… Et puis l’amour n’est pas mort et parfois l’intrus rétrécit suffisamment pour que nos corps se rejoignent au milieu du lit…
Innocentwhenyoudream, votre témoignage est très touchant, notamment dans cette volonté de faire vivre l’amour malgré tout. Une petite question : on sent que (cela n’est absolument pas particulier à votre couple) il vous est très difficile de parler de ces choses entre vous deux. J’imagine par exemple que le coussin est arrivé là sans qu’un mot soit dit. Essayez-vous parfois d’en discuter ? Ou bien cela ne sort que sous la forme de petites phrases agacées ?
Pour Ninie : j’habite un petit peu plus loin que Rennes, à Saint-Brieuc.
Discuter est difficile, c’est vrai. Parler de son ressenti sur des sujets délicats sans que la colère, la tristesse ou la déception ne surgisse est tout un art. Ne pas juger, parler d’un ton accusateur et de l’autre côté ne pas être dans le déni, et reconnaître sa propre souffrance et la souffrance de l’autre, tous ces éléments font que la communication semble compromise. Parfois, on y arrive quand-même et on se rend compte que l’interprétation qu’on a de cet acte est bien différente de la réalité… Mais même une bonne communication ne résoud pas forcément le problème. Par contre, elle permet de comprendre un peu mieux l’autre et de ne pas laisser de place à l’amertume.
Bonjour,
je l’avoue…ayant pris les témoignages en cours, je n’ai pas tout lu…mais il me semble que les témoignages sont le plus souvent ceux de femmes, nan ?
vive la bretagne !
Séparée depuis presque un an maintenant, je dors seule. Mon lit, trop grand (180), me paraît toujours trop froid. Pourtant, c’est moi qui ai choisi de partir et de me retrouver seule… C’est marrant de voir que je n’occupe pas toute la place dans ce lit. Je reste cantonnée à mon côté, quelle que soit la qualité de mon sommeil!
Je suppose que cela est dû au fait que je ne souhaite pas y rester seule? J’ai un amant qui ne fait que de trop rares incursions dans ce lit qui n’a d’ailleurs connu que lui (nouveau lit suite à ma séparation). Ce dont nous nous faisons une joie chaque fois que nous le partageons. Nous pouvons y passer des heures parce qu’il est aussi le lieu de toutes les confidences, de notre intimité, la concrétisation de notre complicité…
Mon lit est aussi le refuge des enfants (j’en ai trois âgés de 4,5 ans, 6 ans et 8 ans) pour les joies, les peines, les maux en tous genres. Par contre, il est rarement le lieu où je me réfugie lorsque je suis malade: je préfère le divan, à côté du poële et devant la télé. En tout cas, mon lit est un endroit où l’on peut communiquer et prpice à l’appaisement…
en couple depuis 31 ans , j’ai rarement fait chambre à part , même dans des moments de colère .
Je n’aime pas dormir seule , besoin de contact de sentir une présence , une présence qui rassure , oui je suis peureuse .
Ce lit représente le repos ,la détente , le plaisir , l’évasion, la paix , la tranquillité , beaucoup de choses . De belles choses .Ah , j’ai oublié le sommeil aussi même si je dors mal , j’y dors quand même .Mais j’adore y rêver , me laisser partir dans mes songes , vivre une autre vie ou tout m’est possible , plus d’interdit .
Mon lit est comme un pays imaginaire ou il fait bon d’y vivre .
Je le quitte seulement quand je veux vraiment dormir vu que mon mari respire très fort pendant son sommeil .
Comme je vous comprends Innocenwhenyoudream………. je vous comprends car c’est une situation que j’ai faite vivre à mon mari
Eh oui je l’avoue c’est moi qui suis tombée dans le piège de l’alcool, ce compagnon de soirée qui a fait basculer notre couple dans l’indifférence et qui a conduit aux chambres séparées . C’était il y a presque 8 ans et bien qu’abstinente depuis plus de 5 ans, je n’ai pas retrouvé ma place dans notre lit! Eh oui je pense que la rancoeur de mon mari depuis cette période est restée aussi violente que pendant la période d’alcoolisation et a fini par éteindre toute forme de tendresse et hélas aucun rapprochement n’a pu avoir lieu.
N’abandonnez pas votre mari, ne le laissez pas seul dans son lit même si l’effort que vous devez faire vous parait insurmontable . Il a besoin de votre présence, de savoir que votre amour pour lui est intact.
Il sortira de cette spirale et vous sortirez tous les deux plus forts de cette épreuve; je vous avoue qu’Il n’y a rien de pire pour moi que de vivre avec cette indifférence et me retrouver chaque soir pleurant dans mon grand lit sur ces années où le ” fluide ” qui émanait de lui suffisait à mon bonheur.
Pour moi je sais qu’il est trop tard mais ne faites pas la même erreur, je conçois que vous traversez une période difficile mais je vous le redis votre mari a besoin de savoir qu’il peut compter sur votre présence à ses côtés (de surcroît encore davantage la nuit )
Merci inconnue55… ça m’encourage à persévérer, parce que ça dure depuis si longtemps… Je vous trouve très courageuse, réussir à arrêter une dépendance comme l’alcool, c’est juste héroïque…
Oh non il n’y a rien d’héroique! j’ai eu la chance de trouver les soignants qui m’ont aidée à mettre des mots sur mes maux .
Je regrette simplement que mon mari continue à me faire payer ma maladie, car c’en est bien une , par son indifférence.
J’aurais tant aimé que notre couple se retrouve mais ce n’est pas le cas et c’est vrai que la solitude dans mon lit est juste difficile à accepter.
Comme beaucoup de femmes, et encore plus les lectrice de JCK, je pense que la relation, quelque soit sa forme commence réellement après le 1er matin. Lorsqu’on aura réussi à se recontacter et que les deux sont OK pour continuer.
L’histoire de mon couple a commencé réellement dans un lit et s’y finit. La 1ere nuit, nous l’avons passé enlacés à discuter. Pourquoi? L’instant était-il trop lourd de tension pour mon désormais ex? Je l’ai accepté. Ca a été génial. Le 1er matin, il m’a doucement dit ” reste au lit, je vais chercher les croissants”.
15 mois environs se sont écoulés. Jusqu’à ce dimanche soir où j’ai dû demander à faire un break. Nous habitions ensemble, chez moi. Nous sommes tous deux proprietaires. Après avoir entendu ça, il est reparti dans la chambre et a dormi dans la chambre… dans notre lit… que j’ai acheté seule. J’ai dormi sur le canapé…2 heures et le lendemain, j’ai eu la force de lui demander de s’eloigner quelques jours… chez lui. C’etait lundi matin.
Nous sommes jeudi matin. J’ai toujours chez moi les deux choses les plus importantes pour lui. Son chat et sa cafetiere.
J’ai essayé de prendre un rdv pour couper proprement les choses… il n’a evidemment encore pas répondu ” à temps”. J’ai reçu sa réponse pendant la relecture de mon mail de rupture ( un homme très occupé ça se joint comme ça)… 4 minutes plus tard je l’ai envoyé.
Notre histoire a commencé dans son lit, son lit une personne. Elle a fini lorsqu’il a squatté impunément mont lit 2+ personnes et que j’ai été releguée au canapé.
Je me suis rendue réellement compte que c’etait fini quand après avoir passé deux nuits super seule dans mon lit et à prendre mon pied à prendre des petit déj devant des Walt Disney. Ce matin j’ai franchi la derniere étape: j’ai racheté deux sex toy ( qui m’étaient plus ou moins interdits) et dont je rêvais: un rabbit new generation et le canard pirate.
Si Bridget Jones ne reve que de se maquer, je me dis qu’elle a 33 ans. 2014, c’est l’année de ma 30e année et je ne veut pas la commencer comme ça ni avec lui.
Je vous dois encore des excuses, n’ayant pu suivre les témoignages au jour le jour ces dernières semaines. Mais Innocentwhenyoudream et Inconnue55 ont su en profiter pour nouer un dialogue passionnant sur un sujet difficile.
Craquinette, pour quelle raison aviez-vous ressenti la nécessité d’un break ? La moindre implication dans votre couple, le désir moins fort, cela se ressentait aussi dans le lit ? Et une dernière question, sur le lit lui-même : « votre » lit, à vous Craquinette, n’était-il pas à l’usage devenu un lit « conjugal », « notre » lit dans vos pensées à tous les deux ? Mais quand après votre annonce, il est reparti squatter ce lit, n’est-il pas redevenu soudain dans votre esprit « votre » lit, personnellement à vous, indument occupé par un intrus ?
Bonjour,
Pour faire court, j’etais avec un homme charmant mais insousciant et toujours à la limite du retard. Et dont le telephone portable avait la fonction d’un telephone fixe meme si il etait toujours dans sa poche. Nous avons developpé une relation distendue que ressemblait souvent à celle de deux freres et soeurs qui se soutiennent dans l’adversité. Nous faisons presque tout ensemble. Mais des fois et de plus en plus, je devais organiser, plannifier, combler les trous. J’étais une Gère-Mène et lui un Gère-Rare (j’ai vu ça dans le petit dictionnaire amoureux quebecquois). Et je ne veux pas de cela. Il a été là dans des moments horribles de cette année. 2013 c’est vraiment la cata. Il m’a accompagné dire adieu à mon animal. Mais, il fait tout ce qui est hors du travail à la va vite. Il improvise. Le cadeau d’anniv’ 3 heures ça suffira pour trouver une babiole. Le sapin de Noel? Au fait il arrive demain ( alors qu’on n’a pas de pied et qu’une déco).
Pour moi un homme c’est la cerise sur le gateau. J’ai deja le gateau. Et si la cerise tombe, ben j’en repeche une dans le pot…
J’avais deja pensé à l’apres avec lui et a demi mot ensemble. Acheter ensemble. Avoir une famille. Mais, je ne peux ni ne veux avoir d’enfants avec un père tel qu’il apparait… rentrant à 20h tous les soir (on habite en province).
Le squattage du lit a été la goutte d’eau… le bonheur de s’y eparpiller à nouveau un réel plaisir que je n’avais pas prévu. Je m’endormais toujours dans ses bras et apès lui, bercée par sa respiration. Et en fait, je peux très bien dormir seule… et comme un sac!
Question lit…des hauts et des bas. Mais la petite touche de fantaisie venait souvent de moi. L’idée, le sénario et meme si ils etaient softs et mimi, il ne les assumait pas.
S’agissant du lit en lui meme , je l’ai acheté seule à mon emmeagement en lui ayant montré le modele sur internet. Il ne l’a pas trop aimé. J’en étais dingue donc j’ai passé outre. Et j’ai eu des remarques. Il n’avait pas alors emmenagé. Sa présence dans l’apart je l’ai souhaitée. A l’emmenagmeent j’ai laissé la moitié du dressing vide, j’ai décoré la salle de bain avec une couleur qu’il aime. Il a voulu le parking en sous sol. Je lui ai filé. Ma commode , ok. Mon coté du lit… j’ai rechigné puis cédé.
Quand on s’engueule l’un ou l’autre va sur le canap. Mais ce soir là, avec le malaise que je ressentais lorsque je suis rentrée à l’apart, je voulais etre seule chez moi. Et je n’ai pas pu. Je ne le suis toujours pas, il y a le chat… son chat
idem que craquinette, on s’est séparé en fin d’année av sébastien…le lit représentait pr moi un obstacle à notre relation : il faisait tjs la grasse natinée le we : c’est moi qui me coltinais seule la préparation de la cuisine ( et la vaisselle ) et chez lui, je regardais des dvd….
au moment de la séparation ( on n’habitait pas ensemble et on ne voulait pas ): le plus dur a été de se dire qu’il ne sera plus ds mon lit , qu’on ne le “partagera” plus, et qu’il n’aura plus ses affaires rangées de son côté : le symbole de ses affaires chez moi….
maintenant ça va mieux, et je me fais très bien à ce lit que j’occupe seule ! comme craquinette : je me plais à visionner des films en pleine nuit seule ( dernière insomnie samedi dernier )…
mon lit représente un symbole fort : j’espère que le prochain qui le partagera sera une relation sérieuse et épanouie comme j’ai pu l’avoir…je ne voudrais plus “collectionner” les relations d’un soir ds l’ancien lit que j’avais dans mon petit appartement…
je tiens à témoigner aussi au sujet du sommeil et du lit; je suis en couple, mariés depuis 12 ans maintenant, nous avons des enfants. nous avons rarement été séparé la nuit depuis que nous nous connaissons mais tout a commencé lorsque j’ai eu du mal à m’endormir et à dormir tout court car mon mari bouge beaucoup, donne des coups de pied et ronfle. ce qui me reveille beaucoup, du coup je tourne et vire dans le lit et ça le reveille ausi. le cercle vicieux donc. nous avons commencé par acheter un lit electrique avec 2 sommiers/matelas séparés. ça nous a suffit quelques années où j’ai reussi à recupérer un sommeil correct tout en ayant chacun notre couette.
mais depuis quelques mois, c’est très dur. j’ai de grosses difficulté à m’endormir, puis à me ré-endormir si par malheur je me reveille la nuit. ce qui gène mon mari biensur.
cette nuit, c’est la 2e nuit où il choisit d’aller dormir dans une autre chambre (nous avons une chambre de libre). j’avoue, j’ai super bien dormi et lui aussi. mais psychologiquement, j’ai un peu de mal à m’y faire. je ne sais pas si c’est définitif ou provisoire, je n’ai pas vraiment envie de le savoir non plus.
J’ai repris Psychologies magazine de septembre dernier, car je fais du tri dans mes magazines.
Je tombe sur la chronique “Un lit pour deux”.
Et je me dis “tiens, ça me concerne”! Car, mon mari et moi avons deux lits pour deux, chacun sa chambre, depuis 1997, et nous nous sommes rencontrés en 1993.
Il ronfle tellement et ne veut pas se faire soigner, moi j’ai le sommeil hyper léger, donc, c’est la solution idéale : seul hic: il faut avoir de la place, et les gens en comprennent pas, quand on fait visiter la maison, qu’on aie chacun notre chambre. Ca, les mentalités..
Combien de fois j’entends, dans la famille, au travail, que le conjoint est une plaie et empêche de dormir, mais les gens s’acharnent à rester dormir dans le même lit? Pourquoi franchement, quand on peut faire autrement?
Si je n’avais pas pu le faire, j’aurais divorcé.
Je lis le témoignage d’Emmanuelle du 2 octobre, et j’en suis particulièrement touchée, car même si ce n’est pas ma vie, elle décrit très bien cet engrenage quand on a un enfant qui ne dort pas, et le bien le plus précieux au monde que devient ce sommeil…Dommage qu’on ne puisse pas s’envoyer des messages entre nous.
J’ai oublié hier de préciser que ceux qui se culpabilisent à ne pas dormir dans le même lit que leur conjoint, devrait lire “Une chambre à soi” de Virginia Woolf.
Emma14, divorcer, ça paraît extrême comme solution. Mais le sommeil est un besoin vital, et qui en est privé vise sa survie et peut en effet être amené à penser purement et simplement au divorce… Mieux vaut sans doute une bonne vieille chambre à part ! Mais quand le conjoint ne veut pas voir la souffrance qu’il inflige à son ou sa partenaire en l’empêchant de dormir sereinement… On peut en venir à juste titre à l’accuser d’égoïsme, et à lui en vouloir. En fin de compte, je trouve que refuser d’entendre ce besoin de dormir seul est un manque de tolérance, une position dogmatique qui peut être le début du désamour…
D’accord avec Ninie.
On n’a qu’une vie…
Le lit conjugal devient un prison quand on est trop différent et trop individualiste. Et les problèmes de couple peuvent y commencer sous-jacente…..c’est un lieu d’intimité et de sentiments multiples. Ici la logique compte moins, on veut s’y reposer, s’amuser, bouquiner, selon ses envies etc…Par ex. ceux qui ont des problèmes sexuelles (pas d’envie, ou problème autre…) s’y trouvent coincés, ceux qui sont fatigués de la journée se sont obligés, et ceux qui veulent des calins se sont rejetés. Celui qui ronfle (et qui ne le fait pas exprès) gène son partenaire, mais si celui-ci le lui dit, l’autre se vexe…et des disputes graves peuvent commencer…et ensuite ces sentiments se glissent (sous jacente) dans la vie quotidienne. Les sentiments d’être coincé/rejeté/dérangé/forcé au lit peuvent se transformer en ressentiments conjugale et ensuite déclencher des disputes…
La solution: faire chambre à part pour retrouver sa liberté un peu et pour se retrouver ensemble quand on a envie. Ou si on continue à partager le lit – beaucoup d’amour et de compréhension ainsi que de tolérance – ce qui est aujourd’hui à mes yeux difficile dans ce monde d’individualiste….L’être humain à surtout aujourd’hui l’habitude de combler ses envies, le lit peut donc devenir un lieu de frustration absolut.
Ce sont les avocats qui se frottent donc les mains.
Bonjour, un petit témoignage supplémentaire si besoin.Mariés depuis 42 ans nous faisons, évidemment, lit commun.
Quelques difficultés ont jalonnés cette cohabitation mais n’ont jamais entamé l’harmonie conjugale.
Quelques étapes :
*
Bonjour, un petit témoignage supplémentaire si besoin. Mariés depuis 42 ans nous faisons, évidemment, lit commun.
Cette proximité nous semble indispensable pour sceller le côté physique qui nous unit en plus des autres partages, et il permet de sentir l’autre, ses envies, le moment de se rapprocher spontanément, les petites initiatives coquines…Cependant quelques difficultés ont jalonné cette cohabitation mais n’ont jamais entamé l’harmonie conjugale.
Quelques étapes :
* J’ai eu un problème de canal carpien douloureux surtout d’un côté qui nous a conduits à échanger nos places, ce que mon mari a volontiers accepté.
* Nos oreillers sont indépendants et à “mémoire de forme”, ce qui fait que le mouvement de l’un ne gêne pas l’autre en principe mais mon mari quand il se tourne tient la couverture, ce qui me met à découvert vers la fin de la nuit. C’est supportable car je ne crains pas beaucoup le froid. Si le phénomène s’aggrave, je tiens subrepticement et fermement “mon côté” pour résister au départ de la couverture. En général il ne le sent pas !
* puis mon mari est devenu plus frileux alors que j’ai toujours chaud : nous avons adopté des couvertures et une couche sur-matelas en laine qui le réchauffent et me laissent tout de même respirer, même si parfois je transpire. J’aime mieux cela que l’entendre dire qu’il n’a pas dormi parce qu’il grelottait !
* la vraie difficulté est venue de mes ronflements : longtemps supportés, ils ont fini par le gêner beaucoup. Petites secousses ou sifflements pour m’interrompre ont été longtemps la tactique décidée d’un commun accord et de mon côté j’acceptais le désagrément d’être réveillée. Mais un jour il a dit “On va être obligés de faire chambre à part”. J’ai répondu “Pour moi, c’est le commencement de la fin !”. Ne voulant m’y résoudre, j’ai cherché sur internet toutes les solutions possibles. J’ai adopté le port d’un petit appareil dentaire caoutchouc – plus léger même que les appareils d’orthodontie pour les enfants – et sans désagrément(marque “snoremenders”)qui maintient la mâchoire du bas légèrement en avant, facilitant la respiration.
Depuis TOUT VA BIEN !
Conclusion : il me semble qu’au lieu de taire les problèmes et ce que l’on vit mal il faut en parler, mais sans accuser l’autre qui ne dérange pas volontairement son partenaire… et surtout pas au moment où l’on a mal dormi !!
et bien nous, mariés depuis 33 ans, faisons chambre commune mais lit à part depuis 10 ans. Ruades et sommeil agité de mon conjoint m’ont contraint à faire ce choix, celà n’évite ni les ronflements…ni les câlins ! Mais chacun sa couette, le soir, quel bonheur ! se lever la nuit pour regarder la lune et se recoucher sans réveiller l’autre, quel bonheur ! Se parler d’un lit à l’autre, même la lumière éteinte, pas de problème. Et pouvoir se tourner et se retourner comme on veut sans avoir peur de flanquer un coup à son voisin, ça c’est trop bien !! Je regrette même de ne pas avoir instauré cette chambre commune mais lit à part beaucoup plus tôt, cela aurait évité des réveils en sursaut bien des fois !
bonne continuation… et bonnes nuits !
mariés depuis 15 ans, nous faisons lit à part depuis presque le début, malgré tout l’amour que nous avons l’un pour l’autre. Mais nos habitudes nocturnes sont trop différentes, je dors à 22 h 30 et il me faut mes 8 h 00 de sommeil pour être en forme, mon mari est insomniaque et ne dort que 4 h par nuit….donc impossible d’être dans la même chambre, encore moins dans le même lit……mais cela n’empêche pas l’amour, bien au contraire, quel plaisir de s’inviter dans nos lits……..
mariés depuis 44 ans nous faisons chambre à part depuis 15ans,et heureusement,car on dort déjà très mal,chacun de notre coté,alors !!!!!!!ce serais pire.Petite anecdote: un jour de grand vent,mon épouse avait peur,elle est venue se blottir dans mon lit,et on as eclaté de rire,en se rendant compte,de l’inconfort de la situation,et sur le matin ,elle est vite repartie.Mais moi,content de savoir qu’elle compait encore sur mes épaules solides!!!!!!!!lol comme disent les jeunes.
En couple depuis 30 ans, mariés depuis 8 ans, nous sommes toujours très amoureux. mais nous sommes depuis déjà longtemps de gros ronfleurs tous les deux et les boules quiès sont plus gênantes qu’efficaces. Nous faisons donc depuis 20 ans non seulement lits à part, mais aussi chambres à part. C’est merveilleux ! Nous passons tous les deux de bonnes nuits et cela ajoute beaucoup de bonheur à nos retrouvailles pour les câlins du soir et/ou du matin.
En couple depuis 30 ans, mariés depuis 25 ans nous faisons chambre à part depuis 15 ans.. Je souffre de bruxisme et lui ronfle ! Impossible de dormir! Cela n’enlève rien à l’amour que l’on se porte!
mariés depuis 50 ans nous faisons chambre à part depuis 20 ans suite au départ de nos enfants qui ont libéré une chambre, mon mari ronfle toute la nuit et je l’entend même la porte fermée
nous avons 70 ans mais cela ne nous gêne pas à nos ages un bon sommeil nous met en forme pour passer une journée normale !
Le bonheur dans 1m80 de large ! Découvert lors d’un voyage en Égypte .Enfin la place pour s’aimer mais dormir aussi sans se gêner ! Bannissez lis ondes les portables la télé et les ordis , les sources lumineuses Orientez votre lit au Nord ou face à l’est et positionnez le par rapport au réseau Hartmann Redécouvrez un bon moment de dialogue et de lecture et d’amour bien sur ! Bonne nuit mes petits. Renaud42.
nous avons lu votre article sur le Progrès (le lit à deux) – il nous a interpellés sur des points précis au fur et à mesure de sa lecture : à la fois c’est drôle et à la fois on se positionne : je vais avoir 70 ans mariée à Henri 68 ans depuis 44 ans cette année – nous n’avons pas eu d’enfant (cause médicale) mais sommes FUSIONNELS depuis toujours mais je dois reconnaitre que si la retraite a des bons côtés tout en étant des personnes dynamiques (fans de Johnny) et dévouées humainement parlant, on a pris des “petites manies” : je viens de me séparer d’un appareil respiratoire pour les “apnées” (bruyant) après 14 ans d’utilisation (obligatoire) que je n’ai jamais supporté et comme j’ai failli perdre Henri il y a 18 mois d’un cancer de la prostate (cela a été horrible) j’ai pris la décision de faire un régime énergiquement (hérédité) – je me suis mis “un anneau dans la tête” et non pas dans l’estomac que je ne voulais pas non plus – en un an j’ai donc retrouvé une ligne “normale” (expression qui me fait penser à quelqu’un !!!) avec une perte de 50 kilos – aussi pour revenir au lit, Henri n’a jamais voulu changer de chambre et lorsque l’appareil a été supprimé, le silence dans la chambre l’a perturbé et il est resté plusieurs mois sans pouvoir dormir et moi avec ! ces dernières années des habitudes – nous avons un lit de 160 mais au départ de la nuit, on se tient la main après chacun prend sa place alors il lui faut un petit coussin calé au bas des lombaires, un autre qu’il positionne entre les genoux car le frottement des os lui fait mal – il arrive que je sursaute car il a les jambes qui sont devenues nerveuses et c’est un coup de pied vers mes jambes – on ne supporte pas la chaleur sur les jambes (circulation) – le matin notre lit “un vrai chantier” – de mon côté, je lui “impose” une veilleuse car j’ai horreur d’être dans le noir et depuis mon amaigrissement à mon tour j’ai froid aux pieds et il accepte que je profite de la chaleur des siens pendant un moment – mais rassurez-vous même si notre vie a “basculé” ces derniers mois, ON S’AIME BEAUCOUP et nous croisons les doigts qu’il nous soit permis d’aller encore TRES LOIN tous les deux c’est trop bien ! – meilleures pensées – ELIANE HENRI ROSSI
chez nous, pour dormir, c’est chacun son rythme donc chacun sa chambre. le respect du sommeil de l’autre est fondamental; pour la tendresse, les câlins, le plaisir de papoter, c’est le matin de bonne heure dans le lit de monsieur. quel bonheur de s’endormir quand on veut, de pouvoir écouter la radio pendant les moments d’insomnie, de ne pas être dérangé quand l’autre bouge ou allume la lumière!
mais ce qui est aujourd’hui notre choix de vie, au début nous a été imposé par les difficultés à gérer une dépression profonde de l’un des deux. les nuits blanches à deux minaient petit à petit notre santé. nous nous sommes adaptés, puis y avons pris plaisir. le malade est soigné, les habitudes sont restées et c’est très bien comme cela : pas de dictature de la chambre commune. pour ceux qui viennent dormir à la maison (les amis des enfants par ex) ça semble spécial, puis ils s’habituent!
Le ronfleur de mes nuits
Souvent tôt le matin je m’éveille.
Difficile de me rendormir car je suis importunée par des ronflements irréguliers du dormeur qui partage mon lit.
J’ai remarqué que lorsqu’il est couché sur le dos, ces bruits devenaient plus intenses, semblables parfois à des rugissements.
J’ai un félin dans mon lit.
Oh !Quelle chance ! Un lion non mieux, un tigre !
Mais, j’ai dû rêver.
Alors je siffle, je parle, je secoue l’animal, mais bon….rien n’y fait.
J’écoute car j’ai peur de l’arrêt de sa respiration appelée l’apnée du sommeil.
« Mon chéri, tu ronfles ! Mets-toi sur le côté ! »
Il se tourne et tout rentre dans l’ordre normal des choses.
Seul le souffle de sa respiration me rassure. Il sommeille.
Je vais dormir à nouveau.
Enfin peut-être ! Car d’autres facteurs viennent parfois troubler mon endormissement et qui n’ont rien à voir avec le ronfleur de mes nuits.
Bientôt 14 ans de concubinage et 3 garçons nés de ce lit commun . Le lit n’a guère changé ( 160 , trop serré ; sur 190 trop court pour Mr mesurant 1,85 m ) faute d’argent mais les habitudes ont toujours évolué au gré des hauts et des bas du couple . D’abord , obligés de se coucher ensemble par commodité (sur un simple sommier ) dans le silence car bébé dort à quelques mètres faute de place puis le déménagement et l’argent reçu pour mes 30 ans paye le lit conjugal ( un symbole : mes petites économies payent l’idéaliste rêve du nid d’amour éternel) Mr ronfle , de plus en plus jusqu’à ce qu’il soit appareillé pour les apnées du sommeil sous l’insistance désespérée de Mme. Mme aime son lit mais dort mal ou peu dès qu’elle s’angoisse avec Mr ou est réveillée par les enfants . Les enfants d’ailleurs , visitent ce lit quand il y a problème mais si trop d’intrusions, ils sont expulsés : c’est NOTRE lit , notre intimité, le lieu ou on est le plus souvent ensemble au vu de notre vie agitée… Par contre , c’est le lieu privilégié des calins matinaux entre Maman et enfants , individuellement ou en fratrie car Papa part tôt an boulot ou inversement quand c’est Maman qui travaille .Que de bons souvenirs de tendresse pour cela . Mais le lit conjugal fut aussi le siège de nos plus gros désaccords ou disputes voire le lieu fatidique ou on décide de rompre la vie commune lors de grandes crises et dans le même temps , le lieu de la réconciliation dans l’acceptation de la différence de l’autre , là ou on lâche prise en grandissant , en surmontant les innérants problèmes de couples , d’éducations des enfants . Alors , la souplesse apparait avec confiance : j’accepte mieux les rythmes différents de coucher de l’un et de l’autre ou les rituels séparés et à la fois , la sexualité prend un nouveau départ enchanteresque dans ce même lit ; bref , accepter de moins le partager nous y réunit avec plus de sincérité mais c’est encore trop difficile d’assumer la séparation physique (qui serait parfois souhaitable pour les bien-être de nous deux )aux yeux des enfants car l’héritage de nos éducations est là : Papa et Maman , pas ensemble au lit même ponctuellement me semblerait être une source d’inquiètude pour eux . Je leur souhaite d’avoir moins de scrupules que nous …Pour moi , le lit conjugal doit se vivre comme à l’image du couple : l’Amour , il en faut ni trop ni trop peu et surtout il s’y vit beaucoup de tendresse…
Avec ma femme cela fait 14 ans que l’on est ensemble (nous avons 32 ans)et sauf les trois premiers mois je dirais nous avons toujours eu deux draps, deux couvertures. L’origine vient plutôt de moi (le garçon) car j’aime me sentir enveloppé et ne pas avoir de creux entre mon corps et mon draps. Ma femme apprécie aussi ce sentiment d’intimité même si elle aurait pu n’avoir qu’un seul drap et qu’elle est désormais résigné au fait d’avoir un lit bien fait dans la journée puisque nous le faisons jamais, c’est pas très pratique. A l’Hotel, c’est pareil je demande toujours deux draps et deux couvertures quand c’est un lit double. Cette manière de dormir ne nous empêche évidemment pas d’être très proche et très fusionnel, je dirais même au contraire…C’est d’ailleurs un sentiment qui m’épate lorsque dans la fusion des ébats les corps ne font qu’un puis tranquillement chacun reprends sa place en s’éloignant puis s’enroulant tout en se tenant le bras puis la main, puis plus rien mais lentement comme pour se dire, je pense encore à toi…
Les hommes qui partagent mon lit ont souvent du mal à comprendre qu’après les corps à corps je dresse une barrière invisible entre nous: chacun son côté, aucun contact physique, ni pied, ni main, ni épaule qui ne touche ma peau sous peine d’une réaction presque épidermique. Je suis toujours étonnée de voir à quel point ils ont plus besoin de ce contact que moi, me faisant me poser des questions sur mon aptitude réelle à laisser entrer quelqu’un dans ma vie, dans mon quotidien.
L’un d’eux voulait toujours garder une main sur ma cuisse “pour s’assurer que je suis toujours là”…
Ils s’étonnent de me voir sur le dos, mains croisées sur le ventre, en position cercueil, comme je dis. La bouche et le nez sous la couette, qu’ils veulent toujours tirer vers le bas.
Et je ne parle même pas de l’horrible trou d’air formé par le haut de la couette entre nos épaules que je m’empresse d’aplatir pour former un cocon chaud contre mon épaule, comme une cale supplémentaire et une vraie barrière physique.
Le lit de 140cm classique, pour une grande fille d’1,76m qui rencontre souvent des grands garçons est un enfer. Je reprends un peu plus d’aise et de souplesse dans un 160 qui instaure mieux la notion d’espace personnel.
Au moment de l’endormissement, je voudrais être seule dans mon lit. L’autre “prend trop de place” de façon physique d’abord, puis souvent sonore. Mais j’avoue qu’il y a peu de choses aussi délicieuses que de se tourner au réveil et de voir l’homme qui va nous câliner avant une dure journée.
Bonjour je vie la peur au ventre chaque jour il m’a déjà ettoufe avec mon foulard il m’a tabassé juska me faire pipi dessus j’ai 25ans j’ai porté plinte contre lui il n’a rien eu juste signe chaque semaine pendant 18mis l’appartement et au 2non ahaque doit kil me menace îl me jette dehors maitenan j’ai très peur de lui je née nul par ou allée svp aidé moi svp je née pas d’amie pas famille je nee nul par ou aller
Bonjour Grains de sable,
Avez vous pu resoudre votre probleme, je viens de lire votre témoignage qui est tres inquietant?
Stupéfaite et surtout reconcillee avec moi-même.
Vous avez tellement bien bien analysé.
Je me reconnais.
Ce fût ma vie
Ancien sous-marinier aujourd’hui il a 68 ans et moi 10 ans de moins .Ma vie est devenue infernale il ne ressemble plus à celui que j’ai connu . Vivre avec un névrosé sauvage et manque de respect total….