Lettres de Tokyo
Muriel Jolivet est enseignante de sociologie et de culture française à l’université Sophia de Tokyo. Chaque année, elle demande à ses étudiantes Japonaises de vider leur sac à main et de m’envoyer une lettre décrivant leurs impressions sur cet objet très personnel. Je reçois ainsi des sortes de petits chefs-d’œuvre, car les textes sont agrémentés de superbes dessins, délicats et précis. Cette expérience, ainsi que d’autres (je posterai bientôt une analyse des sacs à main en Allemagne qui m’a été demandée par un journal) me permet de continuer à regarder la diversité du monde à travers les sacs à main. Il s’agit ici de sacs de jeunes étudiantes, qui ont donc aussi un caractère lié à la position dans le cycle de vie. Mais au-delà de cette particularité, ils semblent bizarrement se rapprocher justement des sacs allemands par leur fonctionnalité étudiée et efficace, et moins de folie émotionnelle (objets pouvant être considérés comme inutiles par un œil extérieur) que dans les sacs français ou italiens.