Un dessin à Barcelone
Mon bureau est envahi de papiers divers, qui s’accumulent, s’accumulent, s’accumulent sans cesse. Cela a un peu diminué avec Internet, mais je suis régulièrement menacé malgré tout par une réduction de mon espace vital. Quand j’ai le courage (je dois l’avouer c’est assez rare), je taille dans le vif et me lance dans un grand rangement. Sinon, comme aujourd’hui, je me contente de vider un tiroir, pour faire de la place à un nouveau thème. Je viens donc de jeter à la poubelle tout un paquet intitulé « Barcelone 2003 ». J’avais été dans cette belle ville pour la sortie en espagnol de mon livre « Premier matin » (« La manana siguiente »). Un dessinateur, Josep Maria Cabane, avait fait de moi ce portrait, que je trouve très intéressant, par la justesse de l’expression et l’usage accentué du noir. La photocopie n’était pas de très bonne qualité, et ajoute du grain, mais cela me semble donner un cachet supplémentaire. Ce papier-là je ne l’ai pas jeté. Je ne sais pas où le ranger, mais je ne l’ai pas jeté.
Ne le jeter surtout pas! Il y a tout de vous (du moins ce que j’en devine) dans ce dessin. A Barcelone , sur une rambla il y a un peintre qui croque vraiment bien “l’intérieur” de l’âme. Il respire votre bonté, une certaine fragilité, une grande humanité, votre quête d’être utile à l’autre, votre “fagot” en guise de moustache n’est plus sur le dos mais vous cache un peu du regard scrutateur des autres. Et j’oubliais… beaucoup de tendresse!
Ninon, merci de vos remarques ; cela me touche beaucoup