On a souvent l’impression, à tort, d’avoir été le premier à déceler une tendance d’évolution de la société. Il faut rester prudent, d’autres souvent l’ont dit avant soi sans qu’on le sache. Je pense avoir été le premier en France, en 1988 (après Ulrich Beck en Allemagne et Anthony Giddens en Angleterre) à parler du vaste mouvement d’individualisation qui bouleverse notre époque, et que je synthétiserai plus tard dans mon livre Ego, pour une sociologie de l’individu, en 2001. Mais peut-être est-ce une illusion égocentrique.

Mais quand Le Point titre que j’ai été le premier il y a un an à parler du vaste processus de retrait et de désengagement révélé par la crise du Covid, ce n’est pas moi qui le dit. Merci à François-Guillaume Lorrain pour cette belle interview