Apprendre à vivre ensemble
Le drame de l’enseignant décapité révèle l’immensité des dangers qui nous menacent. L’islamisme radical n’est que la partie visible, violente et bornée, d’un iceberg qui plonge dans les profondeurs : l’enfermement de chacun dans des certitudes qu’il voudrait imposer aux autres, par l’injure et les hurlements sur les réseaux sociaux ou la cancel culture. Exactement l’inverse de l’héritage des Lumières, qui nous apprenaient à écouter l’autre, pour débattre, et trouver un accord, forger un monde commun, avancer ensemble. C’est ce que hier encore parvenait à nous transmettre l’école, et qu’elle ne parvient plus à faire aujourd’hui, sous la pression de groupes aveuglés par leurs passions tristes. Elle doit avoir l’audace de résister, enseigner la liberté, la critique, la tolérance. Et la distance qui permet de rire. Car une société qui autocensure sa capacité à rire prépare mentalement le terrain à la dictature.